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Claire & Yvan GOLL
Claire & Yvan GOLL
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2 décembre 2008

BIOBIBIOGRAPHIE de 50 à la mort de Claire 1977

La Voix du Nord 11-12 Février 1951 : la chronique des livres par Paul Guth [1]:

Un poète d'une densité de minerai - Un mort et une vivante se disent leur tendresse.

27 février 1951 Poème de Pierre-Emmanuel dédié à Yvan  et dit sur la tombe d'Yvan à l'occasion du premier anniversaire de sa mort :

Consolateur ! Quand j'allais ramener le soir

Sur mon visage pour m'éteindre avec ma race,

Une musique m'éveilla. C'était le vent

Qui chantait dans mes os - ou peut-être la Terre

Otée du four et que pénètre le serein

Craquelant la chaleur du sol. Ainsi des siècles

Se plaignent-ils quand on défourne des tombeaux

Couvés par les déserts d'une brûlante Asie

Les vases des Empires morts. Si je suspends

La harpe de David dans les saules, je vois

Le roi danser autour de l'arche : et quand le Livre

S'ouvre aux commandements du vent, voici gémir

Jérémie sur Moab comme une flûte. Aucune

Parole grande ne se meurt.. Je sais alors

Que le verbe est la seule éternité : promesse

D'âme, et qu'un jour viendront des hommes en esprit

Fondés sur la très sure assise du langage,

Qui prieront à visage ouvert sans se cacher

Honteux, derrière leur chapeau

            Car si le chant

Est obscur, et la voix du Baptiste enrouée

C'est que l'homme de lourde argile n'est poreux

Que par  blessure, mais non saisi d'égale flamme  :

Tous parlent, mais bien peu savent chanter?  Leur âme

Est rare comme l'air prisonnier des murs :

Rien ne porte le son au-delà de lui-même

Le poète a les pierres seules pour écho .

Mais ils respirent cette voix s'il ne l'entendent,

Et quelque jour des poumons d'homme connaîtront

Que la Parole était leur souffle, aussi commune

Que l'air ou le soleil sur la peau nue. Ce jour

Verra la terre s'arrêter comme la roue

Du potier quand le vase a reçu forme. Et Toi

Consolateur. ! Tu saisiras dans ton brasier

De Pentecôte l'âme unique de ce monde

Tous les hommes en un seul verbe réunis

Un seul temple, un seul sépulcre vide

Un seul vase où fera libation l'Esprit.

Paul Guth : Quarante contre un [2] Yvan Goll, l'Alchimiste de la Pierre p. 189 à 195

Denoel, Paris, mars 1951

Yvan Goll : * Les Géorgiques parisiennes Collection Cahiers bimensuels n° 63

(33 p.) Dix exemplaires sur Chine numérotés de A à J et cinquante exemplaires sur Alfamarais numérotés 1 à 50 (18 cm. - 35 p.)

Pierre Seghers, Paris 1951

La Nef 8è. Année n° 75/76, Avril-Mai 1951

Yvan Goll, Les Géorgiques Parisiennes (Seghers)[3].

Editions Albin Michel

Das Lot n°5 mai 1951 - Die Schriftenreihe internationaler Avantgarde .

Herausgeben von Alain Bosquet, Alexander Koval, Edouard Roditi .

Sommaire :  Ambrose Bierce, Tennessee Williams, Joachim Kartz, Alexander Koval, E. M. Cioran, Karl Schapiro, René Char, Albrecht Fabri, Jean Paulhan, Pierre Seghers,  Iwan Goll : Hospital, Stunden, Hiobsgesänge I, II, III p.60/61 et p.76, Konstandinos Kavafis .            

Karl. H. Henssel Verlag Berlin 1951

La Gazette des Lettres 15 juin 1951

Albert-Marie Schmidt [4]: p.23 à 26

Das literarische Deutschland 2 - n° 13 -1951. Schwedhelm Karl : Zweieinige Stimme. Die Dichtung von Yvan und Claire Goll. p. 3-4

Das literarische Deutschland 2 - n° 14 -1951:

Goll Yvan : Jean sans Terre conduit la caravane

Johann ohne Land führt die Karavane (français/ allemand) p.4

Welt und Wort 6 (1951). Iwan Goll : Johann ohne Land leidet die Erde.

übertr. von Johannes Piron, p.37

La Bouteille à la Mer 2ème trimestre 1951 - Cahiers trimestriels de Poésie, Directeur Hugues Fouras : Les Géorgiques Parisiennes p.47 [5]

Les lettres françaises 11 ème année n° 382 - 4 octobre 1951:

page 1, La Ballade de toutes les mères par Yvan Goll (inédit 52 vers)

Yvan Goll : * Les Cercles Magiques . Six dessins de Fernand Léger

750 Ex. sur vélin pur fil Lafuma numérotés de 1 à 750. 16 cm. (63 p.)

Editions Falaize, Paris 1951

Ivan Goll :* Traumkraut, Gedichte aus dem Nachlass (64 S.- 20 cm.)

Erste Ausgabe (Vorwort von Claire Goll ). Umschlagzeichnung von Marc Chagall

Limes Verlag Wiesbaden 1951

Limes Verlag Niedermayer & Schlüter GmbH, Wiesbaden und München, 1982

Das literarische Deutschland 2 - n° 22- 1951

Heinz-Winfried Sabais : Rez. Zu Yvan Goll: Traumkraut p.11

Signes du Temps II: n° 6 - second quadrant 1951 

Littérature - Art - Poésie - Revue trimestrielle - Dir. Gilbert Lamireau.

Sommaire : Gilbert Socard, Yvan Goll : Elégie de l'Ange capturé p. 4-5 et dernier autoportrait d'Yvan Goll p.6, Robert Sabatier, Marius Bruno, Serge Michenaud, Jean Vodaine, Albert Bruno, Gabriel Duplan, Armande Loup, Pierre Yvernault, André Malartre, Roger Judrin, Langston Hugues, Henry Miller, Yves Cosson, Joë Bousquet, Christiane Burucoa, Jean Rousselot, Christian Gali, Jean Forton, Gilbert Lamireau

Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres)

Claire et Yvan Goll : * Dix mille aubes. Huit dessins de Marc Chagall

957 exemplaires dont 7 sur Vélin de Madagascar numérotés de 1 à 7, 50 exemplaires sur Vélin Azur des Papeteries du Marais numérotés de 8 à 57 et 950 exemplaires sur Vélin Pur Fil Lafuma des Papeteries Navarre numérotés de 58 à 957. (91 p.)

Falaize, Paris 1951

Fritz von Unruh : Ce n 'est pas encore la Fin [6]

Traduit de l'allemand par Ivan Goll

Gallimard, Paris 1951 (Collection blanche) 630 p.

Stefan Zweig : Le Brésil, terre d'avenir

Traduit de l'allemand par Jean Longeville (Ivan Goll)

Albin Michel, Paris 1949

Synthèses février 1951: Emilie Noulet :"Le Char triomphal d'Yvan Goll",[7] Etudes.

Bruxelles

Yvan et Claire Goll : Oeuvres choisies [8] (Edition japonaise, trad. par Daïgaku Horiguchi. Ill. de Marc Chagall)

(Contient Le Nouvel Orphée, Métro de la Mort, Chansons malaises, Chanson de Jean sans Terre, L'Antirose, Dix mille Aubes )

Tokyo s.d. (c.1951)

Claire Goll : Tagebuch eines Pferdes, mit vier Zeichnungen von Marc Chagall, Limes Verlag Wiesbaden 1951

Claire Goll :* Les larmes pétrifiées, avec un dessin d'Antoni Clavé

dix exemplaires sur Hollande marqués I à X et 50 exemplaires sur Alpha Marais numérotés 1à 50

Collection Cahiers  bimensuels n°89

Pierre Seghers , Paris 1951  ( 29 )p.18 cm.   

Le Journal des Poètes 22 ème année n° 1 - 15 Janvier 1952

Alain Bosquet : Traduction française de "Fugue de la Mort" de Paul Celan.

Le Journal des Poètes 22 ème année n° 2 - 15 Février 1952

Claire Goll : Chansons Indiennes p.7

Le Journal des Poètes 22 ème année n° 3 - Mars 1952

p.1 : Portrait d'Yvan Goll vu par le Poète anglais Georg Barker

p.3 : Le souvenir de Jean Sans Terre, Yvan Goll, Poète et Magicien par Pierre-Louis Flouquet [9] avec un poème inédit "Hôpital "

Samedi 29 mars 1952, conférence de Marcel Brion sur Claire et Yvan Goll, salle Pleyel pour la Société des Poètes (fondée à l'initiative de Paul Valéry). Lecture de textes par Madeleine Milhaud, Marguerite Jules Martin et Sacha Pitoeff.

Yvan Goll : * Malaiische Liebeslieder

Aus dem Französischen übertragen von Claire Goll,

Deutsche Fassung der Gedichte 21, 23, 24 et 25 von Yvan Goll - 40 S. Kl. - 8° 17 cm. ein Tafel nach einer Originalzeichnung von Henri Matisse,

Erste Ausgabe der deutschen Fassung . "Bücher der Ernte"

Pflug Verlag Thal / St Gallen, Schweiz 1952

Neue literarische Welt 3 -1952 n°13 Heinz Winfried Propagandisten der Liebe.

Über Claire Goll: Tagebuch eines Pferdes und Yvan Goll : Malaiische Liebeslieder p.13

Simoun n° 2 - mars 1952, Revue littéraire et artistique (bimestrielle) : 74 p., Gabriel Audisio, Georges Linze, Louis de Gonzague Frick, Jean Paulhan, Jean Cocteau, Jean Rousselot, Blaise Cendrars, Amédée Guillemot, Georges le Sidaner, Ahmed Sefrioui, Julien Blanc, Armand Lanoux, José Hierro, Lario Solar, Roger Rabiniaux, Jean Cassou, Charles Le Quintrec, Yanette Deletang-Tardif, Franz Hellens, Louis Guillaume, Christiane Burucoa, Yvan Goll, notice biographique due à Paul Chaulot p.34, et grâce à la bienveillance de Claire Goll, trois poèmes inédits : Qu'ai-je trouvé dans les ruines de minuit 12 vers, Les réverbères 12 vers et Chaque minuit je me réveille 13 vers p.35-36 et 37 ; Jean Pierre Millecam, Luc Bérimont, Claude Roy, Léon Jacques, Robert Sabatier. illustrations de : Gilbert Llopis, Christian Caillard, Limouse et Jean Launois.

Oran, 1952

Le Sextant  Signes du Temps IIème quadrant : n° 9/10 - 1952 

Littérature - Art - Poésie - Revue trimestrielle - Animateurs Gilbert Lamireau, Gabriel Duplan.

Sommaire : Prix Tristan Corbière 1952, Le Point du Monde, Poésie de notre Temps :  Yvan Goll : Numéro 13, p.38 (extrait des Cercles Magiques, à paraître chez Falaize avec huit dessins de Fernand Léger), Jeannette Bayon,  René Fallet, Armand Lanoux …, Esquisses sur nos contemporains : Jean Rousselot, Jacques Doucet, Louis Guillaume …, inédits de Albert Camus, Jean de Boschère, Jean Paulhan, Luc Estang, Signes Critiques . 101 pages

Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres)

Die Gegenwart 7 - 1952 : Ivan Goll : Die Aschenhütte, p.461

Lee Van Dovski : Eros der Gegenwart ( Quasi ein III. Band von " Genie und Eros " )

p.37 à 55 : Yvan Goll

Genf, Neuer Pfeil-Verlag, 1952

Claire Goll : * Versteinerte Tränen  ( Les larmes pétrifiées ) Gedichte mit  Reproduktionen von Zeichnungen von Antoni Clavé ( 1000 Ex. bei Jul. Engelberg )

Eine Luxus Ausgabe : 100 Ex., Nr. 1-10 auf schwerem Japan, Nr..11-40 auf hand geshöpftem Bütten, Nr.41-100 auf Zerkall . mit vier signierten Originallithographien von Antoni Clave versehen, numeriert und von der Dichterin signiert .

Verlag der fragmente - Karlsruhe 1952

29 mars 1952, Salle Debussy à Paris, à l'invitation de la Société de Poésie, Marcel Brion : Deux Poètes, Claire et Yvan Goll

: Lectures choisies : L.J. Frenay, I. Feron, A. Janssen (édition revue et augmentée par Georges Linze), illustrée par Edmond Delsa ; p.133, Yvan Goll, Soleil (extrait de Le Nouvel Orphée)

Liège, Editions Desoer, 1952

Les lettres françaises 11 ème année n°408 - 3 au 10 avril 1952 - p.3

Le C.N.E. (Comité national des Ecrivains) vous parle : Samedi dernier (29 mars), à la salle Pleyel, Marcel Brion a fait à la Société de Poésie fondée sur l'initiative de Paul Valéry une conférence sur Claire et Yvan Goll (suit le compte-rendu de cette soirée où furent dits de nombreux poèmes de Claire et d'Ivan ). Publication du poème, Elégie du Manteau Rouge.

Merkur, 6 -n°50 ( Avril 1952) Deutsche Zeitschrift für europaïsche Denken.

Yvan Goll : Ode an die Amsel ( 86 vers de 1933 ) p.339 à 341, avec note d'introduction de Claire Goll.

Deutsches Verlag Anstalt, Stuttgart 1952

Le Populaire 10 mai 1952 [10]

Le Courrier Littéraire d'Outre-Mer et des Marches de France - Mai 1952

(Supplément mensuel du Journal de Tanger) p.3 :

Yvan Goll : * Elégie du Manteau Rouge

Merkur, 6 - (1952) p. 1133 à 1135 : Yvan Goll : * Herbst der Welt. Der Ölbaum

Deutsches Verlag Anstalt, Stuttgart 1952

L'Italia (journal) s.d.  (1952) : Ricordo in Francia di Yvan Goll, Un poeta d'Europa tragicamente nomade.

L'Italia : (journal) 21 août 1952 : article de Lionello Fiumi (Poète et critique littéraire italien) consacré à Yvan Goll, l'inventeur du terme de "surréalisme" (Invento il vocabolo "Surréalismo")

Panorama critique des nouveaux Poètes Français par Jean Rousselot [11] - 390 p.: A. Artaud, Audiberti, M. Béalu, A. Bosquet, J. Bousquet, A. Césaire, R. Char, R. Desnos, J. Follain, R. Ganzo, Yvan Goll p.54 : Identité de Jean Sans Terre p.55, Le moulin de la mort (Cercles Magiques) p.56 et 57 et Claire Goll p.54, Léon-Gabriel. Gros, Guillevic, H. Michaux, H. Pichette, F. Ponge, J. Prévert, R. Queneau, P. Seghers, G. Shéhadé, J. Tardieu, C. Vigée. 20 ex. sur Alfamarais numérotés de 1à 20.

Pierre Seghers Editeur - Poètes d'Aujourd'hui 1952

Claire et Yvan Goll : Nouvelles Petites Fleurs de Saint François

Dix exemplaires sur Hollande marqués de A à  J (69p.- 18 cm.)

Pierre Seghers, Paris 1952 Collection Cahiers bimensuels n°239

Claire und Ivan Goll : Neue Blümlein des heiligen Franziskus.

Mit fünf Zeichnungen von Francis Rose. 92 S., Ill. Opbd.

Thal St. Gallen, PflugVerlag 1952

Le Sextant,                                                                           à compléter

Nantes, 1952

Caractères, n° 6 (sans date), Revue de poésie contemporaine :

Alain Bosquet, Jan Brzekowski, Jean Cassou, Philippe Chabaneix, Malcolm de Chazal, Raymond Datheil, Yanette Delétang-Tardif, Bruno Durocher, Léon - Paul Fargue, Jean Follain, Yvan Goll : Athanor, suivi de Lilith, Jorge Guillen, Franz Hellens, Pierre Jean Jouve, Jean Le Louet, Luc - André Marcel, Loys Masson, Pierre Menanteau, Jean - Jacques Morvan, Jacques Pellissier, Michel Ragon, Gabriel Robert, Pierrette Sartin, Claude Vigée.

Bruno Durocher, Paris.

Caractères n° 7 - 8 sans date (1952 ou 53) Revue de poésie contemporaine :

Pierre-Albert Birot, Camille Bryen, Gaston Criel, Raymond Datheil, Bruno Durocher, Jacques Duron, Marc Eigeldinger, Louis Emie, Luc Estang, Benjamin Fondane, Yvan Goll : Tête de Plâtre, Louis Guillaume, Hélène Morange, Hervé Masson, Jean-Jacques Morvan, Péricle Patocchi, Gaston Puel, J. Souchon, Jean Cassou, Franz Hellens, Krol, Jean-François Chabrun, Léon-Paul Fargue, André Frenaud, Francis Picabia, Max Jacob, Raymond Queneau, Tristan Tzara, Pierre-Jean Jouve.

Dessins de : Alice Gagnaire, Francis Bott, Francis Picabia

Caractères, Paris

Claire Goll : Journal d'un Cheval ***

Exemplaire exceptionnel format 24 sur 30 cm. en couleurs, avec 1 dessin de Marc Chagall  et  1 dessin de Robert Delaunay ( 200 ex  dont 50 sur papier de Hollande.) Celui-ci est l’exemplaire imprimé pour Claire Goll qu’elle a offert dédicacé « à Suzanne BLUM à laquelle je destinerai quelques belles pages dans mon « Journal » Les lithographies ont été tirées par André CLOT,  DJ octobre 1952

Konturen 1(1952 / 53), H.2 : Hans Bender: Das neue Buch: Zu Ivan Goll, Traumkraut p.37

Konturen 1(1952 / 53), H.5 : Hans Bender: Nachwort zu Ivan Goll : Siebzehn Gedichte aus der Nachlass. p. 2-23

La Tour de Feu n° 39 - Hiver / Printemps 1953 - Revue internationaliste de création poétique, direction Pierre Boujut. L'expérience des Arcanes :

Edmond Humeau, Camille Bryen, Michel Carrouges, Georges Linze, Yvan Goll :

L'arbre de poussière p.18 [12], Armande Loup, André Niel, Géo Norge, Raymond Polyte, Robert Maret, Michel Manoll, Yves Lévy, Franz Hellens, Jacques Dalléas, Pierre Chabert, Jacques Samuel, Adrian Miatlev, André Martel, Pierre Boujut, Fred Bourguignon.144 p.

Jarnac, Charente, 1953

Paris-Comoedia 12 mai 1953 : Texte de Boris Vian, paru également dans le Programme du Théâtre de Babylone en mai 1953 pour la Première de L'Incendie de l'Opéra de Georg Kaiser [13]

samedi 16 mai 1953, création de L'Incendie de l'Opéra , de Georg Kaiser :

Traduction de Claire Goll, adaptation théâtrale de Boris Vian

Le Figaro 16-17 mai 1953 : Lettre de Boris Vian à propos de L'Incendie de l'Opéra [14]

Le Journal des Poètes 23 ème année n° 6 - juin 1953

Claire Goll : Chanson des Indiens d'Amérique du Nord p. 8

Konturen . Blätter für junge Dichtung (bimensuel): Jahrg. II - Heft 3 - Dezemb.1953 .

Herausgeber : Hans Bender . Gr-8, 24 cm.* Indianische Lieder 

Original übertragungen von Claire Goll, Grafiken Fritz Faiss  ( 3) nach Indianischen Originalen .[15]

Verlag Eremiten-Press, Frankfurt am Main 1953

Claire Goll : Chinesische Wäscherei ( Laverie chinoise ) Novelle, mit zwei Illustrationen von Zao Wou Ki . 30 S.(2) f. de pl.; 18 cm.

Pflugverlag  Zurich 1953 ( Bücher der Ernte )

Georg Kaiser : L'incendie à l'Opéra, trad. de Claire Goll, nouvelle version de Boris Vian . Théâtre Babylone, Paris 1953

Paris-Comoedia 12 mai 1953 : Texte de Boris Vian, paru également dans le Programme du Théâtre de Babylone en mai 1953 pour la Première de L'Incendie de l'Opéra de Georg Kaiser [16]

Ergriffenes Dasein, Anthologie der deutschen Lyrik von 1900-1950, Herausgeber

Hans Holtusen : plusieurs poèmes de Goll 1953

Henry W. Wells, One thousand and one Poems of Mankind

n° 163, 164, 471: Claire Goll ; n° 44, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 385, 469, 470, 728 Ivan Goll, traduction Claire Goll.

Atlanta, Tupper and Love (1953)

Welt und Wort 8 - 1953 : Lee Van Dovski : Yvan Goll p.6 à 9

Books Abroad, Autumn 1953, p.377, Lettre de Padraic Colum annonçant la création de l'Association de la Société des Amis d'Yvan Goll aux Etats-Unis, avec la liste des membres .

Panorama de la Poésie française "De Rimbaud au Surréalisme"

par Georges-Emmanuel Clancier : - 440 p. (Yvan Goll p.427)

Editions Seghers, Paris 1953, 1959, 1970, 1991

Bulletin of the Society of Friends of Yvan Goll, n°1 - août 1954 [17]

Président : Padraic Colum, Secrétaire : François Carmody . Sommaire : Yvan Goll : America, traduit du Français par Louise Bogan, Padraic Colum : Création de la Société des Amis d'Yvan Goll, Yvan Goll : L'Amérique aux Sources de la Poésie ( La Voix de France 15 mai 1942 ), Allan Tate : Preface to Jean sans Terre ( The Grabborn Press 1944 ), Francis J. Carmody : The Love Poetry of Yvan Goll, Bibliography of the Works of Yvan Goll p. 7 à 12

Berkeley, Californie 1954

Le Journal des Poètes 24 ème année n° 4 - avril 1954

Venise * Poèmes inédits d'Yvan Goll écrits entre le 10 septembre et 10 octobre 1949): Venise en forme de poisson (14 vers), Venise entre deux Marées (14 vers), Venise reprise par les Eaux (14 vers)

Le Journal des Poètes 24 ème année n° 6 - juin 1954 : numéro spécial consacré à la Poésie américaine d'aujourd'hui avec en 1ère page un portrait de Claire Goll et un dessin de Marc Chagall : les visages de Claire et Yvan au-dessus de la Tour Eiffel.

Yvan Goll : * Abendgesang (Neila), Letzte Gedichte, aus dem Nachlass herausgegeben von Claire Goll ; mit drei Zeichnungen von Willi Baumeister und einem Nachwort vom Hans Bender (18 cm. - 63 p.) Cartonn. ill.

