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Claire & Yvan GOLL
Claire & Yvan GOLL
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2 décembre 2008

Bibliographie Claire et Yvan Goll 39/47

26 août 1939 : Ivan et Claire Goll quittent la France depuis le port de Boulogne à bord du Veendam , bateau Hollandais qui  les mène à New-York le 6 septembre 1939.

Revue du Rhin III, n° 8 - août 1939. Eine Monatsschrift für Kunst und Litteratur.

Ivan Goll : Poème : "La Cathédrale de Strasbourg" [1], p. 44 à 46

Strasbourg : Editions Sébastian Brant.

Centaur, 1-2, sept-oct. 1939

Revue publiée par Girard den Brabander, Wolfgang Cordan et Jac. von Hattum.

p.33 à 37 : Ivan Goll, Revolution der französischen Lyric, suivi du poème

Portrait de Goll par Marc Chagall.

Maastricht, A.M. Stols, 1939

Una gran novelista francesa en la Habana (1940 )

Conférence donnée par Claire Goll sur Rainer-Maria Rilke

Cercle des Amis de la Culture française : Pages choisies d'Ivan et  Claire Goll . Introduction par le Dr. Roberto de la Torre

La Havane, Cuba, 9 mai 1940

The New Republic New-York  (1940 )

Aufbau n°15 -12 avril 1940 - Nachrichtenblatt des German Jewish Club, Inc.

Ivan Goll : Und die Nachtigallen singen doch p.18 [2]

New-York

Espuela de Plata. April-Juli 1940. Cuarderno bimestral de Arte y Poesia.

Ivan Goll : Jean sans Terre à Cuba p.1-2

Dir. J.L.Lima, G.P. Cisneros et al.

La Habana, Cuba

Partisan Review VII, n°4 - juillet - août 1940

p.290 à 293 : Ivan Goll : Jean sans Terre traverse l'Atlantique, John Landless Crosses the Atlantic. Edition bilingue (trad. anglaise par Clark Mills et Ivan Goll). Suivi de A note on Jean sans Terre par Louise Bogan p. 294-295.

Ed: F.W. Duper, Dwight Mac Donald, George L.K. Morris, William Phillips, Philip Rahv. New-York, 1940

                        

The Nation 151-n°41 (hebdomadaire) : 28 Sept. 1940 :

Ivan Goll, * Chanson de France Nous n'irons plus au bois ma belle [3], p.274

Aufbau  n° 49 -13 décembre 1940  - Nachrichtenblatt des German Jewish Club, Inc.

Ivan Goll : Jean sans Terre a le mal de Terre p. 8

New-York

Saturday Review of Literature (1940)

Poème de Jean sans Terre d'Ivan Goll

Poetry : un poème de Goll traduit par Clark Mills

Chicago, 1940

Ivan Goll : * Chansons de France, dessin de Fernand Léger 12 p.- couv. ill. en couleur, 25 cm. (700 copies numérotées)

Poets' Messages, The Gotham Book Mart, New-York 1940

View - Décembre/Janvier 1941 page 4 : Ivan Goll écrit : [4]

New York

The Nation - 152- n° 1 - 4 Janvier 1941 :

Ivan Goll, John Landless Circles The Earth Seven Times, (Jean sans Terre fait sept fois le Tour de la Terre) traduit par William Carlos Williams p. 23 / 24

13 janvier 1941 mort de James Joyce à Zurich

Aufbau II - n° 3 - 17 janvier 1941.  - Nachrichtenblatt des German Jewish Club, Inc.

Ivan Goll : Odysseus Joyce [5]p.5 (j'en ai la traduction)

New-York 1941

The Nation - 152- n°5 -1 février 1941 : Ivan Goll, Elégie pour James Joyce p. 133

Ivan Goll, John Landless at the final Port, traduction de William Carlos Williams

Diogenes n° 2, février 1941: Trois poèmes de Goll

Kansas City, Missouri

Aufbau II - février 1941 (Hebdomadaire) - Nachrichtenblatt des German Jewish Club, Inc.

Ivan Goll : article sur James Joyce in Pumps (j'en ai la traduction)

New York

The Shangaï Jewish Chronicle 12 avril 1941-

Ivan Goll : James Joyce. Ein Nachruf auf den grossen irischen Dichter p. 8

Books Abroad, Avril 1941 : Roditi sur "Chansons de France"

Providence Journal, Mai 1941 : Ivan Goll : John Landless mours for one dead

Jean sans Terre veille une morte, traduction de Clark Mills.

Providence R.I. mai 41 : Jean Sans Terre at the edge of the road, J.S.T. au bord de la route, traduction de Clark Mills.

Decision, août 1941. Direct. Klaus Mann. à compléter

USA

Decision, nov. 1941. Direct. Klaus Mann. Claire Goll : Audiberti & un poème traduit par Clark Mills, Ivan Goll : poème.

La Voix de France bimensuel - Nouvelle série n° 4 - 