Bei Wolfgang Rothe in Heidelberg 1954

Ivan und Claire Goll : * Zehntausend Morgenröten, Gedichte einer Liebe,

mit 4 Zeichnungen von Marc Chagall (71 S.). Erste Deutsche Ausgabe

Limes Verlag Wiesbaden 1954

Yvan Goll : * Elegy of Ihpetonga and Masks of Ashes, with four original lithographys by Pablo Picasso, avec reprise des quatre Lithographies originales de Pablo Picasso en ? ex. numérotés. Traduction de Claire Goll en collaboration avec Babette Deutsch et Louise Bogan - 25 p.- (4) f. de pl. ; 44 cm.

The Noonday Press, New-York 1954 et 1955 (?)

Caractères n° 10 sans date (1954 ?) Revue de poésie contemporaine :

Yvan Goll : Braque sanguinaire

Caractères, Paris (S.D. 505.493) à compléter

Caractères. [Poèmes de Léon-Paul Fargue, Yvan Goll, Armen Lubin, Jean Tardieu, André Frénaud, Philippe Jaccotet, Marcel Béalu, Robert Cregut, Jean Follain, Lucien Becker, Loys Masson, Pierre Seghers, Paul Chaulot, Guillevic, Bruno Durocher]

Le Perreux sur Marne, chez Bruno Durocher, s.d. 28 x 17,5 cm, 32 p. En ff, sous chemise. Edition originale. Tirage limité à 360 ex., un des 10 ex. de tête sur pur fil du Marais, non justifié.

Caractères, Paris à essayer de dater

German life & letters 8 (1954 / 55) Londres : Yvan Goll (cinq poésies, allemand/anglais) Transl. by Richard et Marianne Exner, p. 260 à 263

Anthologie der Lyric des Expressionismus (sept poèmes d'Yvan Goll, 320 pages )

Limes Verlag, Wiesbaden 1955

Aufbau XI - 11 février 1955 : Richard Exner analyse plusieurs versions de Hiob chez Y. Goll

New York

Bulletin of the Society of Friends of Yvan Goll, n° 2 - mars 1955

Président : Padraic Colum, Secrétaire : François Carmody

Sommaire : Yvan Goll : Baala ( 11 vers ), SolLune ( 14 vers ), Lilith (13 vers ), F. Carmody : Society of Friends of Yvan Goll, Louise Bogan : Yvan Goll in America, Yvan Goll : "John Landless unmasks sleep" ( traduction de George Reavey, 48 vers ), Richard Exner : On the German Criticism of "Traumkraut", Yvan Goll : Traumkraut (Alasam, Explosion of the Buttercup, The Inner Treess, The Blastfurnaces of Pain, traductions de Francis Carmody ),  Bibliography of the Works of Yvan Goll Supplement, Bibliography of the Works of Claire Goll p. 11 et 12

Berkeley, Californie 1955

Bulletin of the Society of Friends of Yvan Goll, n° 3 - juin 1955

Président : Padraic Colum, Secrétaire : François Carmody

Sommaire : Numéro consacré à Jean sans Terre . Yvan Goll : John Death ( 56 vers, traduction de William Jay Smith ), Clark Mills : Yvan Goll's "John Landless", Louise Bogan : Jean sans Terre, Yvan Goll : Letter to Babette Deutsch regarding "Autumn Soul", Yvan Goll : Autumn Soul (traduction de "Unterwelt", par Babette Deutsch ), Chronology of  "Jean sans Terre" p. 10 à 15

Berkeley, Californie 1955

Claire Goll : Rilke et les Femmes  suivi de  Lettres de Rainer Maria Rilke [18].

25 Exemplaires numérotés de 1à25 plus 10 Exemplaires réservés aux collaborateurs sur Vergé Baroque Thé . - 94  p. Petit in-8 .

Editions Falaize, Paris 1955

Le Journal des Poètes 25ème année n° 9 - septembre 1955

Yvan Goll : Une nuit romaine et Ischia, deux poèmes inédits.

Le Journal des Poètes 25ème année n° 11 novembre 1955

p.13 compte rendu de Dix mille Aubes

Daigaku Horiguchi : * Chansons Malaises.

nouvelle traduction Japonaise et nouvelle édition avec un autoportrait d'Ivan Goll en couverture et 6 dessins d'Henri Matisse - 77 p.- 24 cm.- 300 exemplaires numérotés de 1 à 300 et 20 exemplaires Hors Commerce numérotés de 1 à 20

Editions Sho Shin Sha Tokyo, Japon 1955

Nouvelle édition, Tokyo, Presse Bibliomane, 1967 

Richard Exner : "Yvan Goll. Zu seiner deutschen Lyrik"

German Life & Letters 8, London 1954/1955 p.252 à 259

Limes - Lesebuch : Zehn Jahre Verlagsarbeit.

p.72 : Ivan Goll : Stets werden wir einsam sein, illustration de Fernand Léger p.73

Wiesbaden, Limes Verlag, 1955

Claire Goll : * Roter Mond, Weisses Wild , Lieder der Indianer . übertragen und mit einem Nachwort von Claire Goll, mit acht Graphiken nach indianischen Vorlagen von Fritz Faiss .  Couv. coul. ( Les 14 premiers poèmes sont déjà parus dans Konturen en décembre 1953, les 9 autres sont la version allemande de "Chansons indiennes" parues chez Seghers en janvier 1952  .)

Erste deutshe Ausgabe - Gr. -8°, 24 cm., 38 S.

Wolfgang Rothe Verlag,  Heidelberg 1955

Claire Goll : Diary of a horse, with five original drawings by Marc Chagall : 40 p.: ill. ; -8°, 21 cm. Le Journal d'un Cheval, Nouvelle, avec cinq dessins de Marc  Chagall

Editions Thomas Yoseloff, New-York 1956

France - Amérique, 12 août 1956.

Pierre Brodin : Francis Carmody étudie la poésie d'Yvan Goll

Curt Hohoff, Dank und Grüss : (p.51-52, poème d'Ivan Goll)

München, mai 1956

Le Journal des Poètes 26 ème année n° 10- octobre 1956

p.7 caricature de Claire Goll (numéro spécial consacré à la 3èmeBiennale internationale de Poésie de Knokke

The Poetry of Yvan Goll : A Biographical Study by Francis J. Carmody - 212 p.

Portrait d'Yvan Goll par Robert Delaunay. 500 exemplaires numérotés de 1 à 500.

Editions Caractères Paris 1956

Poètes d'Aujourd'hui n° 50, Yvan Goll : Quatre études par Jules Romains, Marcel Brion, Francis Carmody, Richard Exner .

Cinq exemplaires sur Hollande marqués de A à E - 224 p. -16 cm.[19]

Oeuvres choisies [20], fac-similés, portraits, dessins inédits, et documents, bibliographie.

Pierre Seghers Editeur - Paris 1956 (222 p.)

Cahiers du Sud - 43è année, n° 337 (octobre 1956) p.427 à 431- Le Témoin poétique : Yvan Goll, L'Alchimiste fraternel par Léon-Gabriel Gros [21]

Marseille 1956

Flügel der Zeit, Deutsche Gedichte 1900-1950. Sélection et postface de Curt Hohoff

Fischerbücherei s.d., Frankfurt am Main - Hamburg

Expressionismus, Gestalten einer literarischen Bewegung ;

herausgegeben von Hermann Friedmann et Otto Mann :

Edgar Lohner : Die Lyric von Expressionismus (Yvan Goll p. 66, 79 - 80, 82, 83)

Helmut Uhlig "Ivan Goll", Essay. p. 192 à 203

Biographie et Bibliographie : Ivan Goll p. 354 et 365 à 371

Heidelberg, Wolfgang Rothe Verlag 1956

Anna Siemsen et Julius Zerfass : Das Buch der Freiheit, Stimmen der Völker und Nationen aus vier Jahrhunderten : p.228, Yvan Goll : Chor der Gefangenen

Frankfurt am Main, Büchergilde Gutenberg 1956

10 mars 1956 : Première de Mélusine,  pièce lyrique en 4 actes de Marcel Mihalovici et d'Yvan Goll,  au Hessiches Staatstheater de Wiesbaden avec une caricature de Goll par lui-même et photographie. Textes de Jules Romain et de Claire Goll. Direction Werner Weinheuer, mise en scène Rolf Muller,  décor Ruodi Barth,  costumes Ursula Inge Amann.

Iwan Goll : Mélusine, Pièce en 4 actes, dédiée à Claire-Mélusine.

Gustav Kiepenheuer Verlag, Berlin 1956

Yvan Goll :* Multiple Femme, Poèmes

avec huit gravures et une gravure déchirée de Jean Arp.

50 exemplaires sur Rives numérotés de 1 à 50 - 40 p. couv.ill.-19 cm. Or. br.

Editions Caractères, Paris 1956.

Yvan Goll : * Pariser Georgika

Französisch und deutsch - Edition bilingue - Übertragen von Claire Goll -

Mit zwei Abbildungen nach Zeichnungen von Robert Delaunay (59 S. - 21 cm.)

Hermann Luchterhand Verlag, Darmstadt, Berlin Frohnau u. Neuwied a. Rhein 1956

Yvan Goll : * Mythus vom Durchbrochenen Felsen, Eine Dichtung Französisch und deutsch (Edition bilingue) Übertragen von Claire Goll, mit drei Abbildungen nach Kupferstichen von Yves Tanguy (46 s.- 21 cm.)

Hermann Luchterhand Verlag, Darmstadt, Berlin Frohnau u. Neuwied am Rhein 1956

Daïgaku Horiguchi : "Yvan Goll".

Brise Marine, Shingosha Verlag, Tokyo 1957

Hidéo Fujikawa : "Yvan Goll".

Les Saisons, Kita - Kamakura, Tokyo 1957

Claire et Yvan  Goll : Neue Blümlein des Heiligen Franziskus

Hermann Luchterhand Verlag 1957

Claire Goll : * Das Tätowierte Herz ( le Coeur tatoué ), Ein indianischer Gesang von Liebe und Tod, Mit zehn Graphiken nach indianischen Vorlagen von Fritz Faiss ( 64 S. : ill. en coul., couv. ill. ; 19 cm.)

Wiesbaden, Limes Verlag, 1957

Ahnung und Aufbruch, Expressionistische Prosa, Hrsg. u. eingeleitet  v. Karl Otten. Claire Studer-Goll : Der gläserne Garten, p.368-70 : Ivan Goll : Die letzten Tagen von Berlin, (Romanfragment) p.410-11 (567 p.)

Darmstadt-Berlin-Spandau/Neuwied-a.Rhein :Hermann Luchterhand Verlag 1957 & 1977

Les Lettres Nouvelles 5è Année n° 46, février 1957. Directeur : Maurice Nadeau.

(paraissent le premier de chaque mois)

Actualités : Poésie / Multiple femme par Yvan Goll (Editions B. Durocher Caractères) par Emilie Noulet [22], p. 287-288-289

Richard Exner : "Surrealist Elements in Yvan Goll's Franco-German Poetry"

Symposium : Syracuse University, New-York 1957

Edmond Humeau : Intercession, étude sur Le Char Triomphal de l'Antimoine.

La Tour de Feu, Paris 1957

Yvan Goll : * Jean sans Terre [23]

Edition collective, Couverture de Marc Chagall (207 p. - 22 cm.)

Seghers, Paris 1957

IL GIORNALE DEI POETI Anno IV - n° 3 - 1 Luglio 1957 (Roma): p.4/5,

Direttore : Edwige Pesce Gorini ; - 12 pages .

Omaggio ad Yvan Goll : présentation de Marcel Brion, biographie sommaire d'Yvan Goll et 9 poèmes dont Canal  (1919) et des extraits de Dix Mille Aubes, Poèmes de Jalousie, Métro de la Mort, Les Géorgiques Parisiennes (Traduction italienne par Edvige Pesce Gorini)

Pierre Brodin : Présences contemporaines - Littérature, tome III, p.95 [24]

Nouvelles Editions Debresse, Paris 1957

Allemagne d'aujourd'hui, n° -1-

Chronique des livres récents :

Paul Mayer, Yvan Goll : "Mythus von durchbrochenen Felsen" [25]

Presses Universitaires de France, 1957

Neue Deutsche Hefte 4  (1957/58). Schmied Wieland : Eine Rüstung aus Blumen. Zu Yvan Goll, Der Mythos von durchbrochenen Felsen ; Pariser Georgika p.1125-26

A. Got et Ch. Vildrac :La Poèmeraie, poésies modernes choisies pour les enfants :

p.54 : Claire Goll, Compliments pour la fête de grand-père .

Paris, Editions Bourrelier - 1957

Claire Goll :  * Chants Peaux-Rouges ( Le Coeur Tatoué )

La couverture et les illustrations de cette édition originale ont été exécutées par Fritz Faiss d'après des dessins originaux Peaux-Rouges - 51p.-(6) f. de pl. dont 1 front. 18 cm.

Seghers, Paris 1958

Les Oeuvres libres n°141, février 1958 :

Joseph Jolinom, Claire Goll : Laverie Chinoise, nouvelle inédite (p. 27 à 40), Jean-Jacques Besançon, Franz Tumler, ErnestFornairon, E.T.W. Hoffmann, Max Régnier, Champagne et Wisky, pièce en 2 actes . -17 cm.

Paris, Fayard 1959

Claire Goll : Le Ciel volé , ( 25 exemplaires sur Alfa numérotés de 1à25 et cinq exemplaires hors commerce sur Alfa numérotés H.C.1àH.C.5 - 209 p.)

Librairie Arthème Fayard, Paris 1958

Ivan Goll: * Chansons Malaises ou Song of Malay girl, with 6 drawings of Henri Matisse, avec 6 dessins de Henri Matisse.

Traduction anglaise de Claire Goll (est-ce une édition bilingue ? à vérifier)

Thomas Yoseloff Editions, New - York 1958

Hortulus 8 (1958) : Yvan Goll : Ode an der Zürichsee, p.101

1 & 2 Fassung am 21 u. 23 /10/1949

Yvan Goll : * Jean sans Terre, édition collective anglaise.

Jaquette par Eugène Berman. Préface by W.H. Auden, drawings by Eugène Berman  (3), Marc Chagall  (1), Salvador Dali  (2).

Critical notes by Louise Bogan, Clark Mills, Jules Romains, Allen Tate.

Translations of the Poems by : Lionel Abel, Léonie Adams, John Peale Bishop, Louise Bogan, Babette Deutsch, John Gould Fletcher, Isabella Gardner, Claire et Yvan Goll, Paul Goodman, Galway Kinnel, W.S. Merwin, Clark Mills, Robert Nurenberg, Kenneth Patchen, George Reavey, Kenneth Rexroth, Eric Sellin, William Jay Smith, Robert Wernick, William Carlos Williams  (190 p. - 22 cm.)

Sagamore Press New-York - Thomas Yoseloff - London 1958

Claire et Yvan Goll : Nouvelles petites fleurs de Saint François d'Assise

Illustrations de Salvador Dali - 1000 Ex. 95 p.- (3) f. de pl.; 2 fac-sim. 23 cm.

Paris, Editions Emile-Paul 1958.

A. Dario Lara : "Yvan Goll, Poeta Del Amor y Del Exotismo": avec des dessins de Chagall, Matisse et deux photographies. (et une nouvelle traduction espagnole de Canciones de Manyana joven Malaya)

Paris, Impr. Taller Grafico Cies, Madrid 1958. 104 pages.

21 novembre 1958 : Soirée donnée en hommage à Yvan Goll, à la Galerie Devèche à Paris sous la présidence de Robert Kemp : Souvenir d'Yvan Goll , avec la participation de Edmée de la Rochefoucault, Alain Bosquet, Georges Cattani et Jules Romains [26]

Claire Goll : Lettre du 4 décembre 1958 à Florent Fels

SOCIETE DES AMIS D 'YVAN GOLL

Président:  JULES ROMAINS,  de l’Académie Française

SOCIETY OF FRIENDS OF YVAN GOLL

  Président:  PADRAIC COLUM - New-York                                       

SECRETARIAT: FRANCIS J. CARMODY,  Professor of French University of California,  Berkeley

                                                                                                                

         Paris le 4 déc. 58

                                          Mon cher Florent,

                                          Offensé?  Au contraire,  ta lettre m’avait apporté une très grande joie. Mais n’as - tu pas vu que je ne suis qu'une loque humaine?  Trois ans sans une journée de vacances!  Sept jours de travail par semaine,  car je ne pouvais pas me permettre un seul week-end ; il fallait taper dix heures par jours, puisque j‘avais promis à Yvan de vivre pour son oeuvre. J'ai tenu ma promesse,  son oeuvre vit,  mais moi je me meurs. Il me reste peu de force,  ce travail de secrétaire au service d'un mort m'ayant épuisée. Copier,  et recopier les documents et les manuscrits,  répondre aux demandes des cinq continents et tout cela sans aide,  car mes moyens ne me permettent pas de prendre une secrétaire et le tarif des bureaux de copies est trop élevé.

                                          Comment veux - tu que je réponde aux lettres!  Des paquets de lettres importantes - demandes de traductions,  d’anthologies etc. - traînent partout:  sur les tables,  la cheminée,  le bureau et le tapis!  Tâche - donc de comprendre un silence,  imposé par des circonstances extérieures et non par une négligence du coeur.. Celui - ci t’appartient,  puisque tu étais l’ami d’Yvan.

Non,  je n’ai pas connu Klee. Quand j’ai déjeuné chez Mme Klee,  il était encore sous les drapeaux.

Mes poèmes,  parus dans  "Action" ne m’intéressent pas. Seuls ceux d’Yvan et surtout l'article qu’il a écrit sur Rilke,  parce qu'il était à la base d'un différent entre les deux poètes . Il me faut une copie de cet article et la date de sa parution . Et aussi les titres des poèmes allemands qu'il a traduits pour  "Action". Fais les copier pour moi s.t.p.

La conférence sur Yvan,  qui a eu lieu le 21 novembre,  était très réussie. Robert Kemp a parlé de son théâtre et a dit,  entre autre,  que Ionesco et Beckett étaient basés sur lui. Jules Romains et Georges Cattaui l’ont comparé à Villon,  Gérard de Nerval,  Mallarmé etc. Et un jeune poète qui parlait au nom de la jeunesse sur son oeuvre allemande,  le mettait à côté de Hölderlin,  Novalis,  Nietzsche et Lorca. Seulement mon Yvan était trop loin pour entendre ces éloges,  trop posthumes.

                   Hélas,  de son vivant personne n’avait le génie de reconnaître son génie.

Et cela,  par mesquinerie confraternelle. Kemp l’a bien dit:   "Yvan Goll a eu,  chez nous,  contre lui,  d'être un poète bilingue ".

                  Et maintenant ,  dans tous les essais sur lui figure le mot:  "génie "

J’ai reçu hier la traduction de ses  "Chansons Malaises" en espagnol,  parue à Madrid en un très beau volume. Dans la préface on compare ces poèmes à ceux de Sapho,  au Cantique des Cantiques et à St. de la Croix.

                        C’est une douloureuse satisfaction pour moi.

La semaine dernière est sorti notre livre,  écrit en collaboration:  Nouvelles petites Fleurs de Saint François d’Assise,  avec trois dessins de Dali. Et Fernand Mourlot va éditer  "Neila"(poèmes) avec 4 lithos de couleur de Miro.

            (Voici quelques nouvelles littéraires.)

Bien des compliments à Suzy,  qui a la chance d’avoir  "un homme à tiroirs", 

                                          et un baiser affectueux pour toi

                                                       ta vieille amie

                                                               Claire

l’oeuvre complète d’Yvan qui devait sortir         

en Allemagne l’année dernière ,  sort seulement            

en 1959 parce que je n’ai pu faire texter les traductions nécessaires

Paulo Duarte : "Yvan Goll", Inquietaçao Europeia.

Editora Anhembi, Sao Polo, Brésil 1958

Les Lettres Nouvelles 7 - n°67, janvier 1959, Directeur Maurice Nadeau :

Kateb Yacine, Edouard Glissant, Yvan Goll : Calle Virtute p.10 à 18, Geneviève Serreau, Roger Grenier, Calvin Kentfield, Jean-Paul Weber, Lou Siun, Daniel Guérin, Bernard Pingaud, Jean Selz, Claude Couffon, Michel Fuchs. 160 p.

Editions René Julliard, Paris

Les Oeuvres libres n°160, septembre 1959 :

Paul Vialar, Daniel Gillès, Claire Goll : Le dîner de 10.000 francs, grande nouvelle inédite (p. 91 à 112), Nicole Louvier, Scarron, Marcel Aymé : La tête des Autres pièce en 4actes . -17 cm.

Paris, Fayard 1959

Yvan Goll : Calle Virtute ou La Parmenia Cubaine, traduction anglaise de Francis Carmody

New - York, Beechurst Press 1959

Marc Chagall. Catalogue de l'Exposition au Musée des Arts décoratifs, Pavillon de Marsan : Oeuvres de Chagall pour illustrer des ouvrages de Claire et Yvan Goll, et poème d'Yvan Goll, p.320-22

Paris, juin-octobre 1959

Claire Goll : Un Amour au Quartier Latin ,  Roman  206 p.

Librairie  Arthème Fayard Paris 1959

Yvan et Claire Goll : * Duo d'Amour, Poèmes d'Amour 1920 à 1950,

avec une couverture et douze illustrations de Marc Chagall, 109 p.

Pierre Seghers, Paris 1959

Poiètica keimena, Prote Yle, 1 (Matière Première.n° 1 : Cahier : Yvan Goll)

Préface de E.C. Gonatas et traduction grecque de 29 poèmes, tirés de Chansons Malaises (Malaisiaka Tragedia), Métro de la Mort, Dix mille Aubes, Les Cercles Magiques, Traumkraut, des extraits de textes de Marcel Brion, Richard Exner, D.P. Papaditsas : "Yvan Goll" , et une longue étude de E.C. Gonatas (70 pages sur les 135 de la Revue)

Athènes, Protègli, 1959

Karl Otten : Schrei und Bekenntnis : Expressionistische Theater.

p.426-465 : Ivan Goll : Methuselem, oder der ewige Bürger

Darmstadt-Berlin-Spandau /Neuwied-a.Rhein : Hermann Luchterhand Verlag 1959

Paul Dewalhens : Répertoire du Même aux Mêmes, Poèmes.

p.47 : Tombeau d'Yvan Goll, poème.

Anvers, Editions Ça Ira, 1959

Zürich zum Beispiel, Signatur einer Stadt in lyrischen, Texten von heute.

p.7 : Yvan Goll, * Ode an den Zürischersee

St.Gallen, Tschudy-Verlag, 1959

Baubudenpoet 1 (1959/60) Claire Goll : Unbekanntes über Celan. Zur perzönlichen Beziehung Claire u. Yvan Goll - Paul Celan p.115-116

Paul Chaulot : Soirée consacrée au poète Yvan Goll par la Radiodiffusion Télévision Française 28 février 1960 à 21h10 avec en deuxième diffusion " Mélusine" (avec la présentation de Jules Romains pré-enrégistrée)

Combat - Vendredi 11 mars 1960 :

Recherches scéniques, René Farabet : Yvan Goll, "Mathusalem" [27]

Jahrbuch der deutschen Akademie für Sprache und Dichtung (1960) : p. 101 à 131

Doehl Reinhard : Gedischichte und Kritik eines Angriffs. Zu den Behauptungen gegen Paul Celan (Plagiat - Vorwurf Celan - Yvan Goll)

Heidelberg / Darmstadt, 1960

Dichtung unserer Zeit H.15 (1960) . Claire Goll :* Klage um Ivan 24 p.

Wiesbaden : Limes Verlag 1960

Paul Portner : Experiment Theater, Chronique et documents, avec dessins et 45 pl.

p.51, 54, 159, 185 : Ivan Goll (références et citations)

Zürich, Die Arche, 1960

Paul Portner : Literature-Revolution, 1910-1925 (Dokumente, Manifeste, Programme)

I, Zur Aesthetik und Poetik :

Yvan Goll : p.144-145, 254-259, 379 - 382, 474 - 475.

Darmstadt-Berlin-Spandau /Neuwied-a.Rhein : Hermann Luchterhand Verlag     1960

Claire et Yvan Goll : Les Elus : Die Auserwählten

Die ukrainischen Ausgaben "Auf der Bergen" (Les éditions ukrainiennes en exil) choix

de poèmes de Claire et Yvan Goll, textes français - allemand avec des traductions ukrainiennes par Elisabeth Kotmeier et E.G. Kostetzky

250 exemplaires - 21 cm., ill. fac-sim. et photos. Couv. ill. 50 p.

les Editions ukrainiennes en Exil, Münich 1960

München, Buchdruckerei "Logos" 1960

Theater heute 1- H.3 - nov. 1960 - Zeitschrift für Schauspiel, Oper Ballet : Siegfried Melchinger : Sein Ruhm wird wachsen. Yvan Goll und das Theater. p.26-27

Hannover

Iwan Goll : Dichtungen (Oeuvres complètes) Lyric, Prosa, Drama.

Herausgegeben von Claire Goll. Deutsche von Claire Goll, Georg Goyert, Friedhelm Kemp und Lothar Klünner. Nachwort von Helmut Uhlig p.803 —813 und Richard Exner p.814—830.1 portr. h.t. Relié toile noire - 25 cm., 837 p.

Berlin-Spandau /Neuwied : Hermann Luchterhand Verlag 1960

Deutsche Rundschau 86 - 1960. Rez. Von Kristiane Schäffer : Goll Yvan, Zehntausend Morgenröten, Gedichte einer Liebe von Yvan und Claire Goll. Wiesbaden 1954 et Dichtungen, Wiesbaden 1960. p.944/46

Festival du roman Nr.37 - octobre 1960

Claire Goll : La récolte des huîtres, nouvelle ( 8 p.)

Ed. Tallandier, Paris

Festival du roman Nr.44 - mai 1961

Claire Goll : Jeanne d'Arc deux fois brûlée, nouvelle ( 6 p.)

Ed. Tallandier, Paris

Neue deutsche Hefte 7 (1960/61) :

SZONDI Peter : Zu einer Auseinandersetzung über Paul Celan (über die Plagiat - Vorwürfe Celan - Yvan Goll) p. 949

Konkret 7 - (1961) n° 6. Heise Hans Juergen. Rez. : Zu Yvan Golls Gesammtwerk bei Luchterhand erschienen. Buchbespechung p. 12

Germanistik 2 - 1961 : Karl Gunther Just p.127

Der Stall des Augias, Tragédie en 5 actes [28]

Berlin, G. Kiepenheuer, 1961

Forum 8 (1961)

Doehl Reinhard : (Sachen Paul Celan - Yvan Goll) p.23

Brinkmann Richard : Expressionismus. Forschungprobleme 1952-1960

Stuttgart, 1961 (p. 88)

Forschungen und Fortshritte 35 (1961). Müller Joachim : Yvan Goll im deutschen Expressionismus. Zusammenfassung eines Vortrags, gehalten in der Sächs. p.300

Akademie der Wissenschaften zu Leipzig.

Welt und Wort 16 (1961). Kottmeier Elisabeth : Yvan Goll und das Echte (Zu Goll, Dichtungel. 1960) p.141-143

Wort in der Zeit 7 - 1961- H.2 : p.4 à 6

Schmied Wieland : Literarischer Rufmord. Zum Streit um Paul Celan und Iwan Goll

Theater heute, Zeitschrift für Schauspiel, Oper, Ballet - avril 1961 :

Photo de la représentation de Methuselem à Francfort

Clemens Heselhaus, Deutsche Lyrik der Moderne von Nietzsche bis Yvan Goll. Die Rückkehr zur Bildlichkeit der Sprache .Yvan Goll p.413, 419, 432, 433, 434, 441, 444, 451, 469, 470.Yvan Golls Symbolverschränkung : p.420—430

Düsseldorf, August, Bazel - Verlag, 1961

Pierre Seghers : Le Livre d'Or de la Poésie française, 1ère partie : des origines à 1940  (pages 374 et 375, Yvan Goll : Jean Sans Terre aborde au dernier port.)

Editions Marabout, 1961

Nouvelle édition en 1972

Réédition en 1994

Frankfürter Hefte 16 (1961) - Karl Markus Michel : Nur eines Gottes Embryo. Ein Blick auf Yvan Goll, p.471 à 482.

Jarhbuch der deutschen Akademie für Sprache und Dichtung 1960 -

Reinhard Döhl [29], Geschichte und Kritik eines Angriffs.

Zu den Behauptungen gegen Paul Celan, p. 101—132

Heidelberg / Darmstadt, 1961

Marcel Mihalovici : Abendgesang :

Quatre poèmes d'Yvan Goll pour piano et chant, Op. 75

Mainz, Edition Schott, 5083.1961

Exposition Yvan Goll, Claire Goll et leurs amis : Textes de Hans Haug, Louis-Edouard Schaeffer, Camille Schneider. 21 cm., 38 p., 4 dessins et 4 planches.

Strasbourg, Château des Rohan juin - juillet 1961

Hans Richter : Dada Profile

Hans Jean Arp, Sophie Taeuber-Arp, Johannes Baader, Hugo Ball, Emmy Hennings-Ball, Ferrucio Busoni, Theodor Daeubler, Theo van Doesburg, Marcel Duchamp, Viking Eggeling, Leonhard Frank ,Ludwig Rubiner, Ferdinand Hardekopf, Bruno Goetz, Iwan Goll p.53 à 55, George Grosz, Raoul Hausmann.

Verlag  Die Arche Zurich – 1961 (115 pages)

Yvan Goll : Die Unsterblichen, 2 surdrames.

Berlin, G. Kiepenheuer, 1961 - IV, 38 p.

Aufbau : Unvergessen. Gedichte über Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg ; Sammlung von Karl Wiegel : Texte von W. Hasenclever, S. Hermlin, B. Brecht, K. Schnog, K. Huhn, E. Hoernie, R. Leonhard, E. Toller, O. Kanehl, I. Goll u.a. - 99 s;

Berlin. 1961

Poiètica keimena, Prote Yle n° 2 . (Matière Première.n° 2, revue grecque)

Anthologie avec 2 poèmes d'Yvan Goll Duo d’Amour, six de Traumkraut (différents de ceux publiés dans le n°1 et 1 de Neila. Claire Goll : six  poèmes de Duo d’Amour, six des Larmes pétrifiées, ainsi qu’un portrait en quatre pages de Claire à l’Hôtel du Palais d’Orsay par E.C. Gonatas, 93 pages

Athènes, 1961           

Die Kultur, Décembre 1961. Deutsche Herausgebersitten. Döhl Reinhard : Einige notwendige Angaben zur Ausgabe der Dichtungen von Yvan Goll p.6. München

Prêmêr Kâvitâ (Love Poems traduction en Bengali par Syed Ali Ahsan et Syed Ali Ashraf)

Karachi, East Press 1961 (50 pages)

THE BLUE STARS POETRY QUARTERLY :Yvan Goll : Textes choisis (Traduction chinoise de Hu Pin Ching) p.9 à 16 En couverture dessin de Dali, Jean sans Terre, p. 9 portrait d'Yvan Goll, p.10: Parménia, préface, p.11: La Grande Misère de la France, p.12: Identité de Jean sans Terre, Jean sans Terre le fils prodigue, p.13: Job I, II, III, p.14 la Fête du désert, La Peur, p.15: La chanson du soir, p. 16: Chansons malaises 6, 7 et 8.

Formosa 1961

Joachim Müller : Yvan Goll im deutschen Expressionismus.

Sitzungsberichte der Sächsischen Akademie der Wissenschaften zu Leipzig.

Philolog.-Histor. Klasse.Band 107, Heft 2 - 71 S.

Berlin : Akademie - Verlag, 1962.

Claire Goll : Der gestohlene Himmel, Erzählung

München, Paul List Verlag 1962

Neue deutsche Hefte 1962 -H.88. Rez. Von Dietrich Schaeffer: Goll Yvan, Dichtungen, Darmstadt, Berlin, Neuwied.1960 p.114 à 117

Marianne Kesting : Panorama des zeitgenössischen Theaters.

Iwan Goll: Die Grotesque auf den Bourgeois p.34 à 37

München: Piper 1962

Siculorum gymnasium N. S. 15. n° 2-1962.

Marianelli Marianello : Preludio a Yvan Goll. p.210 à 227

Catania : Universita di Catania 1962

Literatur-Revue 1962 - H. 6 : Wallmann Juergen :

Plagiat im deutschen Blätterwald. Der "Fall Celan"(Celan - Yvan Goll) mit einem Nachspiel. p. 14 à 16

Lyric des Expressionnistischen Jahrzehnts. Von den Wegbereitern bis zu Dada. Einleitung von Gottfried Benn. (Ivan Goll : Mond I-II-III-IV-V, Reise ins Elend, Trauermarsch p.116 à 118)

Deutscher Taschenbuch Verlag GmbH & Co. KG, München, mai 1962

Expressionismus - grotesk, Hrsg. Karl Otten. Anthologie avec des textes de : Ball, Benn, Blass, Einstein, Goll, Schwitters etc.…106 p. avec gravures, petit in-8.

Zürich, Arche 1962

Le Journal des Poètes 32ème année n° 9, novembre 1962 p.1, Claire Goll : Utopie atomique, p.3, Jean Oswald : "Ce baiser au monde entier", l'œuvre de Claire Goll avec un dessin de Claire par Ivan.[30]

Francis J. Carmody : Yvan Goll "Jean sans Terre "

A Critical Edition with Analytical Notes by Francis Carmody (23, 5 cm. - 205 p.)

Berkeley / Los Angeles : The University of California Press 1962

(University of California Publications in Modern Philology. Vol. 65 - Texte français).

Iwan Goll : Ausgewählte Gedichte. Herausgegeben und eingeleitet von Georges Schlocker. Illustr. de Chagall - 15 cm., 72 p. front.

Stuttgart : Philipp Reclam Jun., 1962

Yvan Goll : Four Poems of the Occult :

Sous portefeuille en 5 livres non paginés et en étui toilé beige. 40 cm.

1- Introduction par F. Carmody

2 - The Magic Circles, drawings by Fernand Léger, transl. by Claire Goll & Eric Sellin

3 - Elegy of Ihpetonga, 4 lithos by Picasso, transl. by Louise Bogan & Claire Goll

4 - The Myth of the Pierced Rock, etchings by Yves Tanguy, transl. by Louise Bogan

5 - Multiple Woman, ill. by Jean Arp, transl. by Francis Carmody.

The Allan Press, 1962 (tirage : 100 exemplaires + 30 H.C.)

Il existe une autre édition, non datée, vraisemblablement 1969.

Claire Goll : Les confessions d'un Moineau du Siècle, illustrations de Chagall, Clavé, Delaunay, Louradour, Masson, Villon  ( Journal d'un Cheval, Amour de Singe, Petit  - Veau, le suicide d'un Chien, la Colombe en deuil, confessions d'un Moineau du Siècle, Mandalay, Hara - Kiri  . ( 159 p.) 1500 exemplaires sur Vélin des Papeteries de La Haye - Descartes numérotés de 1à 1500

Editions Emile - Paul, Paris 1963

Jeanine Moulin : Huit Siècles de poésie féminine - Anthologie, 476 pages : Claire Goll : p.251 et 252, La Serve (Poèmes d'Amour 1930 ), Démunie ( Les larmes pétrifiées 1951 ), Sept Souhaits ( Le coeur tatoué 1958 )

Seghers 1963 & Seghers 1981

A la page n°6 - Déc.1964 : Romans - Théâtre - Récits - Nouvelles .Revue mensuelle paraissant le 25 de chaque mois . Sommaire : Claire Goll : Le suicide d'un chien  ...

Editions Jules Tallandier, Paris .

Sokel : Anthology of german expressionist drama : The immortal one  (Die Unsterblichen, engl.) Transl. by Walter H. and Jacqueline Sokel.

New-York 1963

Yvan Goll : Mathusalem - Les Immortels : Celui qui ne meurt pas ( Surdrame en 2 actes) et Assurance contre le Suicide ( Surdrame en 2 actes) 18 cm. - 157 p.

L'Arche, Paris 1963

Archiv für das Studium der neueren Spachen und Literatur 200. Bd. 115 (1963)p.213/14 Storck Joachim . Rez.: Mueller Joachim Yvan Goll in deutschen Expressionismus -1962

Albert Soergel / Curt Hohoff : Dichtung und Dichter der Zeit, Band 2 :

Vom Naturalismus bis zur Gegenwart - Curt Hohoff : Yvan Goll, p.466—473

Düsseldorf, 1963

Le Journal des Poètes 34ème année n° 1 - janvier 1964

page 11: à Paris en 1922, Elsa Triolet, Robert Delaunay, Claire Goll, Yvan Goll, Valentine Chodassievitch, Vladimir Maïakowsky. Photo prise en 1922 à la Foire de Clichy

L'Arc, n° 25 - 4 ème Trim. 1964. Revue trimestrielle. L'Expressionnisme.

Poèmes de Jacob Van Oddis, Walter Hasenclever, August Stramm, Gottfried Benn, Alfred Lichtenstein, Georg Heym, Iwan Goll (Création) p.26-27, Georg Trakl.

Textes de Gottfried Benn, Carl Einstein, Hans Henny Jahnn, Albert Ehrenstein, Frank Wedekind. Essais de René Wintzen, Roman Vlad, Friedrich Bayl, Lotte H. Eisner, Pierre-Jean Jouve, André Masson, Andrzej Wirth, Otto Hahn, Ernst Erich Noth

Aix-en-Provence, 1964

German Life 8 - Letters 17 (1964) :

Middleton J.C. - Iwan Goll in east Germany : a journalistic note p.270 à 274

Dietrich Schaefer, Bibliographie Iwan Golls [31].

Kiel -1964 (autogr.) 84 p.- 4°

Der Monat 16 (1964) H. 191 :

Brief: Iwan Goll an Kurt Weill (25/11/1913) p.67

23 janvier 1965 lettre de Claire Goll à Hans Bender [32]

Handbuch der deutschen Gegenwartsliteratur :

Dietrich Schaefer : Iwan Goll (Wirklicher Name : Isaac Lang) p.214-215

München 1965

Studi Germanici 3 (1965)

Chiarini Paolo : Expressionismo e filologia.1.Yvan Goll p.257 à 261

Der Übersetzer 2 - (1965) n°3, p.2

Luschnat David : Silberner Tod (* Mort argentée) traduction d'Yvan Goll

Muttersprache 75 -1965 (Das Wort an sich, Auszug) - Dichter über Sprache - Iwan Goll p.123

The Chaplinade, A Film Poem by Yvan Goll, with drawings from the original édition by Fernand Léger, And a Postscript on Humor by Pirandello

Reprinted from The Massachussets Review, Vol.6, n° 3, Spring-Summer, 1965

Jacques Audiberti : Dimanche m'attend [33]

Gallimard, 1965 -1967 ( 293 Pages )

Schaefer Dietrich, Die frühe Lyric Iwan Golls. [34]

Darstellung und Deutung seines lyrischen Werkes bis zum Jahre 1935.

Band 1 : 256 pages

Mit einer Bibliographie des Gesammtwerks. Band 2 : 84 pages

Phil. Dissertation an der Christian-Allbrechts-Universität zu Kiel. 17-7-1965 (Masch.)

Yvan et Claire Goll : * L'Antirose, Poèmes ; illustrations de Chagall

Pierre Seghers Paris 1965 (125 p.)

Winfried Hauck : Die Bildwelt bei Iwan Goll . 6, 232 pages - 8°

München Phil. Diss. v. 28/2/1963 - 1965

Kushner Eva : Yvan Goll. Deux langues une âme

Actes du 4ème congrès de l'Association internationale de Littérature comparée

Fribourg 1964/1966

IL GIORNALE DEI POETI n° 5/6 mai /juin 1966 (Roma):

Poesie d'amore di YVAN E CLAIRE GOLL (4 poèmes traduits par Sandro Paparatti)

Neue deutsche Hefte 14 (1966) n°113. Benyoetz Eleazar : Iwan Goll - Claire Goll, Briefe. Mainz u. Berlin 1966, p.153 à 156

Komedia 12 : Iwan Goll : Methuselem oder Der ewige Bürger. (Mathusalem ou l'éternel bourgeois).Ein satirisches Drama. Mit vier Figurinen von George Grosz. Inhaltsverzeichnis :Vorrrede von Georg Kaiser, Vorwort des Autors Methusalem oder Der ewige Bürger.Text und Materialien zur Interprétation besorgt von Rheinold Grimm und Viktor Zmegac Materialen zum Verständnis des Textes : Editionsbericht, Zur Entsehungsgeschichte, Gattungsgeschichtliche Einordnung, Zur Analyse des Stücks, Zur Wirkungsgeschichte, Literatur (in Auswahl) 92 pages .

Walter de Gruyter & Co. / Berlin 1966

A la page n°27 -Sept.1966 : Romans - Théâtre - Récits - Nouvelles .Revue mensuelle paraissant le 25 de chaque mois . Sommaire : Frédéric Valmain, Jean Raynal, Lénie Belinda, Jacques Lanzmann, Jean Eiffel, Armand Lanoux, Daniel Rops, Claire Goll : Confession d'un moineau du siècle, p.1396 à 1401, Pierre-Edmond Victor ...

Editions Jules Tallandier, Paris .

Iwan Goll Claire Goll Briefe, Mit einem Vorwort von Kasimir Edschmid.[35]

Mit 38 Abbildungen auf Tafeln.

Florian Kupferberg Verlag Mainz / Berlin (262 p.) 1966

Bode Ingrid : Die Autobiographien zur deutschen Literatur, Kunst and Musik 1900/1965

Stuttgart : Metzler 1966

Jarhbuch der deutschen Akademie für Sprache und Dichtung 1966 -

Erhard Schwandt, Korrekturen zum Bericht von Reinhard Döhl.

Bibliographie der deutschen Gedichte Yvan Golls und Chronologie, p.191 à 206

Heidelberg / Darmstadt, 1967

A la page n°38-Août 1967 : Romans - Théâtre - Récits - Nouvelles .Revue mensuelle paraissant le 25 de chaque mois . Sommaire :  Claire Goll : Journal d'un cheval

Editions Jules Tallandier, Paris .

Frankfurter Allgemeine Zeitung n° 238 - 13/10/1967 : p. 36 Erhard Schwandt : "Argernis mit der Edition Ivan Golls". Textkristische Bemerkungen zu den Nachlassbänden.

Die Welt der Literatur 4 (1967) n°7. Benyoetz Eleazar : Zu Iwan Goll - Claire Goll, Briefe. p.3 avec reproduction d'un portrait de Foujita (Claire et Yvan Goll)

Nino Frank : Mémoire brisée [36] (315 pages)

Calmann Lévy. 1967

Ivan et Claire Goll : * Die Antirose, mit 11 Zeichnungen von Marc Chagall

Limes Verlag Niedermayer & Schlüter GmbH, Wiesbaden und München, 1967

Literarni Archiv 2 (1967)

Kalista Zdenek : Stykum Ivana Golla s ceskou literarni avantgardou po prvni svetove valce. (à propos des relations de Goll avec la littérature tchèque d'Avant-garde après la première guerre mondiale ; avec des lettres de Goll à Kalista 1920 - 1924) p.115 à 132

Yvan Goll - Joan Miro: * Bouquet de rêves pour Neila [37]

En feuillets de 33 cm. sous portefeuille de toile blanche : 25 exemplaires sur vélin du Moulin Richard de Bas, comprenant une suite des lithographies sur Japon nacré, signées par Joan Miro numérotés de 1 à 25, 150 exemplaires sur vélin de Rives, numérotés de 26 à 175 et 25 exemplaires hors-commerce marqués HC, réservés aux auteurs et aux artisans du livre. Tous avec la signature autographe de Miro - 80 p.

Fernand Mourlot Editeur Paris 1967

Yvan Goll : * Malaiische Liebeslieder Deutsche Originalausgabe (22 cm.- 128 S.)

édition bilingue des poèmes français et des versions allemandes originales. Rel. t. grise

Verlag Langewiesche-Brandt, Ebenhausen bei München 1967 / 1980 / 1990

Daigaku Horiguchi : * Chansons Malaises (traduction de 1955, aux Editions ShoShinSha Tokyo) avec un autoportrait d'Ivan Goll en couverture et 6 dessins d'Henri Matisse - 300 exemplaires numérotés de 1 à 300 et 20 exemplaires Hors Commerce numérotés de 1 à 20 - 77 p.- 24 cm.

Tokyo, Presse Bibliomane, 1967

Daigaku Horiguchi : Ivan Goll, Jean sans Terre (Traduction Japonaise)

Tirage de luxe : 30 Exemplaires avec le dessin de Dali de 1943 - 105 p.-22 cm.

et un Tirage à 245 Exemplaires tous numérotés.

Tokyo, Kikyo Sasaki, Presse-Bibliomane, 1967

Henri Béhar : Etude sur le Théâtre Dada et Surréaliste : p.64 à 68, Yvan Goll [38]

N.R.F. Gallimard, 1967

Claire Goll : Poètes d'aujourd'hui 167

présentation par Georges Cattaui, Edmée de La Rochefoucauld, Armand Lanoux : choix de textes, Bibliographie, portraits, fac-similés  192 pages

Seghers, Paris 1967 .[39]

Claire Goll : * L'Ignifère, 2 poèmes illustrés par Czaky [40]

Editions Jean Petithory, 1967

L'VII n°31-1967 : Revue trimestrielle de poésie , dir. Alain Bosquet, couverture Max Ernst (ne publie que de l'inédit )

Textes expressionnistes traduits et présentés par Jean-Claude Schneider .Sommaire :

Georg Trakl, Georg Heym, Alfred Mombert, Else Lasker Schüler, Alfred Lichtenstein, Iwan Goll : Le lac salé, Voyage au pays de misère, Mort du poète, Forêt I - II, Crucifixion, O Père I - II , p.56 à 59, August Stramm, Ernst Stadler, Max Hermann-Neisse, Klabund, Ernst Barlach, Hugo Ball, Gottfried Benn, Paul Zech, Kasimir Edschmid. Couverture de Max Ernst

Bruxelles

A la page n° 43 - Janvier 1968 : Romans - Théâtre - Récits - Nouvelles .Revue mensuelle paraissant le 25 de chaque mois . Sommaire : Simone de Beauvoir, Henri Perruchot, Roger Ikor, José André Lacour, Luc Bérimont, Catherine Tolstoï, Claire Goll : La correction, nouvelle, présentation d'Armand Lanoux p.87à103, Bellus, André Stil, Arnold Wesker, Claude Roland, Christian Melchior-Bonnet, Jean Bonot, Jean Hamon .

Editions Jules Tallandier, Paris .

Yvan Goll : Oeuvres I : Elégies Internationales - Le Nouvel Orphée - La Chaplinade - Paris brûle - Edition du matin - Poèmes d'Amour - Lucifer Vieillissant, illustrations de Chagall, Delaunay, Foujita, Léger.

Edition établie par Claire Goll et François Xavier Jaujard.-18 cm. (303 p.)

Editions Emile-Paul, Paris 1968

Ritchie : Seven expressionist plays : Yvan Goll, Methusalem (anglais) p.81 à 112

London 1968

Perkins Vivien : An iconographical study of Yvan Goll poetry.

Bristol 1968, VI, 266 pages 4°

Bristol, Magisterarbeit von Sept. 1968

Unicorn Journal : Arthur Secunda, Eugene Gomringer & Jerôme Rosenberg, Elisabeth Mann-Borgese, Thomas Merton, Yvan Goll : The Rain Palace p.43 , The Head in the Desert p.44, The Hut of Cenders p.45 , I loved you in every Blackbird p.46, Elegy for poor me p.47/48, The Mill of Death p.49/50 , Erich Kahler, Harry Martinson, Dan Northup, John Haines, Claire Trotter, Edouard J. Maunick, 98 pages.

Santa Barbara , Californie 1968

Pierre Seghers : Le Livre d'Or de la Poésie française contemporaine, de 1940 à 1960 en 2 volumes, premier volume 382 p.: Claire Goll p.345 à 348, Yvan Goll : Architecte marin (les Géorgiques parisiennes) p.349, Les Portes (Les Cercles magiques), Ars Poetica 1945 p.350

Editions Marabout, 1968

Yvan Goll : * Gedichte [41]. Eine Auswahl mit vierzehn  (14) Gedichten von Claire Goll. Herausgegeben und mit einem Kommentar versehen von René A. Strasser (23 cm. 438 S. mit zahlreichen Fotos, Faksimilés und Zeichnungen. Ill. Opbd. m. ill. Schutzumschlag Mit textkritscher Sorgfaltgestalte. Überblick über das lyrische Schaffen. Erste Ausgabe.

Meilen : Schweiz, Magica-Verlag, 1968

Du 28 (1968) p. 867. Michel Paul Pierre : Unterwegs zum wahren Yvan Goll. Zu einer neuen Auswahl seiner Gedichte, Yvan Goll : * Gedichte, Hrsg. v. R. A. Strasser. Meilen : Schweiz, Magica - Verlag. Zürich.

Erhard Schwandt : Das poetische Verfahren in der späten Lyric Yvan Golls.

Untersuchungen zur Genesis und Poetik. Mit einer kritischen Edition aus dem Nachlass,

Berlin, Freie Universität Berlin, Phil. Dissertationsdruckstelle vom 15-7- 1968, 266 pages 8°

Yvan Goll : * Poems. Selected poems in news translations by Robert Bly, George

Hitchcok, Galway Kinnel and Paul Zweig

with drawings by Jean Varda (80 p.1200 copies)

Edited by Paul Zweig - Kayac Press, San Francisco 1968

A la Page : n° 43 - 1968.Revue d'actualité littéraire, Dir. J. Jourquin, in-12 broché : Ivan Goll, Beauvoir.

Wolfhagen, Ernst : Flamme, Durst und Schrei (1968): Iwan Goll : Mond, IV (mit 1 Farbholzschnitt von Ernst Wolfhagen)

Über die Grossen Städte, Gedichte 1885 -1967

Gr.8°, 509 S. mit z.T.farb.Abb. von Meidner, Dix, Beckmann, Meckel, Kirchner, Felixmüller. Herausgegeben von Fritz Hoffmann, Joachim Schreck, Manfred Wolter, unter Mitarbeit von Bernd Jentzs. Nachwort : Fritz Hoffmann.

EA dieser grossartigen Sammlung mit Beiträgen von : Johannes R.Becher, Bertolt Brecht, Albert Ehrenstein, Iwan Goll  : Automammuts (Pseudonym : Iwan Lassang, p.106 - Schneemorgen p. 118, Litanei p. 136, Die Prozession p. 143, Ode à Berlin p. 168/169, Paris Brennt p. 196 à 214, Für eine neue Mythologie p. 225/226 -

Aufbau-Verlag Berlin und Weimar 1968

Das Aktionbuch, hrsg. von Franz Pfemfert, 1917 ) ; p.118 - Schneemorgen - "Die Aktion", 30 März 1917 ; p.143 - Die Prozession - "Dithyramben", 1918, das Gedicht erschien zuerst in einer erweiterten Fassung in : "Die Aktion", 29 Dezember 1917 ; p.168 - Ode an Berlin - "Der Eiffelturm", 1924 ; das Gedicht trägt den Entstehungsvermerk : 1918, p.196 - Paris brennt - Der Eiffelturm, 1924, das Gedicht trägt den Entstehungsvermerk : 1921 ; p.225 - Für eine neue Mythologie - Der Eiffelturm, 1924, das Gedicht trägt den Entstehungsvermerk : 1923 - Walter Hasenclever, Georg Heym, Jakob von Hoddis, Wilhelm Klemm, Rudolf Leonhard, Alfred Lichtenstein, Rainer - Maria Rilke, Ludwig Rubiner, René Schickele, Ernst Stadler, Georg Trakl, Franz Werfel, Alfred Wolfenstein, Paul Zech, u.v.a.

Verlag Berlin und Weimar (Aufbau) 1968

Cosentino Vincent J. : Walt Whitman und die deutsche Literaturrevolution

Walt Whitman und das expressionistische Jahrzehnt  (U. a. Stadler, I. Goll) p.81 à 98

München, 1968

Europe revue mensuelle nov. déc. 1968 - n°475-476 numéro spécial : Surréalisme : Philippe Soupault, Maurice Bouvier - Ajam, Jacques Gaucheron, Raymond Jean, Roger Navarri, Franz Hellens, Rolland Pierre, Georges Dupeyron, Lucienne Rochon, Charles Bachat, Arlette Albert-Birot, Paule Plouvier, Claire Goll : Goll et Breton p. 109 / 110, fac-similé de " " n° 1 - Octobre 1924 Directeur Ivan Goll, collaborateurs : Guillaume Apollinaire, Marcel Arland, P. Albert-Birot, René Crevel, Joseph Delteil, Robert Delaunay, Paul Dermée, Jean Painlevé, Pierre Reverdy avec une illustration de Robert Delaunay, p. 111 à 126, Yvan Goll : préface à Mathusalem (1920) p.127 /128 et préface à ses 2 surdrames "Les Immortels" (1920) p.128 à 130

Die neue Rundschau 79 - 1968:

Schaefer Dietrich: Yvan Goll, Malaiische Liebeslieder. (Ebenhausen 1967) p.139 à 142

Les Nouvelles Littéraires 47 ème année, n° 2193 – 2 octobre 1969 : p.4, article de Jean Rousselot  sur le premier tome des "Oeuvres" d'Ivan Goll.

La poésie :

La publication du premier tome des oeuvres d'Yvan Goll va remettre en lumière ce poète original et fécond dont le nom, dès 1912, se trouve associé à toutes les aventures de la poésie, de la littérature et de l'art nouveaux. Né à Saint-Dié en 1891, donc pendant l'annexion de l'Alsace Lorraine, et formé simultanément en français et en allemand, Goll sera toute sa vie divisé par cette double appartenance culturelle et il s'efforcera très honnêtement de l'assumer. C'est en allemand qu'il commence de s'exprimer en vers, mais c'est pour entonner un hymne à la fraternité des races, Le Canal de Panama, qu'on eut aimé trouver dans ce volume. En 1913, il participe, à Berlin, au mouvement expressionniste. La guerre venue, il passe en Suisse, y devient l'ami de Romain Rolland, de Pierre Jean Jouve, de Stéphan Zweig et publie, en français, ses Elégies internationales, sorte de réquisitoire lyrique contre la guerre.

Tour à tour futuriste, dadaïste, surréaliste, mais toujours à quelques encablures des chartes officielles, il va jusqu'à sa mort, en 1950, accumuler les livres de poèmes, les oeuvres scéniques, les romans, les traductions -- en français et en allemand -- de la plupart des poésie du monde, fonder des revues, toujours d'avant-garde, et mener des croisades, toujours pacifistes (il avait, dès 1917, dans son Requiem pour les morts de l'Europe, employé le premier, l'expression « citoyen du monde »), jamais à court d'invention, de lyrisme et de charité.  C'est aux Etats-Unis, où il se réfugie dès 1939, qu'il achèvera ce qui est sans doute son chef-d'oeuvre, le poème en quatre mille vers de Jean sans Terre.

Nous n'en sommes pas là puisque ce tome premier ne rassemble que les oeuvres composées entre 1915 et 1927, tant en allemand qu'en français.

Entre autres Le Nouvel Orphée :

Tu ne connais pas Orphée ?

il tourne l'orgue du ciel

il tourne la roue des planètes

il tourne la montre sur ton coeur

On trouvera enfin dans ce volume les Poèmes d'amour écrits en collaboration, ou plutôt en duo avec Claire Goll et qui sont l'un des sommets de notre poésie amoureuse. La Chaplinade et Lucifer vieillissant où, comme dans tout ce qui est sorti de la plume de Goll, se manifestent le même goût du merveilleux moderne et la même alacrité langagière que chez Apollinaire, Cendrars, Albert Birot, Delteil. Avec, en plus, un attachement profond à la réalité quotidienne et une sorte de spontanéité franciscaine : « rossignol, tu me convertis en chantant la messe du matin » -- et à laquelle ce poète qui se voulut peut-être trop systématiquement de son temps, doit d'être devenu un grand poète de toujours.

Claire Goll : Memoiren eines Spatzen des Jahrhunderts  ( les  confessions d'un Moineau du Siècle ), mit 16 illustrationen von Chagall, Clavé, Delaunay, Hélion, Masson, Villon  (Tagebuch eines Pferdes, Affenliebe, das Kälbchen, der Selbstmord eines Hundes, die Taubenwitwe, Memoiren eines Spatzen des Jahrhunderts)

, Mandalay, Hara - Kiri . 167 S.) Deutsche Ausgabe

Limes Verlag, Wiesbaden 1969

Claire Goll: * L'Ignifère, 560 exemplaires :

26 exemplaires sur vélin, ornés de trois lithographies de Leonor FINI marqués de A à  Z, 60 ex. sur vélin ornés de deux lithographies de Leonor FINI numérotés de 1à 60  et

500 exemplaires numérotés de 61à 560, le tout constituant l'édition originale - 80 p.

Librairie Saint-Germain - des - Pré, 1969

Yvan Goll : Les Géorgiques Parisiennes. Illustration de Jean Touret (Plaque en cuivre repoussé sur la couverture) Grand in-folio oblong (45/ 42), 16ff.-17 exemplaires

Blois, Rhumps Editions, 1969

Yvan Goll : Les Géorgiques Parisiennes. A cura di Cristina Braccio.

Parma : Guanda Editore, 1969. 78 pages

Expressionismus als Literatur. Dietrich Schaefer: Iwan Goll (Zur Lyric) p. 426 à 436

Bern 1969

Daigaku Horiguchi : Oshidori shu Shisho Ivan Claire Goll (traduction des poèmes d'amour en japonais) 255 pages

Tokyo, Hakuhô sha 1969

Expressionismus Lyric, von Martin Reso mit Silvia Schlenstedt & Manfred Wolter : Nachwort von Silvia Schlenstedt (700 p.)

Iwan Goll : Der neue Orpheus VII p.81, Der neue Orpheus p.114, Litanei zu Liebknechts Tod p.132, Klagen will ich p.361, Kriegsbeginn p.366, Lichtkorallen am Mund p.418, Noemi VI p.427, Mond p.432, Die tote Bürgerin p.436, Die Kindsmörderin 437, Fluch der Fabriken p.442, Der Streik p.484, Die Prozession p. 489, Die Pyramide p. 519, Ode an Berlin p.527, Paris brennt p. 532. Iwan Lassang : Die Fahne p.153, Der Panamakanal p.231, Die Automammus p.247, Litanei p.486,

Aufbau - Verlag Berlin und Weimar, 1969

Des Années Trente - Groupes et Ruptures

Silvia Schlenstedt : L'INDIVIDU ET LE GROUPE / L'EXEMPLE D'YVAN GOLL

Centre Régional de publications de Meudon-Bellevue p. 259 à 269

Editions du CNRS vérifier l'année de publication

Karin Rieser-Spriegel : Untersuchungen zum dramatischen Werk Yvan Golls.

Salzburg 1969, V, 211 pages - 4° (polycop. à la machine)

Salzburg, Phil. Diss. 1969

Lettre manuscrite de Claire Goll: 26 juillet 1970 à l’éditeur Jean Petithory

qui aurait dû publier  "L’Ignifère ",  deux Poèmes illustrés par Czacky en 1967:

            CLAIRE GOLL

            47 RUE VANEAU

             PARIS VII

            Le 26. VII.70

                                               Mes chers Chantal et Jean,

                                               Je suis ravie de vous savoir au soleil,  “ les

                        mains libres “. Seulement il ne faudrait pas que Jean s'expose

                        aux rayons ultra - violettes,  mais cherche l'ombre .

                                               Je suis seule et triste ici et j'ai la nostalgie

                        du Midi que je n'ai pas vu depuis de longues années.

                                   Aussi,  ai - je pensé à ta charmante proposition,

                       Jean,  de m'emmener là - bas au moment de ton retour

                        avec Man .

                                   Nager,  nager,  quel rêve!  La vieille sirène

                         ne vous dérangerait pas,  elle sera toujours cachée

                        dans le pli des vagues ou de son lit pour écrire, 

                          Et pour faire plaisir à Jean,  je lui laisserai un

                        Miro de 3 2 5.0 0 0 à 1 5 0. 0 0 0 F (anciens).

                                   Seulement,  si vous voulez bien de moi,  il

                         faut me prévenir huit jours d'avance ou  dés

                        maintenant fixer une date . Car j'ai des rendez -

                        vous à annuler que j'ai pris avec des étudiants qui

                        font leurs thèses,  soit sur Yvan,  soit sur moi .

                         Je vous embrasse affectueusement,  ainsi que Man (Man Ray)

                        et Juliette .

                                                                                                                                                                                            Votre                                                                                                                                    Claire

Métamorphoses  13-14. Eté-Automne 1970 - Revue trimestrielle dirigée par Oleg Ibrahimoff. 142 p.

Ivan Goll : Aube sur La Havane p.3, Colombes sur le toit p.4, Parmenia p.5, Flamboyants p.5, Combat de coqs p.6 et 7, Barrio de la Jaguas p.8, La maison espagnole p.9, Premier Mai à La Havane p.10 (poèmes inédits écrits à Cuba en 1940), Axelos - Jouffroy...Catalogne Espagnole, Poètes des U.S.A.

Imprimerie Richard, Céret (France) 1970

Le Pont de l'Epée n° 44-45 - 1970, Guy Chambelland : Albarède, Christian Bachelin, René Barbier, Georges Bonnet, Denise Borias, Marie-Christine Brière, Paul Colin, Christian Da Silva, André Hardellet, Yvan Goll : Lackawanna Elegy ,Tout navigue à sa perte, Les Docks, Où ces bateaux emportent-ils tout notre silence, Le Fleuve plombé, Le dernier Fleuve, Le Fleuve compatissant, Glas des Bouées, La Fermeture des Flots p.79 à 86, Vicente Huidobro, Alfonso Jimenez, Francis Picabia, Jean-Pierre Védrines, M.-A. Genest. Textes de présentation de Maxime Duchamp.224

La Bastide-d'Orniol, Goudargues (Gard)

Guy Chambelland :

«Yvan Goll est certainement l’un des poètes les plus importants apparus vers les années 20. Mêlé à tous les mouvements poétiques d’alors (il publia en 1924 une revue Surréalisme,  qui n’eut qu’un numéro mais groupait Reverdy,  Albert-Birot,  Crevel,  Radiguet,  Delteil …),  son indépendance vis-à-vis de chacun d’eux lui valut sans doute de rencontrer moins d’audience que des poètes plus …politiques. Cette liberté mérite qu’on aille y voir de plus près:  un poète de taille est là,  dont la renommée ne devrait plus tarder. Le Tome 1 de ses Oeuvres complètes est paru chez Emile-Paul. Les poèmes suivants ont été écrits en 1943 et 1944,  alors que Goll,  Alsacien,  s’était exilé aux U.S.A. Ils ont été publiés pour la première fois en 1970,  sous le titre Lackawanna Elegy,  avec une traduction américaine. La première édition française de cette Elégie de Lackawanna paraîtra en fin d’année dans notre collection Poésie-Club,  augmentée d’une suite d’inédits:  L’Herbe du Songe. »

Yvan Goll : Oeuvres II : * La Septième Rose - Chansons Malaises - Métro de la Mort - Jean sans Terre - illustrations de Chagall, Dali, Matisse, Zadkine.

Edition établie par Claire Goll et François Xavier Jaujard. - 18 cm. (299 p.)

Editions Emile-Paul, Paris 1970

Caractères n°14 (sans date) Revue internationale de Poésie dirigée par Bruno Durocher.38 poètes :..Luc Bérimont...Jeanne Bessière...Raymond Datheil...Bruno Durocher...Yvan Goll, 4 poèmes publiés dans Neila ; Liliane, mon paysage hanté 12 vers, Nuit solitaire à l’Hôpital 6 vers, Liane-Neila11 vers, Mienne est la Nuit 10 vers, reproduction du frontispice couleur de Sonia Delaunay, Franz Hellens, Abram Kroll, Jean Rousselot, Gaby Vinant., Wai-Lim-Yip …illustrations : Jeanne Bessière, Zendka Datheil, Sonia Delaunay, Abram Kroll, Jean Neuberth, Georges Visconti, Gaby Vinant - non paginé (150 p.)

Editions Caractères, Paris, vers 1970 

Yvan Goll : * Lackawanna Elegy. Poems.

Translation & Préface by Galway Kinnel. (Edition bilingue : français en pages de gauche) 1000 soft cover copies and 100 numbered and 26 lettered hardbound copies. all lettered copies have been signed by the translator.

Fremont, Michigan : The Sumac Press, 1970 (74 p.- 23 cm., couv. ill.)

Colloquia Germanica 1970. Schwandt Erhard: Mythische Selbstdarstellung in der Lyric Ivan Golls p. 232 à 247

Studien zu Germanistik, Anglistik u. Komparistik, Bd.5

Perkins Vivien : An iconographical study of Yvan Goll poetry.

Bonn : Bouvier 1970. VI, 198 pages - 8°

Mélusine. Oper in 4 Akten (1970).

Libretto nach dem gleichnaligen Schauspiel von Yvan Goll, von Claus H. Henneberg. Textbrich.20 cm.-39 p.

Mainz, Ars Viva Verlag, 1971

7 décembre 1970 lettre de Claire Goll à Hans Bender [42]

Publikation 21 - 1971. H. 5: Barbara Glauert : Als Deutscher bezeichnet: Ivan Goll zum 80. Geburstag. Über die Rückkehr seiner Werke nach Deutschland. p.9/10

Yvan Goll :* Neila . Traduction intégrale des 51 poèmes d'Abendgesang [43] Frontispice de Sonia Delaunay -  (57) p. (1) f. de pl. en coul.; 21 cm.

Editions Caractères, Paris 1971

Yvan Goll : * L'Herbe du Songe (Traumkraut) Avant-propos de Claire Goll ;

Traduit par Claire Goll et Claude Vigée ; 2 lithographies de Sonia Delaunay.

25 exemplaires sur Art-Fil, format : 19 x 27 n.p. numérotés de 1à 25 et

65 exemplaires sur Art-Fil, format : 12 x 18 n.p. numérotés de 26 à 90

Editions Caractères Paris 1971

Yvan Goll : * Multiple Femme : Bois gravés de Jean Arp ; 50 exemplaires sur Rives numérotés de 1 à 50, 3 exemplaires sur Art fil avec double suite, 7 exemplaires sur Art fil avec une suite numérotée de 4 à 10 et 150 ex. sur Art fil numérotés de 11 à 160 -33p.- 20 cm. Les huit bois gravés sous tous signés par la femme de Arp.

Editions Caractères, Paris 1971

Dire ( DireAlsacien) n°16 Automne/Hiver 1971. Revue européenne de poésie fondée en 1962 chez Jean Vodaine.

Sommaire : Alexandre, Arp, Bergel, Finck, Goll: Hôpital du cycle "Elégies d'Ihpétonga", et Le nageur crucifié, un poème du cycle inédit d'Elégie de Lackawanna, Grappe, Heitz, Jung, Katz, Klée, Reff, Schneider, Vigée, Waller, Walter, Winter, Dadelsen.(en feuillets)

Vodaine - Yutz 1971

Studia Germanica Posnaniensa 1 (1971).

Gruszkiewicz Jacek : Der expressionistiche Begriff "Menschheit" in den verschiedenen Fassungen des "Panamakanals" von Iwan Goll p.59 à 75

Horst Denkler, Gedichte der Menschheitsdämmerung.

Menz Egon : Ivan Goll "Der Panamakanal" (Interpretation) p.219 à 251

München 1971

Ivan Goll : * Chansons Malaises, Bengali translation of Malayan songs. Translated by Sanaul Huq. - 22 cm., (46) p. Cartonn. ill. coul. Texte Bengali

Published by Bengali Academy, Dacca (East Pakistan) 1971

Claire et Yvan Goll : Poèmes d'Amour et  Le Nouvel Orphée

( édition japonaise - 255 p. - ill. coul. Cartonn. ill. sous coffret vert

Tokyo, 1971

Claire Goll : Ballerine de la peur,  Récit 296 p.

Emile-Paul, Paris  1971

Claire Goll : Traumtänzerin ( Ballerine de la peur ) - Jahre der Jugend,

München , List 1971 ( 256 S.)

Yvan et Claire Goll : Poèmes avec 12 Gravures de Marc Pessin, éditeur et graveur

Saint-Laurent - du - Pont : La Galerie de Saint-Laurent-du-Pont, 1971.

Deutsche Gedichte von 1900 bis zur Gegenwart, Herausgegeben von Fritz Pratz.

Yvan Goll : Ode an der Herbst p.94, Schnee-Masken p. 268, Stunden p.270, Der Staubbaum p.336

Fischer Taschenbuch Verlag GmbH, Francfort sur le Main, Avril 1971, 1979, 1987

IL GIORNALE DEI POETI -n° 3-4- 1971 (Roma):

Poesi di Yvan Goll (Traduction italienne par Edvige Pesce Gorini)

Schlocker Georges : Le cas Yvan Goll dans "L'Expressionnisme dans le théâtre européen"

1971 (pages 133 à 139)

Poèmes d'amour, tschechisch Milostine pisne : Ivan a Claire Goll

(Prelozil Adolf Kroupa)

Se ctyrmi illustracemi Marca Chagalla.

Praha : Ceskolovensky spisovatel (1971)

Quatre-vingtième anniversaire de la naissance d'Yvan Goll. 1891-1971.

La poésie et l'art sur les chemins d'Yvan Goll et de Claire Goll. Introduction, notes biographiques et notices pour servir à l'exposition des oeuvres d'Yvan et de Claire Goll possédées par la Bibliothèque Municipale. 11 pages.

Saint - Dié 1971[44]

Carrefour mercredi 8 mars 1972, p.16 et 17, chronique de Pascal Pia : La Poésie malgré tout

La poésie malgré tout

Presque simultanément viennent de paraître chez le même éditeur un récit de Mme Claire Goll, Ballerine de la peur, et 2 volumes rassemblant une grande partie de l'oeuvre poétique d'Yvan Goll, mort à 59 ans, en mars 1950.

Les noms de Claire et d'Yvan Goll n'ont été longtemps familiers qu'aux amateurs de poésie et à la clientèle, toujours restreinte, des petites revues littéraires. Depuis dix ou douze ans, la présence de ces deux écrivains dans la collection Seghers de « Poètes d'aujourd'hui » a certainement affermi et étendu leur réputation, mais peut-être celle-ci demeure-t-elle moins grande en France que dans les pays de langue allemande, et même moins bien établie qu'elle ne l'est déjà aux Etats-Unis, où l'oeuvre d'Yvan Goll fait l'objet de travaux universitaires et d'éditions critiques.

Cette fortune peut surprendre. Elle n'a cependant rien d'inexplicable. Yvan et Claire Goll ont résidé aux Etats-Unis pendant la dernière guerre et jusqu'en 1947. Il y ont publié plusieurs ouvrages, et Yvan Goll y a dirigé une revue bilingue, Hémisphères, au sommaire de laquelle figurèrent à côté d'André Breton et de M. Aimé Césaire, qui devait un peu plus tard siéger au Palais-Bourbon comme député communiste de la Martinique, M. Roger Caillois, futur académicien, et M. St John Perse, ancien secrétaire général du Quai d'Orsay. Jean Paulhan lui-même, à la meilleure époque de la N. R. F., n'eut pas réussi un plus éclatant assortiment. On conçoit que cet éclat n'ait pas laissé les Américains indifférents, et qu'ayant eu la curiosité de s'informer du directeur d'Hémisphères, ils aient découvert et apprécié la poésie d'Yvan Goll.

Quant à l'intérêt que l'histoire littéraire attache à Yvan Goll et à Claire Goll dans tous les pays germaniques, il suffit, pour le comprendre, de se rappeler qu'ils avaient tous deux débuté comme poètes de langue allemande, lui en 1914, elle en 1917, et que, résidant en Suisse, ils avaient en pleine guerre exprimé des sentiments pacifistes que personne n'oserait leur reprocher aujourd'hui, mais qui les désignaient alors à la réprobation des « jusqu'aux boutistes » de chaque camp.

Quelques précisions biographiques ne seront pas superflues. Né d'un père alsacien et d'une mère messine, Yvan Goll avait passé son enfance en Lorraine annexée. Il avait étudié le droit et la philosophie à l'université de Strasbourg et dès 1913, collaboré aux revues allemandes d'avant-garde, qui prônaient l'expressionnisme. Un de ses premiers poèmes, publié à Berlin au printemps de 1914, exalte l'ouverture du canal de Panama en des termes qui rappelle le Panama de Blaise Cendrars et qui pourtant ne lui doivent rien : le Panama de Cendrars était encore inédit en 1914, si tant est qu'il fut déjà composé, -- ce qui est peu probable. On rencontre, dans Der Panama Kanal, quelques-unes des images d'exubérance tropicale qui parsèment le poème de Cendrars, est aussi les mêmes impressions de fièvre, les mêmes soupirs de lassitude, les mêmes cris d'enthousiasme, les mêmes odeurs de décomposition. Si la critique avait voulu pourvoir d'une généalogie littéraire le jeune poète allemand qu'était alors Yvan Goll, sans doute l'eut-elle apparenté à Walt Whitman à Verhaeren, à l'Apollinaire de Zone et de L'Emigrant de Landor Road. Mais la critique ignorait encore Yvan Goll, dont le Panama était d'ailleurs signé du pseudonyme d'Iwan Lassang. Elle ne s'est avisée de son existence qu'au cours de la première guerre mondiale, sans prendre garde en ce temps-là à la qualité de ses poèmes, se bornant à louer ou à condamner ce qu'elle appelait son humanité ou sa sensiblerie, sa lucidité ou son défaitisme. Goll s'était rangé aux côtés de Romain Rolland en faisant paraître en 1915 à Lausanne un petit recueil d'Elégies internationales, puis en donnant l'année suivante aux éditions de la revue demain, que dirigeait Henri Guilbeaux, un Requiem pour les morts de l'Europe. Il s'était trouvé en Suisse au moment de la déclaration de guerre et avait choisi d'y rester. Comme Romain Rolland, il dénonçait la sottise d'un épouvantable conflit dans les conséquences pèseront encore sur de nouvelles générations. Dans les élégies qu'il dédiait aux peuples belligérants, il disait en 1915 :

« Peuples des chansons militaires ! Rêveurs ! Européens !

« Pourquoi ses matins grelottants sous le clairon, ces campements dans la fraise des bois, les villes énervées du sang lointain, la cavalerie flottante par les brouillards, des routes hagardes traînant l'exode des veuves, des plaines inondées de feu, les enfants sentinelles, les nuits malades et chancelantes à la toux du canon, et puis la pitié des Croix-Rouges ? Pourquoi cherchiez-vous l'amertume et la douleur, le tambour claquant de ses os et la plainte des tombes dans les dunes ?

« Peuples héroïques, vous qui cherchez votre grande bataille,

« Vous avez perdu la plus grande, Européens :

« L'Europe ! »

Les événements se sont chargés de montrer ce que ces versets comportaient de prophétique. Mais dans les années 15, 1617, l'attitude d'Yvan Goll ne le faisait pas considérer comme un prophète. Qu'ils lui fussent hostiles ou favorables, les lecteurs qu'il comptait en Suisse et ceux, beaucoup plus rares, qu'il pouvait avoir en Allemagne et en France, où le contrôle postal et la censure s'opposaient à la diffusion de ce qui s'imprimait à l'étranger, ses lecteurs le regardaient surtout comme un militant d'extrême gauche, pénétrés qu'ils étaient de la conviction que certains sentiments d'humanité impliquent nécessairement certaines opinions politiques. Pour ma part, je ne crois pas qu'Yvan Goll se soit jamais converti à Marx, à Proudhon, à Bakounine ou à Lénine, mais je ne doute point qu'il ait toujours eu en horreur toutes les dictatures, quelle qu'en ait été l'origine, et toutes les tentatives d'hégémonie, quelque prétexte qu'on eut avancé pour les justifier.

Né Allemand en 1991, Goll n'eut pas d'effort d'accommodation à s'imposer pour être Français à partir de 1919. Il était bilingue depuis son enfance. Jusque vers 1930, il écrivit tantôt dans une langue et tantôt dans l'autre, et s'il en vint ensuite à ne composer qu'en français, c'est qu'il lui eut été impossible d'être encore édité dans une Allemagne où les Nazis faisaient la loi. Par bonheur, sa poésie n'a pas souffert d'être réduite aux mots d'une seule tribu. Goll s'exprimait avec autant d'aisance dans chacune de ses deux langues, comme le prouve la version allemande des textes qu'en 1923 il a rassemblés en français dans un des ses meilleurs ouvrages, Le Nouvel Orphée. Sa poétique n'était déjà plus celle de ses pièces pacifistes. Des poèmes comme Paris brûle ou comme Astral, publié en allemand en 1920, puis en français trois ans plus tard, ne rappellent en rien Whitman ou Verhaeren, mais se rapprochent de L'Inflation sentimentale de Mac Orlan, du Voyage en autobus de Marcel sauvage et des Lampes à arc de M. Paul Morand, non seulement par leur modernisme et leur cosmopolitisme, mais aussi par leur écriture précipitée, télégraphique même, et la disparate de leurs images, lesquelles, au demeurant, reflètent beaucoup mieux que ne l'eut fait un texte discursif les ravages et les bouleversements causés dans le monde et dans les esprits de quatre années d'une guerre atroce :

Attention, Premier round !

L'Europe et le nègre Zeus se serrent la main

Caleçon tricolore

La poitrine humaine cintre un acier rose

Les appareils Morse ont tous la fièvre

Quatre poings façonnent l'honneur du monde

U.S.A. toutes les montres sont arrêtées

Les usines de munitions ont congé

Les paquebots stoppent en plein Atlantique

La statue de la Liberté sourit

alors une guerre éclate

des squelettes battent du tambour

le prix du sucre monte

enterrements gratuits

des héros laurés de bandages

entassés dans des wagons à bestiaux

portent leur coeur séché

entre deux feuilles de papier timbré

Le rapide Rome-Stockholm

est exclusivement composé de voitures-cercueils

A cet instant

devant une table de café

un GENIE découvre

l'amour des hommes.

Cette citation, extraite de Paris brûle, en ignorerait-on la provenance, il ne serait pas difficile de la dater exactement, d'y reconnaître le souvenir des fourgons où avaient dû se presser les hommes envoyés à l'abattoir, le rappel des fructueuses affaires conclues après l'armistice par d'habiles spéculateurs, et les échos du tumulte organisé autour de certains matches de boxe disputés à Madison Square.

Je ne puis m'arrêter ici à tout ce que contiennent les deux volume où viennent d'être réunis la plupart des poèmes d'Yvan Goll. Je le regrette, car il n'est aucun de ces poèmes qui, d'une manière ou d'une autre, ne témoigne de la sensibilité de leur auteur. Les vers que dès 1934 Goll consacra à un imaginaire Jean sans Terre toujours en mouvement, sont d'un visionnaire que la seconde guerre mondiale n'aura pas surpris. Les amateurs de chansons populaires, les collectionneurs d'épinaleries ne sauraient s'y tromper : Jean sans Terre, c'est Isaac Laquedem, le Juif errant de la complainte. C'est aussi Yvan Goll lui-même qui, Juif, Alsacien et pacifiste, pressentait qu'il lui faudrait cherchez bientôt refuge hors de notre continent. Je ne soutiendrais pas que cette perspective lui ait été agréable, mais je ne crois pas qu'il s'en soit affligé outre mesure. Il se savait égal à son destin, comme eut dit Apollinaire. Atteint de leucémie, il a voulu rentrer en France pour y mourir. Il commence d'y survivre. » Pascal Pia

Salzburger romanistische Schriften, 1

Karin Rieser-Spriegel.: Untersuchungen zum dramatischen Werk Yvan Golls.

München : Fink 1972. IV, 213 pages

Poésie présente -V- 1972 – Cahiers trimestriels de Poésie : Yvan Goll : Mères p.7 à 20  (introduction de François - Xavier Jaujard p.5/6), Gilbert Socard, Paul Pugnaud, Renée Rivet-Borac, Jean-Claude Xuéreb. 168 pages

Rougerie, Limoges

Les Lettres Belges : Cahiers d'Analyse textuelle Tome 14

p.92 à 98 : Delcroix Maurice :La 8ème chanson malaise d'Ivan Goll

Liège 1972

Littérature française par Antoine Adam, Georges Lerminier, Edouard Morot - Sir.

Tome second : XIX ème et XX ème siècle : Claire Goll p.286, Yvan Goll p.229, 282.

Librairie Larousse, 1972.

Books Abroad 46 - 1972.Perl Walter :Yvan Goll : * Lackawanna Elegy. Poems.

Translation & Préface by Galway Kinnel.( Edition bilingue : français en pages de gauche)

Fremont, Michigan : The Sumac Press, 1970 (74 p.- 23 cm., couv. ill.) p.77-78

Manfred Brauneck : Das deutsche Drama von Expressionismus bis zur Gegenwart

Iwan Goll : Methuselem oder Der ewige Bürger. (Mathusalem ou l'éternel bourgeois) Interprétation des Dramas von Rheinold Grimm und Viktor Zmegac p.82 à 94

Bamberg 1972

Der Triumphwagen des Antimons, 15 Sonette, deutsch und franz.

mit 3 Farbradierungen von Johny Friedlaender

Propylaenterverlag, Berlin - Wien 1973 (Grand luxe)

Yvan Goll : * Elégie de Lackawanna, Poèmes.

(60 ex. sur Vélin d'Arches numérotés de 1 à 60, tous ornés d'une lithographie originale de Zao-Wou-Ki et 500 exemplaires sur Offset, 20 / 28, 75 p.

L'édition originale est constituée également par 60 exemplaires sur pur chiffon de Mandeure numérotés de 1 à 60, tous ornés d'une lithographie originale de Zao Wou Ki et par 500 exemplaires sur offset, 10 / 14, 69 p. le tout constituant l'édition originale

Librairie Saint-Germain-des-Prés Paris 1973

Glauert Barbara :Yvan und Claire Goll : Bücher und Bilder.

Katalog und Ausstellung vom 9 Mai bis 10 Juni 1973 (Mit zahlr. Abb.)

Gutenberg - Museum zu Mainz, 1973 (100 S.)

Yvan et Claire Goll : * Elégie de l'Atome, Lilith. Hölderlin ou la Tour du Fou Gravures de Marc Pessin.

Saint-Laurent - du - Pont : La Galerie de Saint-Laurent-du-Pont, 1973.

Iwan Goll : Unter keinem Stern geboren. Ausgewählte Gedichte.

Auswahl und Nachwort von Klaus Schuhmann

Aufbau - Verlag, Berlin und Weimar 1973 (200 S. Erstausgabe dieser Sammlung)

liberté, année 1974 - Numéro 94 (volume 16 numéro 4) juillet-août. directeur : jean-guy pilon.p.50 à79, Serge Fauchereau : Yvan Goll expressionniste et moderniste appliqué. Montréal Québec)

Serge Fauchereau:

«Yvan Goll. Les idées reçues que l’on pourrait glaner à son sujet auprès d’un public français incitent peu à le relire:  un écrivain protéiforme,  tour à tour expressionniste,  cubiste,  surréaliste,  un de ces écrivains toujours prêts à sauter dans n’importe quel bateau nouveau et dans le vent,  une sorte de Jean Cocteau au petit pied de peu d’influence et en somme de peu d’importance. Voici à peu près ce que l’on pense,  pour autant qu’on prenne la peine d’y penser,  chez les générations de la seconde après-guerre. Beaucoup de ses vieux amis et zélateurs ont disparu et la publication des deux volumes de ses Oeuvres n’a déchaîné aucun enthousiasme,  au point que les autres volumes sont ensuite restés à l’état de projet. Ni la critique ni le public français ne semblent vouloir ressusciter Yvan Goll. Deux faits cependant devraient inciter à reconsidérer le cas du poète:  son oeuvre est connue et traduite dans plusieurs pays étrangers ; aux Etats-Unis,  par exemple,  on peut en 1974 trouver au moins trois volumes bilingues de ses poèmes,  et si l’on peut admettre que la caution donnée au départ par William Carlos Williams,  Allen Tate et W.H. Auden était fondée sur l’amitié,  cet argument n’est plus recevable dans le cas d’écrivains beaucoup plus jeunes comme Robert Bly ou Galway Kinnel,  célèbres dans leur pays,  qui n’agissent ni par amitié ni pour attirer l’attention sur soi. Enfin,  il est indiscutable que les Allemands considèrent Goll comme l’un des meilleurs poètes expressionnistes et de façon plus générale comme l’un de leurs poètes les plus intéressants de ce siècle. Mais cela soulève une question importante:  de quel Goll parlons-nous:  du poète allemand ou du poète français?  Goll a en effet écrit tantôt dans une langue tantôt dans une autre ; il existe presque un troisième Goll puisque un volume de poèmes a été directement écrit directement en anglais. …

Yvan Goll a toujours eu la certitude de n’appartenir à aucune langue et aucun lieu ; dans les notices biographiques de la célèbre anthologie expressionniste de Kurt Pinthus,  Menschheitsdämmerung (le crépuscule de l’humanité) en 1920,  il se disait "juif par destin,  né français par hasard,  enregistré comme allemand par les papiers administratifs" .

Jean Bertho s'adresse ici à Serge Fauchereau:  Serge Fauchereau donne une analyse de la poésie de Goll à la fois sérieuse et dangereuse,  suspecte car antinomique,  amphibologique,  primaire et précieuse. Qu'a-t-on à faire de citations choisies pour sa propre argumentation!  Le système,  ridiculiser en banalisant,  est bien connu de tous les amuseurs:  c'est facile et ça peut démolir gros.

Au début,  Monsieur Fauchereau,  vous semblez vouloir redonner à Goll la place qu'il mérite et qui est la sienne,  puis sous l'analyste honnête,  sous le critique intègre,  transparaît un second Fauchereau,  démystificateur impitoyable qui va s'avérer un destructeur: 

S.F.:  « A la déclaration de guerre,  Goll fuit en Suisse … Goll commence alors à écrire en français. …Goll n’a pas gagné à changer de langue:  ce qu’il écrivait en allemand avait incontestablement plus de force.

"Gare Montparnasse" est presque un pastiche de Cendrars.

L’empreinte d’Apollinaire est reconnaissable,  et celle d’écrivains plus jeunes comme Reverdy,  Albert-Birot et peut-être même le Soupault d’Aquarium. Mais Goll reste en-deçà de ses modèles et bien peu de poèmes sont encore remarquables aujourd’hui …

Paris brûle (1921) …est complètement sous l'influence de la poésie française et de Cendrars en particulier.…L'extrait suivant reprend les thèmes et les signes favoris de Cendrars jusque dans les mots:  les boulevards parisiens,  la guillotine ; les journaux,  les trains de banlieue…:

L’échec des recueils "Le Nouvel Orphée" et "Der Eiffelturm" comme de la conception de Goll du surréalisme est double puisqu’il y a à sa base une erreur linguistique et une erreur esthétique. "

Jean Bertho:  Monsieur Fauchereau,  votre redoutable méthode s'apparente à une forme de terrorisme intellectuel:  les poètes qui aiment Goll,  vous les qualifiez de "zélateurs" et vous refusez de les suivre car,  pour vous,  trop de louanges,  c’est trop! 

·      S.F.:  « Goll n’a pas suivi les transformations de l’expressionnisme après la guerre,  particulièrement les expériences linguistiques menées par les disciples de Stramm et les dadaïstes de langue allemande. Largement débordé par dada et le surréalisme,  il a bien conscience dans les années vingt que son “surréalisme” est dépassé,  et renonçant à se trouver toujours à l’avant-garde,  il va passer plusieurs années en quête de renouvellement tout en se tenant hors des mouvements. Il se tourne vers le roman et en publie six de 1927 à1930 où il exprime son dégoût pour la société urbaine,  en particulier dans "Lucifer Vieillissant" et "Sodome et Berlin" . …Poétiquement d'ailleurs,  les récits de Goll ne sont guère mémorables en regard de ceux que d'autres poètes publient alors.

…Je ne ferai pas plus de cas des "Chansons Malaises" dont le ton idyllique a pu un temps faire illusion …certains poètes américains se sont enthousiasmés pour "Jean Sans Terre",  et Clark Mills assure que "seulement comparable à Rimbaud et Baudelaire,  il n'a été égalé par aucun poète français vivant" ; or plus qu'une exagération,  je crains que ce ne soit là une bévue..…toute l'oeuvre est ainsi composée en quatrains réguliers et dûment rimés conférant à l'ensemble une monotonie qui provoque très vite l'ennui.…tout ceci est bien sommaire:  rythmes communs,  chevilles…quand ce ne sont pas des clichés symbolistes "le fiel du dépit",  "la couleur en mélancolie" . Cette forme prosodique du XIX° siècle où Heine,  Hugo,  Musset,  Gauthier ont excellé paraît anachronique à travers les pérégrinations de Jean sans Terre en Europe et en Amérique (au moment de la Seconde Guerre mondiale,  Claire et Yvan Goll ont fui aux Etats-Unis). Au mieux ces poèmes peuvent tout juste rappeler "Le Crève Coeur" qu'Aragon composait au même moment …

Dans ces poèmes (consacrés à New-York),  Goll abandonne la prosodie traditionnelle de Jean sans Terre et des poèmes inspirés par la guerre,  et,  stimulé par l'exemple de Walt Whitmann et Hart Crane,  célèbre New-York en longues laisses lyriques souvent plus intéressantes que tout ce qu'il a écrit au cours de deux décennies passées ; mais il est excessif d'en appeler aux "Elégies de Duino" comme l'a fait Galway Kinnel.

…Durant ces deux années qui lui restent à vivre,  c'est en allemand qu'il compose ses deux derniers recueils,  parus après sa mort,  "Das Traumkraut" (L'Herbe du Songe) et "Abendgesang" (Chant du Soir) en 1954,  qui passent en pays germanique pour son chef-d'oeuvre. Le 20 mars 1948,  il écrit à Alfred Döblin:  "Après en avoir été éloigné pendant vingt ans,  je suis revenu à la langue allemande,  avec quel désir de renouvellement,  presque le coeur battant!  Le surréalisme est passé à travers moi et a déposé son sel. C'est pour moi comme si ces herbes du songe étaient une nouvelle naissance.»

Jean Bertho:  Heureusement,  dans les trois dernières pages de son analyse,  le scalpel du Professeur Fauchereau devient inopérant,  le célèbre praticien ayant dû soudain faire face à sa grosse poussée interne de Culture. Ses amis sont très inquiets. Yvan Goll heureusement s'en sortira!

Profit Vera Barbara : Death and the Poet [45] : Interpretations of Iwan Goll's late Poetry with a comprehensive and annoted Bibliography of the Writings by and about Iwan Goll.

The University of Rochester, Phil. Diss. 1974

Bern / Franckfurt : Peter Lang 1977. Bibliographie p. 121 / 201

Romanistisches Jahrbuch Bd. 25 - 1974 :

Pabst Walter: Yvan Goll und die Reise ins Nichts

Kreatives Literaturlexikon

Domin Hilde : ein tabuierter Dichter (Zu Iwan Goll Würdigung) p. 73 et 74

Starnberg 1974

Westermanns Monatshefte 1975 Heft 1. Domin Hilde : Mein Gedicht (Über Yvan Goll, Irrsal) p.48-49

Westermanns Monatshefte 1975 Heft 4

So war es (offener Brief über die Auseinandersetzung Iwan Goll / Paul Celan, Reaktion auf den Beitrag "Mein Gedicht", von Hilde Domin, die sich in Heft 1, 1975, mit einem Gedicht Iwan Golls beshäftigt hat. Lettre ouverte de Claire Goll adressée à la rédaction du Cahier mensuel "Westermanns" sur la polémique Goll - Celan) p. 76 à 80

Westermanns Monatshefte 1975 Heft 5.Jokostra Peter. Anmerkungen zu Claire Goll   (Leserbriefe von Peter Jokostra, Wolfgang Haedeke und Kristof Wachinger zu den offenen Brief Claire Golls über die Auseinanderzetzung Iwan Goll / Paul Celan, Heft 4, 1975) p.6

Die Horen 20 (1975). Bergman Rudi : Orpheus Augen, poème pour Yvan Goll, F. 100, p.116

Claire Goll : Le Cirque de la Vie, Nouvelles  . Préface de Armand Lanoux de l'Académie Goncourt, 259 p.

Emile-Paul,  Paris  1975

Claire Goll :  Zirkus des Lebens, Erzählungen, mit Nachwort von E. Schwandt (313 S. 3 Bl. Opbd, Erste Ausgabe

Berlin : Edition der 2, 1976

Berg Phyllis : Jüdische Themen und das Hiob Schiksal im Werke Yvan Golls

(331 pages tapées à la machine - Marbach - National Schillermuseum)

Cincinnati. Phil. Diss. 1976

Claire Goll : La Poursuite du Vent [46]

avec la collaboration de Otto Hahn - 319 p.  (8) p. de pl. -22 cm.

Olivier Orban : Paris 1976 - Collection "Mémoire pour le Temps Présent"

Le Nouvel Observateur n° 621 du 7 octobre1976 : Claire Goll et ses Génies [47] p.84/85/86/88/93/95/101/104/108/112118

Le Monde 22 -10-76 : Bertrand Poirot-Delpech [48] : Petits et grands témoins, Claire Goll, Clara Malraux, Emmanuel Berl.

Le Canard enchaîne -n° 2922 du 27 Octobre 1976 : Une affaire Claire [49].

Yvan Goll : * Gedichte 1924 - 1950 (134 S.- 18 cm.) [50]

DTV - Deutscher Taschenbuch Verlag GmbH & Co. K.G. München 1976

Serge Fauchereau : Expressionnisme, dada, surréalisme et autres ismes [51]

Denoël, Paris, 1976

Obliques n° 6-7, L'Expressionnisme Allemand,

numéro spécial dirigé par Lionel Richard .Vol. fort in-4 br., nb. ill. & contr. en E.O.: Yvan Goll, interview p.5-6, : Le Drame moderne p.129, Quelques mots sur Georg Kaiser p.131 et 132, p.279 et p.285 ; Adolphe Appia, Georg Kaiser, Frank Wedekind, Arnold Schoenberg, Alfred Doeblin, Carl Einstein, Erwin Piscator, Carl Sternheim, Rudolf Leonhard, Anne-Marie Lazzarini : Monter aujourd'hui Mathusalem p.253/255

R. Borderie éd., 1976

Claire Goll : Jedes Opfer tötet seinen Mörder ( 2 ème version de ) Ein Mensch ertrinkt, Roman, In neuer deutscher  Übersetzung von Claire Goll ( dans une nouvelle traduction de Claire Goll )

Berlin : Edition der 2, 1977

30 Mai 1977 : décès de Claire Goll [52]


[1]  … un couple immortel,  un Tristan et Yseult de l’ère de l’atome. Marc Chagall,  l’illustrateur associe leurs molécules. A la manche gauche du veston d’Yvan correspond le bras droit nu de Claire. Ces dix mille aubes les marient pour l’éternité,  où rouleront sans cesse leurs roucoulements de tourterelles,  pareils au Cantique des Cantiques.

Où es-tu,  mon Samaritain ?

Viens penser mon coeur

Malade d’amour

De ton psaume préféré. ”

[2] Je ne connaissais pas beaucoup le nom d’Yvan Goll.

            L’autre jour, sa voix m’est parvenue au téléphone, lointaine, comme volant par-dessus les terrains siluriens, dévoniens, permiens, et sinuant à travers les veinules d’un volcan éteint.

            Elle me parlait de longue absence, de retour d’Amérique, et me donnait rendez-vous dans son nouveau séjour : l’hôtel du Palais ,d’Orsay.

            Il n’y a pas de monument à Paris que je désirais si ardemment visiter. C’est à la gare d’Orsay que je débarquai le 29 septembre 1926, avec mon père, venant pour la première fois à Paris, pou y préparer Normale supérieure.

            L’angoisse de la capitale me tordait comme tant d’autres avant moi, débarquant ici, l’estomac barbouillé de solitude et de pauvreté.

Je pousse la porte tournante d’acajou. Dans le hall.

            Un homme que j’avais pris pour un voyageur, consultant je ne sais quels indicateurs, se déplie de son siège. C’est Yvan Goll.

            Ses Yeux noisette paraissent trop vifs pour son visage où les traits ont l’étrangeté d’un masque en carton. Tout cela furette, s’excuse, s’affole dans une panique et une pâleur qu’on voudrait apaiser. Cet homme, une fois et pour longtemps, semble avoir eu peur.

De temps en temps, il tiraille, comme pour les arracher, les poils de sa moustache, qu’il me dit être récente et provisoire.

            Il n’était pas content de sa figure. Il a jugé bon de la changer après une guerre, en lui ajoutant ce paquet de poils. Mais il me promet que cela ne durera pas. Je me demande s’il a changé aussi ses yeux, ou bien si ce sont eux qui restent les mêmes, en présence des joues taillées dans une pâte livide, non encore accoutumée à l’après-guerre..

  Soudain, dans son visage, plus rien ne paraît à sa place, dans sa contexture natale.Comme si son nez était en cuir bouilli, comme les bicornes des carabiniers d’Espagne ou, peut-être, des pays d’où il revient. Comme si son menton, en porcelaine de Limoges, allait me tomber dans la main et ses cordes vocales lui jaillir de la bouche et se dérouler sur sa cravate.

-          J’habitais autrefois à Auteuil, rue Raffet, où on faisait encore

-          la vendange. Puis au Quai Bourbon et rue de Condé, dans l’ancien hôtel d’Henri Jouvenel. Le propriétaire avait déposé mes meubles dans la cave. Je les ai retrouvés en poussière. Les Allemands ont emporté ma correspondance de Romain Rolland, de Rilke et de James Joyce. On m’a tout pris. Jai tout perdu.

      Il me fait visiter l’hôtel et les années culbutent. Nous sommes ici dans le ventre d’une baleine 1900, aussi éloignée de l’ère Queuille qu’un hypogée égyptien.

            Nous nous élevons le long d’un tapis pourpre. Partout des plaques de porphyre, portant en lettres d’or des espèces d’inscriptions funéraires annonçant les lavabos, les ascenseurs, la sortie. C’est ici que les grands d’Espagne descendaient jadis de leur wagon et montaient directement dans leur chambre par un tapis roulant et qu’Alphonse XIII apparaissait avec sa mine de caballero.

            Yvan Goll ouvre une lucarne. On aperçoit une cour plâtreuse et l’immense ventre rond de la verrière de la gare, enfouie dans l’immobilité et la vase. Plus loin, une autre ouverture : on voit les croisillons de fer, l’ossature, les vertèbres de la bête encrassée de poussière.

            Nous entrons dans les salles d’apparat. C’est ici que les charcutiers célèbrent leurs congrès, les coiffeurs leurs festivals. C’est le lieu d’examens des dactylos et des rassemblements universels d’espérantistes. Les philatélistes, les dentistes, les Aveyronnais à Paris, les pâtissiers et les anciens du 6 ème G.A.A. y organisent leurs banquets.

            Jamais la fête n’éclata en flonflons plus convaincus qu’en ces parures 1900. L’or se convulse et s’engraisse en doubles mentons et en boudins d’acanthe qui courent sur les glaces. Les lustres forment des couronnes d’où jaillissent des trompettes de verre munies d’ampoules électriques. D’un lustre à l’autre s’élancent des guirlandes de cristal figurant des feuillages et des plumes tropicales, comme des chapelets

D’oiseaux-mouches embrochés dans des éventails d’autruches et dans des peaux de bananes. Et tout cela mousse, tourbillonne, valse, multiplié par les hauts miroirs en mousses, tourbillons et valses infinis.

            Nous nous élevons jusqu’au cinquième.

-                Regardez, murmure Yvan Goll, dans la pénombre avec ses lèvres décolorées.

Nous sommes à l’entrée du couloir le plus vertigineux que j’aie jamais vu. Je ne peux pas croire que ce que je distingue dans le lointain soit l’autre extrémité. Je me demande s’il n’y a pas là-bas une glace qui double la distance par un effet d’optique. Mais non. C’est bien là toute l’étendue, hagarde, dans une lumière issue de Proust. Un seul couloir, vide, empli de ténèbres, le long duquel s’alignent les chambres, avec leur pancarte rouge, parallèlement à la rue de Lille.

            C’est ici que les banquiers espagnols, les éleveurs de bœufs argentins, les propriétaires de forêts brésiliennes, les chercheurs d’or du Pérou. Les étrangers fabuleux à panamas, à cigares et à gibus, les tonitruants à moustaches, les rayonnants en habits, les nouveaux débarqués des parties fines foulaient le tapis de leurs escarpins, tandis que le roulement des victorias et des landaus se perdait en bas dans la rue.

            D’un chambre s’échappe la phrase d’un violon que le musicien répète, recommence. Une phrase rampant dans la poussière et le sirop. Nous croisons une vieille douairière fardée et charbonneuse.

-          Voyez tout ce que j’ai dû traîner ici !

Contre la paroi du couloir, Yvan Goll me montre un amoncellement de valises, de coffres de fer, de cartons à chapeaux, de boîtes et de caisses.

            Nous entrons dans la chambre. Claire Goll se lève d’un des deux lits jumeaux à couverture bleue. Elle est belle. D’immenses yeux d’un bleu et d’un vert marins, qui se mouillent ou s’allument dans un visage blanc sous une chevelure dont la frange rousse mange le front. Des pantalons de velours noir à côtes. Un pull-over de laine noire moulant, constellé d’étoiles blanches et le même hésitant, rude et tendre accent d’Alsace que son mari.

            Elle me montre l’étroit couloir entre les deux lits, la table sue dévorent les paquets de livres, les sacs de biscottes, les brosses à habits, les casseroles. La dégringolade de paniers, de cabas, de boîtes qui s’abat du haut des deux armoires.

-          Comment voulez-vous travailler dans ces conditions ?

  Ils restent chacun sur leur lit et respectent le silence laborieux de l’autre.

            Yvan Goll a tiré quelques livres d’un sac. Il me les montre, à la sauvette, comme prêt à les refourrer dans leur cachette si quelque agent surgissait.

     Le Nouvel Orphée (1923) renfermant La Chaplinade, écrite en 1919. Le premier poème composé en l’honneur de Charlot, et illustré de dessins que Fernand Léger utilisera dans son Ballet mécanique.

            Le poème de Jean Sans Terre, prêt pour une musique de Strawinsky.

            

            Au blond matin

            D’une vie entière

            Il s’en va loin

            Vers la grand’terre

            La main d’Yvan Goll s’attendrit. Il ne regarde plus autour de lui. Il tire du sac les Chansons malaises, les cantiques d’amour de Manyana, jeune fille de là-bas que l’on crut authentique.

            Je suis la trace sombre

            Que ton canot marque dans l’eau.

            Et un autre amour, encore plus vaste, sort du sac. Les Poèmes d’amour de Claire et Yvan Goll. Lui et elle dessinés sur la couverture par Chagall. Un seul corps à deux têtes, mariant le corsage et le veston, le froufrou et le revers de drap.

            Tes cheveux allument le plus grand incendie du siècle

            Ton front est l’écran où passent les secrets des hommes.

-          Moi ce n’est qu’adoration et elle n’est que jalousie.

         Il tourne les pages, en bloc, vers l’autre moitié du livre, vers le versant femelle, Claire à Yvan.

            Je donnerai un grand festin,

            Lorsque j’aurai ton scalpe,

            Et de tes boucles d’astrakan

            Je me ferai un béret pour l’hiver.

   Sur son lit, Claire a sursauté. Je lui demande si elle est si jalouse que cela. Ses yeux s’obscurcissent, ses narines se pincent.

-          Je suis si inquiète ! J’ai toujours peur pour lui !...

    En 1939, ils sont partis pour l’Amérique. Claire décrit leur maison de trois étages, à Brooklyn, au-dessus du port de New-York.

-                     Je couchais avec la Liberté. Je la voyais de mon lit, toujours illuminée, un peu verdâtre.

    Yvan Goll a fondé là-bas une revue, Hémisphères, où écrivaient André Breton, Saint-John Perse, Roger Caillois, Aimé Césaire, Masson, Miller. Les témoins de Jéhovah, les orateurs des boîtes de savon, l’ont chassé de sa maison pour la transformer en un phalanstère.

            Il est ici, maintenant, dans cet hôtel du Palais d’Orsay. Il a échappé au métro ferrailleur de New-York et à l’air conditionné..

            Il vit une existence de navigateur, dans cet hôtel qui tremble aux heures des trains de banlieue. Alors tout l’immense édifice semble se détacher, et flotter, hors du temps et des rives de l’Exposition universelle.

            Mais Yvan Goll, au sommet du Léviathan, ne perçoit pas tout cela. Lui, le lichen navigant, il s’est consacré à l’éloge de la pierre. Il échafaude déjà son triptyque. L’apothéose de la pierre factice, amassée en conglomérat. L’Elégie d’Ihpétonga, consacrée aux gratte-ciel de New-York – Le mythe de la  Roche percée -   l’hagiographie de la pierre philosophale : Le char triomphal de l’antimoine.

   La pierre réduite en esclavage dans les tours et dans les gratte-ciel de New-York élevés sur les anciens totems des Indiens :

            Tour aveugle de Nemrod

Memnon colosse mutilé de Thèbes

Bétyle androgyne de Crète

De Han la stèle passionnée

La roche des premiers temps, brute et candide, comme La  Roche percée de Gaspésie, face à Terre-Neuve. Ses sœurs, la Roche précieuse, la Roche danseuse, la Roche sibylle. Toutes ces naïves créatures, gonflées d’immobilité.

            Et la pierre du grand secret, issue du fourneau des alchimistes ou des piles atomiques.

La rose naît du minerai

Du poisson s’élève l’esprit

Que j’adore et dévorerai.

O démiurge sans abri

Le feu d’Egypte me nourrit

Et le roi rouge m’apparaît.

   Yvan Goll, magicien de la pierre, niche entre les côtes de la vieille baleine échouée au bord de la Seine depuis le président Loubet.

p. 189 à 195 Denoel, Paris, mars 1951

[3] Jean Follain,  p.248:  "C’est malgré le titre du recueil une vision assez tumultueuse que délivrent ces poèmes d’Yvan Goll dans lesquels s’inscrit un Paris: 

écartelé au carrefour Saint-Eustache

entre la bête et le Christ

et où l’on entend

hennir les chevaux de Marly

L’on ressent dans ces vers un rythme saccadé et une température de fièvre et pourtant s’y maintient aussi une volonté de douceur,  de paix et de réconciliation.

L’épinoche qui gîte près de Notre-Dame,  le vieillard ramasseur de têtes de dorades,  les vierges de Clichy,  la Tour Eiffel sont pour Yvan Goll autant d’images fulgurantes de la ville qu’après l’exil de la guerre il n’a retrouvée que pour prématurément y mourir ".

[4] Importante déclaration agréée par Breton à recopier

[5] Hugues Fouras:  "Cri d’amour à la fois tendre et railleur,  tantôt familier et tantôt plein de révérence,  ici filial,  là empreint de fierté,  Les Géorgiques Parisiennes sont le message posthume du poète à la ville où il vécut si longtemps.

Comme s’ils avaient été écrits à des époques très différentes,  ces textes sont de deux veines:  la veine légèrement cubiste et la veine très sensiblement traditionnelle. D’un poème à l’autre,  on passe de la poésie rapide à la poésie scandée,  sans toutefois perdre l’équilibre,  grâce,  sans doute,  au jaillissement continuel d’images neuves et justes ;

Voici l’armée tondue des champignons de Paris,  les cris de Sioux des marchands de quatre-saisons,  les chats pharaons régnant dans les horlogeries sans bouleverser le temps,  la flûte d’airain de la Tour Eiffel,  un lâcher de corbeaux qui s’échappe des cloches et la Seine avec ses vagues aux hanches souples.

Mes préférences vont,  comme toujours,  aux poèmes les plus achevés:  ceux dont la forme est la plus rythmée et la plus musicale ".

[6]La dernière traduction que Goll ait faite. Voir courrier S.D.d.V.

[7] "mais toute puissance des formes, du contour, du chiffre et de la substance des choses."

[8] contient Le Nouvel Orphée,  Métro de la Mort,  Chansons Malaises,  Chanson de Jean sans Terre,  l’Antirose,  Dix mille Aubes)

[9] "Yvan Goll fut toujours pour moi une sorte de magicien. Non pour l’intérêt qu’il portait aux sciences occultes,  mais parce qu’il était prodigieusement humain et que la magie véritable est d’accéder assez haut,  dans la connaissance,  pour tout pénétrer et tout comprendre sans cesser de s’émerveiller et d’aimer.…

Goll écrira:  "les humiliations et les déchirements d’une population qui ne savait plus si sa vocation était d’être écartelée tous les quarts de siècle ou de devenir le trait d’union entre l’Allemagne et la France ". Et plus tard:  "L’Alsace était un corridor plein de courants d’air entre la douce France et la violente Allemagne ; qui de ma génération n’y a pas contracté une bronchite ?  "

Après avoir participé au mouvement expressionniste allemand,  il passera en Suisse pour ne pas porter les armes contre la France. Il s’associera à l’évangile pacifiste de Romain Rolland,  publiera le beau  "Requiem pour les morts de l’Europe" qui se termine par un hymne à la paix,  et partagera les recherches occultistes du groupe "Eranos".

… En peu d’années Yvan Goll devait publier deux anthologies admirables  "Le Coeur de l’ennemi" et "Les Cinq Continents". La première,  choix de poèmes de combattants pacifiques allemands,  révélaient au lecteur français les angoisses,  les révoltes,  les désespoirs d’hommes qui avaient honte,  criaient leur dégoût de la guerre,  et sous le feu rêvaient de concorde et de paix. L’anthologie des poètes des cinq continents avait pour but de montrer,  par un florilège de pages d’une haute valeur poétique,  intellectuelle et morale,  que le coeur ne connaît pas de frontière. … A mesure où s’évanouissaient les espoirs de paix grandissait le désenchantement du poète. L’homme des foules fraternelles se sentait envahi par le sentiment de la précarité des choses . Dans "Métro de la Mort ",  l’ouvrage de Goll que je publiais en 1934,  aux "Cahiers du Journal des Poètes ",  on pouvait lire:

Ombre grêle et hâtive

Passager quotidien

Quitte la triste rive

Sur le fleuve du Rien

et dans l’un de ses ouvrages de prose,  peignant la décadence de l’Europe,  il avait trouvé un terme étrange,  Eurocoque,  pour désigner le virus de sa destruction.…

L’odyssée de "Jean sans terre" est symboliquement celle du poète qui ne se connaît pas de patrie héréditaire. Le premier ouvrage, " La Chanson de Jean sans terre",  c’est la complainte terrestre de l’Eternel Errant. Il parut en 1936. Le "Deuxième livre de Jean sans terre" propose une course vers l’infini,  une rose de cendres sur le front. Le "Troisième livre" est celui de la passion ultime du poète. Jean a le mal de terre,  rencontre l’ange,  emplit sa panse,  pour lutter contre la maigre mort,  brave la tempête puis se pare du nom de Jean de la mort,  comme une couronne d’étoiles et de nuit.…

De lui jaillissent ces  "Chansons de France" (Septembre 1940) dont on a pu dire qu’elles étaient par l’esprit et la forme même,  les premiers poèmes de résistance,  bien que publiés à l’étranger.… Sa poésie prend alors un sens toujours plus cosmique. Dans ses poèmes anglais sur l’atomisme,  intitulés "Fruits de Saturne",  il montre en tremblant que:  "Chaque grain de poussière,  si petit soit-il,  est le centre d’un système planétaire aussi perfectionné que la mécanique qui gravite autour du soleil."… Mais "Jean sans Terre",  blessé à mort,  maudissant en poésie les nations ivres de leur méprisable puissance et de leur orgueil dérisoire,  voit poindre une aube qui n’est plus d’ici. Dans la suite lyrique intitulée "Masques de Cendre" il saluera la promesse de destruction. Vers ce moment écrit Claire Goll :  « sa lyre se fit plus forte et son imagination plus riche. A mesure que,  semblable à une ombre,  il chancelle vers la mort,  renaît son amour de la langue allemande,  qui a été sa seconde langue maternelle  (…) Du subconscient de ce mourant montait cette évidence qu’il était le produit de deux civilisations qui l’avaient nourri,  bien que son amour le plus grand allât à la France.»

Qui fut Yvan Goll ?  Jules Romains le dit dans son discours funèbre:  «…Sans l’avoir prémédité,  ni cherché,  Goll se trouve avoir exprimé tout à la fois,  d’une manière indissoluble,  par une espèce d’harmonie préétablie,  lui-même et son époque,  le tourment du vivant qu’il était et le tourment de l’âge où il lui était imposé de vivre … »

…Les poèmes de "Herbe du Songe",  encore inédits,  sont d’une beauté pantelante et triste …

[10] Article annonçant la naissance de l'association "Les Amis d'Yvan Goll" sous la présidence de Jules Romains

[11] "Il faut ranger dans ces amants de "l'impossible pureté" des poètes aussi différents que Yvan Goll et Alain Bosquet. Le premier qui vient de mourir  (1) a été mêlé à toute l'histoire de la poésie de ces trente dernières années ; surréaliste sans orthodoxie,  épris de toute chose étrange,  alchimiste du verbe et magicien appliqué qui se mouvait dans l'insolite avec une aisance parfaite,  c'est une sorte de Gérard de Nerval moderne qui n'a jamais trouvé plus purs accents que dans ses Poèmes d'Amour écrits à deux voix,  avec sa femme Claire Goll  (2),  dans ses simples chansons de Jean sans Terre et dans Les Cercles magiques parus un an après sa mort,  où,  sous la préciosité de certaines images,  c'est la voix d'un grand poète que l'on entend traduire le cheminement de la faucheuse dans les viscères de l'homme "....

(1) notices bibliographiques détaillées d'Yvan Goll

(2) idem de Claire Goll

[12]Tiré de Traumkraut,  traduit de l'allemand par Claude Vigée à la demande de Claire Goll - version assez différente de celle publiée aux Editions Caractères en 1971.

[13] Georg Kaiser, auteur dramatique allemand, est mort en Suisse en 1945, laissant une œuvre considérable ( 40 pièces ). Il a publié également deux romans et plusieurs essais. Il est actuellement joué régulièrement en Allemagne.

  Georg Kaiser quitta l'Allemagne sous Hitler, se réfugia en Hollande puis en Suisse .

            Pour qui n'a jamais eu de contact spécialement fréquent avec la littérature allemande d'entre les deux guerres, la rencontre d'un auteur comme Georg Kaiser est assez surprenante : suffocante est même le mot qui s'appliquerait à cet Incendie de l'Opéra que le Théâtre de Babylone vient de me prier d'adapter.

            Signalons tout de suite que cette adaptation diffère fort notablement de la version traduite par Claire Goll et qui est celle représentée le 15 février 1924 à L'œuvre dans la traduction d'Yvan Goll.

            Dans l'exemplaire allemand sur lequel j'ai travaillé, le deuxième acte présente déjà de sérieuses variantes et le troisième acte, lui est complètement dissemblable; ce troisième acte nous a semblé, dans la version que nous avions en main, plus homogène - plus fou aussi mais plus cohérent dans sa folie - et nous l'avons gardé tel avec les quelques coupures secondaires auxquelles nous contraignaient certaines redites.

            Ce qui, dans cette pièce de Kaiser, paraît le plus frappant, c'est le contraste étrange du style d'un lyrisme forcené et de la construction du drame d'une logique presque malsaine, tant elle est impitoyable ; de cet incendie qui gronde et rugit, entraînant dans la mort les compagnons d'une orgie monstre, de cet homme muré en lui-même et dont la vie se déroule en marge indifférente à la fin du monde - un certain monde, avec lequel il a rompu pour resté lové au creux de son rêve glacial et chaste ou s'embraser enfin d'un autre rêve plus impossible encore.

            Je me suis attaché dans cette adaptation à m'effacer totalement devant l'auteur qui eut une voix assez extraordinaire pour qu'on mette un point d'honneur à ne pas la dénaturer.

                                               Boris Vian

[14] « Mis en cause par le représentant de Mme Claire Goll, qui s'émeut de voir son œuvre bouleversée par l'auteur de J'irai cracher sur vos tombes, je vous serais reconnaissant de bien vouloir noter que je suis aussi le traducteur génial, mais injustement méconnu, des Mémoires du général Omar Nelson Bradley .

    Je vous signalerai en outre que je n'ai pas touché à sa traduction, parfaite dans son genre : j'en ai fait une autre, d'une autre version de la pièce, et je voudrais bien savoir ce qu'elle me reproche car vous pourrez constater ailleurs que ce n'est vraiment pas une mauvaise opération pour Mme Goll .

   Je ne lui en fais nullement le grief, mais je trouve tout de même curieux, si ma personne la gêne tant, qu'elle exige de passer sur l'affiche et à la caisse en mon indésirable compagnie .»

[15] C'est la véritable édition originale en allemand des 14 premiers poèmes ( je crois qu'il n'en existe pas de version française ) qui paraîtront avec 9 autres chez Rothe en 1955 sous le titre " Roter Mond weisses Wild ".

[16] Georg Kaiser, auteur dramatique allemand, est mort en Suisse en 1945, laissant une œuvre considérable ( 40 pièces ). Il a publié également deux romans et plusieurs essais. Il est actuellement joué régulièrement en Allemagne.

  Georg Kaiser quitta l'Allemagne sous Hitler, se réfugia en Hollande puis en Suisse .

            Pour qui n'a jamais eu de contact spécialement fréquent avec la littérature allemande d'entre les deux guerres, la rencontre d'un auteur comme Georg Kaiser est assez surprenante : suffocante est même le mot qui s'appliquerait à cet Incendie de l'Opéra que le Théâtre de Babylone vient de me prier d'adapter.

            Signalons tout de suite que cette adaptation diffère fort notablement de la version traduite par Claire Goll et qui est celle représentée le 15 février 1924 à L'œuvre dans la traduction d'Yvan Goll.

            Dans l'exemplaire allemand sur lequel j'ai travaillé, le deuxième acte présente déjà de sérieuses variantes et le troisième acte, lui est complètement dissemblable; ce troisième acte nous a semblé, dans la version que nous avions en main, plus homogène - plus fou aussi mais plus cohérent dans sa folie - et nous l'avons gardé tel avec les quelques coupures secondaires auxquelles nous contraignaient certaines redites.

            Ce qui, dans cette pièce de Kaiser , paraît le plus frappant, c'est le contraste étrange du style d'un lyrisme forcené et de la construction du drame d'une logique presque malsaine, tant elle est impitoyable ; de cet incendie qui gronde et rugit, entraînant dans la mort les compagnons d'une orgie monstre, de cet homme muré en lui-même et dont la vie se déroule en marge indifférente à la fin du monde - un certain monde, avec lequel il a rompu pour resté lové au creux de son rêve glacial et chaste ou s'embraser enfin d'un autre rêve plus impossible encore.

            Je me suis attaché dans cette adaptation à m'effacer totalement devant l'auteur qui eut une voix assez extraordinaire pour qu'on mette un point d'honneur à ne pas la dénaturer.

                                               Boris Vian

[17] La Société des Amis d’Yvan Goll  fut fondée en 1952; parmi ses membres en Europe: 

- France:  Jules Romains,  Président ; Hans Arp,  Gaston Bachelard,  Jean-Louis Barrault,  Alain Bosquet,  Marcel Brion,  Princesse Marguerite de Broglie,  Marc Chagall,  Sonia Delaunay,  Raoul Dufy,  Pierre Emmanuel,  Robert Ganzo,  Léon-Gabriel Gros,  Valentine Hugo,  Edmond Humeau,  Pierre-Jean Jouve,  Fernand Léger,  Madame René Mayer,  Marcel Mihalovici,  Darius Milhaud,  Pablo Picasso,  François Poulenc,  la Duchesse de la Rochefoucauld,  Jean Rousselot,  Pierre Seghers,  Michel Seuphor…

- Suisse:  Ossip Kalenter,  Thomas Mann,  Gilbert Trolliet,  Franz Vetter,  Werner Weber …

- Belgique:  Pierre-Louis Flouquet,  Arthur Haulot.

- Italie:  Lionello Fiumi,  Alberto Moravia.

- Allemagne:  Hans Bender,  Günther Bleisch,  Günther Blöcker,  Helmuth Braem,  Hans Dohrenbusch,  Prof. Hugo Friedrich,  Dr Adolf Frisé,  Rudolf Hagelstange,  Wolfgang Hennig,  Dr Kurt Hohoff,  Egon Holtusen,  Thilo Koch,  E. Laaths,  Walter Lennig,  Max Niedermayer,  Carl Orff,  Wolfgang Rothe,  Heinz Winfred Sabais,  Mme S. von Schoen,  Dr Karl Schwedhelm,  Helmut Uhlig,  Hans Maria Wingler,  Friedelind Wagner.

- Amérique du Sud:  Paulo Duarte,  A. Dario Lara,  Pablo Neruda.

Les Amis américains d’Yvan Goll ( 10 mars 53):  Président:  Padraic Colum,  secrétaire Francis Carmody,  Allen Tate,  Louise Bogan,  William Carlos Williams,  Salvador Dali,  Babette Deutsch,  Carson Mac Cullers,  Clark Mills,  Arthur Miller,  Jean-Carlo Menotti,  Henri Peyre,  Karl Schapiro, 

nouveaux membres :  Henri Barzun,  Pierre Brodin,  Dr Manfred George,  Carlos Lynes,  Heinz Mönkenmeyer,  Hans Richter,  James Johnson Sweeney,  Dr Henry Sagan.

Les numéros 2 et 3 paraîtront en mars et juin 1955.

[18]  _ Claire Goll avait écrit ses lettres à Rilke en allemand ; elle les a traduites pour cette édition .

[19]Claire Goll a conservé pour elle l’exemplaire C ou elle a écrit Goll au feutre rouge sur les 3 tranches et Claire Goll sur la page de garde ainsi que sur la page de titre. Cet exemplaire est resté non coupé.
Elle a,  sur la page de garde d’un exemplaire non numéroté,  écrit,  toujours au feutre rouge "Bibliographie complète "et a écrit de très nombreux rajouts à l’encre bleue de la page 209 à la page 218 qu’elle a prolongée avec une petite feuille collée pour y noter les dernières Editions d’Yvan Goll: Gedichte 1924-1950, Verlag München 1976. Aucune autre oeuvre d’Yvan Goll ne paraîtrait plus du vivant de Claire qui mourait le mai 1997

[20] Dans ce choix de textes,  l'un n'est pas de Goll:  Ur et Sichem calcinés p.181/82. Ce poème est dû à Yves Becker. Dans une lettre datée du 21 février 1961 à Pierre Seghers:

"en septembre ou octobre 1948,  j'ai fait la connaissance à Strasbourg de Claire Goll,  qui m'a présenté à son mari,  alors hospitalisé à l'hôpital civil. Nous avons rapidement sympathisé. Goll a bien voulu m'offrir le Mythe de la Roche Perçée et Jean sans Terre ; en échange,  je lui ai fait don d'une de mes traductions "Et Job dit à Dieu "ainsi que du double de quelques poèmes inédits que le poète voulut bien apprécier. C'est un de ces inédits,  pas signés bien sûr,  qui passe dans le livre de Goll.... "

Réponse de Claire Goll,  le 25 février:

".... J'avais,  en effet,  trouvé le poème,  non signé,  parmi les manuscrits d'Yvan. Comme le mot "Ur "revient souvent dans sa poésie et comme les images et la qualité du poème s'apparentait beaucoup ä ceux qu'il vous a fait lire à l'époque,  je le lui attribuais. Je n'aurais jamais eu l'idée d'attribuer un poème d'amour à un Père Franciscain.

Bien entendu,  Pierre Seghers tiendra compte de cette confusion et rectifiera l'erreur à l'occasion d'un nouveau tirage du "Yvan Goll ".

[21]La parution chez Seghers dans la collection "Poètes d’aujourd’hui "d’une anthologie d’Yvan Goll permettra pour la première fois à un public tant soit peu élargi de découvrir et d’apprécier un poète dont la notoriété ce réduisait jusqu’à ce jour à des cercles assez restreint de connaisseurs. On peut dire que,  littérairement parlant,  la carrière d’Yvan Goll commence aujourd’hui,  prés de six ans après sa mort.“ Tel qu’en lui-même enfin …” la critique le change,  en définissant sa poésie et le rôle de premier plan qu’il joua ou plutôt qu’il ne joua pas dans le lyrisme contemporain,  car le destin voulût qu’il fût presque toujours relégué dans les coulisses des mouvements d’avant-garde alors même qu’il avait autant et plus que personne contribué à leur lancement.

Par trois fois au moins en 1917,  en 1924,  en 1940 il manqua tenir la vedette mais chaque fois il se trouva dépassé par l’événement. Ce ne fut jamais,  empressons-nous de le souligner,  la faute de ses pairs,  les meilleurs poètes de sa génération ayant toujours tenu Goll pour l’un des leurs,  mais il est par contre certain que Goll fût victime d’un snobisme intellectuel assez répandu en quelques milieux d’édition,  snobisme qui ne pouvait trouver aucun intérêt à Goll parce qu’il n’était qu’un poète,  parce que ses démarches trop humaines étaient irréductibles à un système idéologique.…Ajoutez à cela que ce prince de l’image n’a jamais versé dans la gratuité. Ses poèmes n’étaient point de simples documents mais dans la plupart des cas des objets élaborés,  formules d’exorcisme parfois à l’usage du poète lui-même,  “ mécaniques de satisfaction ” pour quiconque se prêtait à leur incantation.…

Le paradoxe de ce poète qui souffrit personnellement plus qu’aucun autre de son déchirement entre deux cultures réside précisément dans le fait qu’il a transcendé en beauté et en lucidité non seulement ses propres douleurs mais l’apocalypse dont il fut le témoin. Perpétuel exilé,  “ voyageur traqué ” comme on disait à l’époque,  Goll qui a pu faire figure d’apatride était l’être le plus enraciné dans cette patrie intérieure de la Poésie qu’il ne faut pas confondre avec les régimes qui la régissent,  écoles diverses novatrices ou académiques. Suspect à toutes les littératures établies,  étranger aux diverses coteries,  il a connu le sort de tous les pionniers et s’apparente par là à des hommes comme Reverdy,  Cendrars,  Jean de Bosschère qui pour la nouvelle génération évoquent des noms plus que des oeuvres. Comme si la jeune poésie avait commencé en 40 ou même en 24 !  Goll fut en somme un révolutionnaire d’avant la prise du pouvoir.

Yvan Goll,  ce musicien gnomique,  ce fraternel alchimiste dont on ne saura jamais très bien si les puissances du coeur l’emportèrent en lui sur celles de l’imagination,  ou inversement,  s’il fut ou non cérébral,  comme on dit,  plutôt qu’instinctif,  Goll,  le plus concerté et le plus spontané des poètes nous apparaît en effet tout cela au moment de la revanche posthume que lui offre la collection Seghers. C’est qu’aussi bien son oeuvre choisie est présentée ici avec un appareil critique tout à fait exceptionnel,  d’autant plus exceptionnel qu’à l’exclusion de Jules Romains qui bénéficie lui-même de tout le recul souhaitable les essayistes qui s’emploient à mettre Goll en valeur n’appartiennent à aucun des clans ou des mouvements de la poésie actuelle. Raisonnée ou passionnée leur adhésion échappe ainsi à tout parti-pris doctrinal. C’est le cas pour Marcel Brion qui parle en lecteur non prévenu et dit du même coup l’essentiel sur le plaisir poétique,  pour Francis -J. Carmody et Richard Exner,  le premier traitant de l’oeuvre française,  le deuxième de l’oeuvre allemande de Goll.

… Goll,  cet alchimiste du verbe (et il prétendait par les mots attendre la "res ",  la chose en soi) Goll ce mystique de l’objet dont-il souhaitait qu’il le "dévorât "s’est trouvé en un sens captif de ces "Cercles magiques "qui lui inspirèrent un de ses derniers recueils …

Si les plus émouvants,  les plus beaux peut-être de ses poèmes furent les derniers,  écrits en allemand (L’herbe du Songe) à l’époque où il agonisait,  terrassé par la plus étrange des maladies,  la leucémie,  je crois qu’un poème des "Cercles magiques ",  "Les portes "résume mieux que tout autre ce que fût sa quête passionnée:

J’ai passé devant tant de portes

Dans le couloir des peurs perdues et des rêves séquestrés

J’ai entendu derrière les portes des arbres qu’on torturait

Et des rivières qu’on essayait de dompter

J’ai passé devant la porte dorée de la connaissance

Devant des portes qui brûlaient et qui ne s’ouvraient pas

Devant des portes lasses de s’être trop fermées

D’autres comme des miroirs où ne passaient que les anges

Mais il est une porte simple,  sans verrou,  ni loquet

Tout au fond du couloir tout à l’opposé du cadran

La porte qui conduit hors de toi

Personne ne la pousse jamais

     Je m’excuse de ne pas avoir mis l’accent sur la grandeur de Goll,  j’ai simplement tenu à dire combien son oeuvre était arbitraire,  fraternelle. De toute beauté,  de trop de beauté peut-être. Mais Goll,  à sa façon a lui aussi "trouvé la beauté amère ".

                                                                                                       Léon-Gabriel Gros

[22] "…mieux que la réciproque,  c'est la mise en oeuvre chez Yvan Goll,  qui éclaire ses vues théoriques et nul poème,  à ce propos,  ne les explique mieux que Femme—Forêt:

Femme—forêt

Forêt—femme

Me frôlant de tes foulées de renarde

Me nourrissant de tes yeux bleus de peur

Comme les mûres noctambules

Ton sang frais de fraise écrasée

Sucre les mots dans ma bouche-brasier

Je suis le bourdon mangé par ta rose

Le pluvier bu par la source féroce

A tous les Clairs de lune

Substituant ton Clair de Claire

[23] Dans les oeuvres complètes de Paul Claudel, Editions Gallimard,  tome XVIII p. 330 à 335:  Deux Préfaces. A un livre de Joseph Samson intitulé:  "Paul Claudel,  Musicien" se trouve un dialogue  (texte de Claudel) entre L’UN et L’AUTRE qui n’est pas sans analogie avec une scène de Mathusalem:

"L’UN:  - J’ai bien écrit autrefois,  oui, j’en suis sûr !  j’en suis absolument sûr !  quelque chose sur la géométrie sans espace.

L’AUTRE:  - On m’a dit aussi que quand vous étiez enfant vous réclamiez à tue-tête du pain sans pain.

L’UN:  - Alors,  je ne m’étonne pas d’avoir reçu cet impressionnant paquet de pages dactylographiées qui porte pour titre un nom propre qui est le mien, suivi, ma foi !  de cette épithète:  Musicien !

L’AUTRE:  - Et l’auteur n’est rien de moins que Samson, le maître dont toute la France a entendu parler, de la plus belle chapelle de notre territoire sonore.

L’UN:  - Moi qui n’ai jamais pu apprendre mes notes et qui me réfugiais dans la cave quand maman voulait me donner ma leçon de piano ! - Qu’est-ce que vous dites ?  Allez-y et qu’il n’en soit plus question !

L’AUTRE:  - Ce sont les vers d’un certain Yvan Goll que j’ai lus ce matin dans une revue et qui me trottent par la tête: 

Jean sans Terre sur un bateau sans quille

Ayant couru les mers sans horizon

Débarque un jour sans aube au port sans ville

Et frappe à quelque porte sans maison.

Il reconnaît la femme sans figure...

                                               et coetera!

[24] "Si j’étais seulement cinéaste! "disait le poète Yvan Goll. "Seul le film permet de

rendre la poésie visuelle ". Le même Goll intitule une de ses pièces La Chaplinade(1923)...

[25]Version française et allemande. Il s’agit d’une  "roche percée" qui émerge de l’Océan,  au Canada,  et qui a beaucoup impressionné Y. Goll. Dans ce long poème en 15 chants,  l’auteur nous en fournit une description exhaustive externe et interne. Battue des vagues,  habitée par d’innombrables oiseaux dont la vie contraste avec l’apparente stérilité du rocher,  hérissée de toutes les variétés de coquillages,  elle offre un spectacle étrange qui ne pouvait laisser indifférent le surréaliste Goll. "Précieuse",   "vivante",   "inhumaine",   "chantante",   "philosophale",  elle devient pour Yvan Goll,  mythe. Elle entre dans une éternité où le temps et l’espace s’abolissent:  aussi son histoire,  sa  "vie" est-elle identique à celle des montagnes des rochers célèbres sous toutes les latitudes.
Evocation riche en mots étranges — et souvent d’une grande précision technique — cette poésie,  nettement marquée au sceau du surréalisme,  allie la magie à la minéralogie,  la géologie et la zoologie.

Le poème est illustré par trois gravures de Yves Tanguy aux traits ténus,  échafaudages ajourés qui s’équilibrent hors de toute pesanteur. ”

                                              

[26] Robert Kemp : Souvenir d'Yvan Goll

Mesdames, Messieurs,

Vous ne mesurez pas, j'en ai peur, le profond regret que j'éprouve à ne pas être ce soir parmi vous. Il a fallu que, les engagements pris depuis deux mois, les affiches collées, les notes de journaux imprimés, je fusse forcé de parler à Genève de Pirandello, pour ne pas m'associer à vous dans l'hommage rendu à Yvan Goll. Assurément, là comme ici, je me sentirai au service des lettres. Mais, Pirandello n'a plus guère besoin de nous. Sa gloire a éclaté. Celle d'Yvan Goll est encore presque secrète, lovée dans le souvenir de quelques initiés.

            Yvan Goll !  !  Je les ai connus, Claire et lui, chez une grande artiste, peut-être la plus grande musicienne de notre époque, Wanda Landowska ; nous nous sommes rendus, tantôt à Montmartre quand la grande claveciniste, l(interprète sans égale de Bach, de Mozart, de Scarlatti, nous réunissait autour d'un borsch à la polonaise, et d'un immense bassin où flottaient comme des nénuphars , de larges champignons, des cèpes aux parfums violents.

Et des bougies de cire noire nous éclairaient en clignotant .

            Ou encore, dans la maison de Wanda à Saint-Leu, quand , après le dîner, ses cheveux noirs desserrés, et voltigeant sur ses épaules, elle jouait La Fantaisie chromatique , pour nous seuls, les odeurs nocturnes du jardin entrant en bouffées par la fenêtre ouverte ; ou quelques unes de ses chères Variations Goldberg .

Ce qui me frappait en eux, c'était d'abord le caractère pathétique du couple humain, d'une harmonie : comme si deux corps ne pouvaient vibrer, comme les deux cordes d'un la aigu au piano, sans que l'autre, son jumeau, ne vibrât à la même seconde .

C'était aussi le caractère étrange, les tons dorés, l'aura poétique des deux êtres, toujours près l'un de l'autre, elle appuyée sur lui, épaule contre épaule.

            C'était aussi la physionomie d'Yvan, si particulièrement poétique . Non poétique à la façon romantique d'un Byron ou d'un Lamartine ; mais songeuse, inquiète, tourmentée, secouée de frissons angoissés ; et ce regard qui semblait toujours vous interroger, avec un peu de méfiance ….

            Voilà dix ans bientôt, en février 1950, qu'Yvan Goll est mort de leucémie à l'hôpital américain de Paris . Cette soirée-ci devrait être le terme du couloir de ténèbres que tout poète est fatalement contraint de suivre avant de déboucher dans la large notoriété. Je le souhaite bien . Car Yvan Goll a mérité une revanche.

            Les professeurs de littérature ne parlent pas assez de lui. Ainsi, le fameux Lanson, aide-mémoire des Facultés, parle d'Apollinaire et d'Eluard, mais n'admet pas Yvan Goll dans son index. Il est vrai qu'il oublie aussi Saint-John Perse et Pierre Jean-Jouve. Le Bédier-Hasard est de même muet  … Le Jasinski, le Kléber Haedens, le gros ouvrage de chez Delagrave, Neuf siècles de littérature française, auquel j'ai collaboré - mais pas pour le chapitre de la poésie, - oublie de le mentionner . Le soigneux René Lalou, loue en quatre mots "les gentils duos surréalistes de Claire et Yvan Goll" , ce qui ne donne pas une idée bien nette de l'œuvre du mari  … Le nouveau dictionnaire d'auteurs dramatiques, tout frais, de Bergeaud, si précieux, ne place pas, comme il le devrait, Yvan Goll entre Gogol et Goncourt . Henri Clouard, plus généreux, dit que cette poésie, de Claire et d'Yvan, "vise à l'essentiel" . Il parle d'une synthèse idéaliste à force de raccourcis et d'allusions elliptiques . Il les désigne comme "annonciateurs du surréalisme": il nomme le grand poème de Jean sans Terre ; mais il blâme une "prosodie capricieuse" qui empêche qu'on ne retienne leurs vers . C'est l'éternel procès fait au vers libre et aux techniques irrégulières  … Enfin, c'est un peu mieux .

            Il est vrai que cette technique est fatale. Elle éloigne le vulgaire ; ne livre ses charmes délicats qu'aux vrais amis, si rares , de la poésie, et aux spécialistes de la métrique . Yvan Goll a eu, chez nous , contre lui, d'être un poète bilingue. Il était fils d'un alsacien et d'une lorraine, né à Saint-Dié, et fut instruit dans des écoles et à la Faculté de Strasbourg sous le joug allemand . Il n'est arrivé à Paris qu'en 1919. Mais, dès lors, c'est sa vraie langue maternelle, le français, qu'il a employé, avec des raffinements exquis 

            De cette poésie, que loue le poète unanimiste Jules Romains et quelques autres dans le livre  de la collection Seghers, Poètes d'aujourd'hui . Jules Romains détache surtout du vaste poème de Jean sans Terre , "personnage intérieur du poète". Aussitôt après, Marcel Brion peint Goll comme "un être rayonnant" tout illuminé de poésie"  …" Au niveau de la cime des arbres ou caressant la pointe de la Tour Eiffel ". Il parle de sa mélancolie poignante, présence anticipée de la mort  …"

            Mais je pense que ce soir, c'est surtout du poète qu'on va parler. Je n'ai, (critique dramatique qui n'a jamais rien vu jouer d'Yvan Goll) qu'à dire l'impression que me laisse la lecture de son théâtre. Non tout entier . je ne connais ni Mélusine, ni Phèdre, oeuvres écrites pour la musique, ni l'Ecurie d'Augias , ni Ame par dessus-bord qui sont en langue allemande. J'ai lu Mathusalem et Assurance contre le suicide . Ce sont des fantaisies cocasses, mais intimement pénétrées des venins de la satire ; des pièces qui, trente ans d'avance, annonçaient Beckett et Ionesco; l'auteur de Fin de partie  et d'En attendant Godot ; l'auteur de La Cantatrice chauve  et de Comment s'en débarrasser . Les mêmes propos ininterrompus, qui aboutissent à créer des personnages grotesques et hideux ; le vieux bourgeois avare, conformiste, Mathusalem , fabricant de chaussures, parle avec son épouse, au début, exactement et de la même façon drolatique, irrésistiblement comique, dont dialogue le couple bourgeois de  La Cantatrice…L'Assurance contre le suicide , plus débridée encore, agite des fantoches absurdes et dignes d'être assommés par celui qui les écoute. C'est une drôlerie pessimiste, si je puis dire, d'un élan et d'une imagination extraordinaires, - dans le baroque . Le succès qu'on fait à Beckett et à Ionesco, Goll, apparaissant aujourd'hui, l'obtiendrait et en serait aussi digne qu'eux . Ce fût le sort de Goll dramaturge. Reste la cour d'appel ; et l'espoir qu'un audacieux directeur profite de l'atmosphère favorable qui nous entoure pour tenter une représentation de Mathusalem , la plus facile à jouer des deux pièces .

                                                           Robert Kemp

21 novembre 1958 : Soirée donnée en hommage à Yvan Goll, à la Galerie Devèche à Paris sous la présidence de Robert Kemp : Souvenir d'Yvan Goll , avec la participation de Edmée de la Rochefoucault, Alain Bosquet, Georges Cattani et Jules Romains .

[27]- Goll précurseur de Ionesco …on pourrait relever de nombreux parallélismes dans les deux premières scènes de  "Mathusalem" et de  "la Cantatrice chauve "...Ces coïncidences sont troublantes ; elles indiquent au moins combien Ionesco est proche de cette philosophie dadaïste qui fit fureur après la première guerre.... "Mathusalem " est une pièce sans doute prise dans le courant idéologique et les techniques des années 20  (l’expressionnisme,  Brecht sont aussi parfois voisins) mais qui,  jouée aujourd'hui,  révélerait une richesse et une modernité que n'ont pas toutes les pièces dites d'avant-garde.

[28] créée au Kleine Theater de Kassel le 27 février 1926

[29]Sur ce thème,  on doit lire:

Jarhbuch der deutschen Akademie für Sprache und Dichtung 1966 - Erhard Schwandt,  Korrekturen zum Bericht von Reinhard Döhl. Biographie und Chronologie,  p.191 à 206 - Heidelberg / Darmstadt,  1967 et,  Claire Goll:  La Poursuite du Vent,  Orban 1975 p.274

[30] Claire a dédicacé à Jean Oswald et à son épouse Margaret : Elégies Internationales, Deuxième livre de JsT, Troisième livre de JsT, Chansons de France et Les Cercles Magiques

[31] On peut consulter cette Bibliographie au Schiller National Museum à Marbach a N. - Allemagne ainsi qu’à la Bibliothèque Jacques Doucet,  à Paris.

[32] à traduire

[33] sur Claire et Yvan pages 61 - 190 - 195 /196

p.61:  Englouti depuis des millénaires surgissent sous les espèces de quelque livre de leur cru,  des amis qui trépassèrent. Oh!  Ils ne me reprochent rien. Devrais-je me reprocher de ne pas les avoir aimés ?  Yvan Goll,  à qui la peur octroyait de sombres ailes... Yvan Goll,  quand il habitait l'île Saint-Louis,  n'avait qu'à s'envoler par dessus la moitié de la Seine pour atterrir rue des Rosiers,  se procurant,  là,  des nourritures juives qui me soulevaient le coeur à vomir,  trop chargées en sacramentel...

p. 195 Le visage de Claire Goll,  martyrisé par les années,  brille de retours de beauté sous la chevelure chauffée au rouge. Elle me reproche de ne rien faire pour la mémoire d'Yvan Goll,  son mari. Que pourrait-on faire ?  Il était peureux,  malheureux,  un véritable arbre humain aimanté à convoquer sur lui les rafales policières et militaires de l'Allemagne dont la langue était aussi la sienne. Il écrivait de bons vers et sa femme de beaux romans. Claire Goll et Yvan Goll habitaient,  un temps,  l'île Saint-Louis. Un léger saut par-dessus la moitié de la Seine et l'on était rue des Rosiers,  ou un homme au poil noir vendait trois citrons dont le jaune strident dialoguait avec son melon noir. Alors le quartier juif éclatait d'une inexpiable intensité dans sa propre ressemblance,  les carpes dans le tonneau,  les bouchers barbus sous un feutre noir,  partout Rebecca perruquée,  sur le ciment de la rue des enfants avec des oreilles de cerf,  et de vieux hommes la face gonflée de gésiers d'oie,  et des kabbalistes barbus au visage parfois classique,  aquilin,  à peine frotté de tartare,  l'ivresse d'un printemps qui montait de cette Fête-Dieu à longueur de semaine et de journée,  et Yvan,  bizarre prénom russe à majuscule bretonne,  ramenait quelques emplettes...

[34] Se trouve à la Bibliothèque Jacques Doucet à Paris V - I - 52 -9581

[35]Cette correspondance d’un exceptionnel intérêt paraîtra sous un autre titre:  Meiner Seele Töne chez Scherz en 1978 avec des commentaires d’une excellente spécialiste de Goll,  Barbara Glauert  (466 p.)

[36] Ce livre de souvenirs relate l'aventure de la revue "900 ",  de "Bifur ". Il y est souvent question de Goll et de ses relations avec Joyce (p. 30 à 64),  Malraux (p. 281 / 82)

[37]C'est la première édition de la traduction de 41 poèmes de "Abendgesang" "Le Chant du Soir "par Claire Goll ; la version complète,  Neila,  51 poèmes,  paraîtra en 1971 aux Editions Caractères.

[38]“ Sur la même ligne que Pierre Albert-Birot, Yvan GOLL est parmi les épigones de Jarry et d’Apollinaire. Il apporte en outre au théâtre français une couleur expressionniste. Parfaitement bilingue,  aussi à l’aise parmi l’avant-garde berlinoise (à qui fut d’abord présentée sa pièce) qu’à Paris où il avait de nombreux amis,  il ne sut malheureusement pas choisir entre l’expressionnisme,  l ' "apollinarisme "et les tendances nouvelles,  de sorte qu’il se vit successivement écarté par Dada et par le groupe d’André Breton. Il fonda la revue   "Surréalisme" qui s’inspirait directement de la doctrine d'Apollinaire,  un mois à peine avant la publication du premier  "Manifeste" de Breton. Autant dire qu’elle fut immédiatement éclipsée.

Pourtant “ Mathusalem ou l’éternel bourgeois “,  drame satirique écrit en 1919,  ne manque pas d’originalité dramatique. Comme Apollinaire avait transposé,  faisant du choeur antique le mégaphone,  du bâton le pistolet,  Goll chercha de nouveaux moyens d’adaptation du théâtre au public contemporain et les trouva dans le surréalisme et l’alogique. Entendons-nous bien,  il n’est pas question d’automatisme et d’inconscient comme chez Breton. Pour lui,   "le surréalisme est la plus forte négation du réalisme. Il fait apparaître la réalité sous le masque de l’apparence ".La règle du dramaturge surréaliste sera donc de mettre les instincts à nu,  au détriment du caractère et de la psychologie. Quant à l’alogique,  qui a pour but de tourner en ridicule les conventions,  elle s’exprimera par l’humour et servira à montrer les multiples pensées qui traversent l’homme en un seul instant.…(suit une analyse de la pièce) Plus que la fantaisie bouffonne de cette histoire morale,  nous intéresse la dramaturgie. L’auteur ne demande pas au spectateur de s’identifier à l’un quelconque de ses personnages,  au contraire,  il fait tout pour l’en détacher par la caricature,  par l’emploi de masques,  par l’intervention d’automates dérisoires qui racontent des histoires à pleurer. Devant Mathusalem,  il fait surgir son double,  qui est la conscience d’Ubu. Quand il dort,  on projette ses rêves filmés (érotisme et peur animale). L’étudiant,  comme l’amoureux de Larountala,  est figuré par trois acteurs qui sont:  Moi (l’être bassement réel),  Toi (l’être social),  Lui (le subconscient obscène). Parfois le dialogue délicieusement absurde préfigure le théâtre d’aujourd’hui: 

Mathusalem: Mon fils a fait hier une manille.

Mme Camphre:  Notre fille prend tous les jours le tramway 28.

Mathusalem:  Quand mon fils sort,  il n’oublie jamais ses cigarettes.

Mme Camphre:  Mais ce sera un couple merveilleux !  A quand les fiançailles ? (p.61)

Yvan Goll fonda en 1924 un  "théâtre surréaliste" où il comptait faire jouer Apollinaire,  Albert-Birot,  Maïakowski,  Stramm,  etc.…En fait son projet échoua,  mais Mathusalem fut représenté par la compagnie du Loup blanc au Théâtre Michel,  à partir du 10 mars 1927…

La presse fut unanimement favorable au spectacle  (1) et parla de dadaïsme et de surréalisme avec sympathie. Toutefois,  on ne peut pas dire qu’elle se trompait totalement en employant ces termes,  car les espèces de marionnettes livrées en proie au public,  la compénétration du film et du théâtre pour transcrire un rêve,  l’accent mis sur l’absurdité du langage,  sont bien des thèmes et des techniques cultivés par ces deux mouvements. Avec  "Les Immortels ",  deux surdrames à peine postérieurs …(suit l’analyse des  "Les Immortels "). Le premier de ces  "surdrames ". Celui-qui-ne-meurt-pas, illustre avec beaucoup de grotesque (c’est une qualité dramatique) l’idée que l’artiste malgré toutes les forces liguées contre lui,  ne périt pas dans la mémoire des hommes. La technique théâtrale fait songer aux  "Mariés de la Tour Eiffel ",  bien que l’oeuvre d’Yvan Goll leur soit antérieure de quatre ans et qu’elle soit restée inédite jusqu’en 1963. De même,  Assurance contre le Suicide,  qui pourrait vérifier l’idée que la femme s’attache à celui qui saura toujours l’étonner,  est une farce aux multiples interprétations possibles.

Yvan Goll marque une étape notable dans le théâtre que nous étudions,  en opérant la jonction entre certaines formes de l’expressionnisme (qui ont influencé dadaïsme et surréalisme au théâtre) et un spectacle qui revêt la plus apparente dérision pour nous communiquer les angoisses d’une jeunesse aux prises avec un univers adulte qui nie ses plus chères valeurs,  son idéal d’amour et ses aspirations sociales.

(1) à l’exception de la presse dite de droite (voir extraits de presse de 1927 concernant  "Mathusalem ")

[39] Jean Bertho n'a jamais trouvé trace de l'édition de "L'Ignifère pourtant annoncée  ici p.184 aux Editions Jean Petithory pour 1967 également .

[40]  Les deux poèmes inédits ,"Voyance "et "Explosion du Présent ", datés du 27 juillet 1967 ne sont sans doute pas parus avec les 2 dessins originaux de Czaky ( ils font partie de la collection personnelle de Jean Bertho. ainsi que une lettre manuscrite adressée à l'éditeur Jean Petithory le 26 . VII .70 ( voir à cette date )

"Voyance" sera repris (avec des variantes) dans les 59 poèmes de "L'Ignifère ", Librairie Saint-Germain-des-Prés , 1969

[41]A la page 436,  il est annoncé la parution prochaine d’une Bibliographie complète des oeuvres d’Yvan Goll par Dietrich Schaefer.

[42] importante à traduire

[43] "Chant du Soir ",  titre du 46 ème poème de cette édition. Dans l'édition de luxe parue chez Mourlot en 1967 sous le titre "Bouquet de rêves pour Neila ",  Claire Goll avait seulement donné 41 des 51 poèmes,  et sa traduction comportait alors de nombreuses variantes.

[44] Schiller National Museum,  Marbach a. N. ( 81. 2389)

[45] On peut consulter cette Bibliographie au Schiller National Museum à Marbach a N.,  Allemagne:  Nr. 74-22,  622

[46] Ce livre de souvenirs raconte la vie du couple Goll et comporte des jugements parfois sévères sur certains grands contemporains. Le livre fit un certain scandale dans le milieu des lettres.

[47] article signé ; Claire Goll, juste avant la sortie de "La Poursuite du Vent"

[48] Bernard Pivot avait,  pour son émission "Apostrophes "du 15-10-1976,  choisi plusieurs de ses invités en fonction du livre de Claire Goll,  La Poursuite du Vent. Quelques uns,  en particulier Clara Malraux et Philippe Jacottet,  étaient venus avec l'intention de ne pas ménager Claire Goll qui fut attaquée pour certains propos désobligeants de son livre. Il existe,  et c’est heureux un enregistrement magnétoscopé de cette émission qui permet de rendre en partie justice à Claire Goll ".

Extraits de l’article de Bertrand Poirot-Delpech:

"…Avec  "La Poursuite du Vent",  la veuve du poète Yvan Goll pousse l’indiscrétion jusqu’au ragot,  et la méchanceté jusqu’au règlement de comptes sénile. Faute de savoir discerner par quoi les génies qu’elle a croisés en quatre vingt cinq ans de vie d’artiste sortant de l’ordinaire,  elle s’est cramponnée à l’évidence qu’en privé ils ne se distinguent guère du commun sinon…par un surcroît d’égoïsme et de lâcheté. Joyce se réduit pour elle à un air "sournois et minaudant "; son amant Rilke à "de l’arrivisme salonard "; Breton à un manque d’humour ; Chagall à de l’avarice ; Saint-John Perse à de la suffisance ; Malraux l’indispose par…ses points noirs sur le nez ; Audiberti l’écœure et Henry Miller la fait "vomir". Que n’a-t-elle préféré à leur compagnie,  et parfois à leurs avances,  celle de gens moins considérables,  donc plus à son niveau ?

Seule excuse à ce snobisme dépité d’emmerderesse:  le besoin de venger une longue vie ratée de fillette persécutée,  d’épouse sans gloire ni argent,  de maîtresse bafouée,  avortée et,  semble-t-il,  frigide. A sa façon pesteuse qui ne salit qu’elle-même,  Claire Goll a assumé l’état d ' "amas d’ovaires ",  d ' "animaux de cirque mesquins,  jaloux et masochistes "auquel,  à l’en croire,  son époque a relégué la femme.

Même un être d’une tout autre qualité,  comme Clara Malraux,  n’évite pas les perfidies liées à cet asservissement général du "deuxième sexe" par le premier.

…Juif ou pas,  c’est cet idéal de sagesse que leur vieil ami Berl s’est toujours fixé,  quant à lui,  et pour lequel,  juste avant de mourir,  il a radieusement témoigné,  en réponse à l’Interrogatoire filial de Patrick Modiano.…

…Y compris,  aussi,  dans la façon de juger les hommes. A l’inverse des chipies bornées comme Claire Goll,  il se grandit lui-même à négliger ce qui rapetisse les autres,  et anticipe,  par sérénité généreuse,  sur les jugements de la postérité. "

Jean Bertho trouve,  à la lecture,  l’article de Bertrand Poirot-Delpech:  "particulièrement attristant,  totalement injuste,  dépourvu d’objectivité,  et plus grave encore,  du minimum d’honnêteté. Que Bertrand Poirot-Delpech ne s’est-il inspiré d’Emmanuel Berl !  ".

[49]Dans l’émission  "Apostrophes" du 15-10,  Claire Goll a avoué qu’elle adorait Giscard  " parce que sur l’intervention d’André Malraux (dont elle était alors la maîtresse),  il l’avait en 1970 exonérée de 1 million 300.000 francs anciens de droits de succession se rapportant à des actions et obligations venant de sa tante qu’elle avait (sic) omis de déclarer  "…

notre président de la République a - si l’on peut dire - vraiment le Goll de l’emploi.

[50] C’est la dernière oeuvre de Goll qui paraîtra du vivant de Claire

[51] Reprise du texte "Yvan Goll expressionniste et moderniste appliqué "p.45 à 73 déjà paru dans "Liberté "en 1974

[52] « Par testament, Claire Goll, décédée le 30 mai 1977, a fait de l'ensemble des manuscrits, des livres imprimés, des oeuvres d'art et des objets divers contenus dans son double appartement au 47 rue Vaneau à Paris , deux parts :

n l'une avec les manuscrits et les imprimés en langues allemande et anglaise, plus un choix de peintures, gravures et photographies, était destinée au musée Schiller à Marbach (Allemagne) où elle devait prendre place au sein des archives littéraires allemandes que cette institution a mission de conserver et de communiquer. Cette dévolution représentait la contrepartie de la pension viagère que depuis 1971, la République fédérale d'Allemagne lui versait mensuellement. Le Musée Schiller, à Marbach, est chargé de recueillir et de conserver les archives littéraires allemandes. Il possède les papiers et les livres de plus de trois cents écrivains qui se sont fait un nom dans la littérature. Il souhaita faire entrer dans ses collections les manuscrits et les oeuvres d'Yvan et Claire Goll.

n l'autre, avec les manuscrits, les imprimés en langue française, la bibliothèque, la majeure partie des oeuvres d'art, le mobilier et les objets personnels ayant appartenu à Yvan et à Claire, revenait à la ville de Saint-Dié des Vosges. 

( Albert Ronsin , Conservateur honoraire de la Bibliothèque de S.D.d.V. , Président des Amis de la Fondation Yvan et Claire Goll )

Claire Goll décédait le 30 mai 1977,  après avoir traduit,  fait éditer ou rééditer dans une douzaine de langues (allemand,  anglais, français,  espagnol, italien, japonais, bengali) une grande partie de l'oeuvre d'Yvan,  inconnue du "grand public ",  en raison de la rareté et du prix des Editions de luxe illustrées.

Claire avait été,  comme elle le souhaitait,  la parfaite secrétaire d'un mort . C'est elle qui a réussi à lui redonner vie. Dans un exemplaire de Traumkraut Claire Goll a écrit de son habituelle encre rouge Claire sur la page de garde et Claire Goll sur la page de titre.

Un Edelweiss se trouvait dans cet exemplaire ; il ne peut s’agir que de celui dont il question dans  "Meiner Seele Töne",  lettre de Claire  (en cure à Challes-les-Eaux) datée du jeudi 19 août 1948 p.283: 

"mais tout cela n’est finalement qu’une question de patience … cette plante de la solitude et de l’altitude t’en enseignera peut-être un peu. Elle s’est patiemment adaptée à la glace et au soleil le plus ardent . Son petit pelage est aussi doux que celui d’un animal. Cet edelweiss vient de la chaîne des glaciers de Belledone.… "

dans sa note 1 p.408 Barbara Glauert dit que cet edelweiss n’était pas joint à la lettre originale ; et pour cause en avril 1972,  Claire donnait à la ville de Saint-Dié "…une croix de Lorraine et flamme "Honneur et Patrie "en métal argenté des Français Libres ayant appartenu à Yvan Goll à New-York,  un edelweiss cueilli pour Claire dans les montagnes du Tyrol en 1949. "

Albert Ronsin - Le legs Yvan et Claire Goll à Saint-Dié —Regards n° 102,  Avril 1980)

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Claire & Yvan GOLL
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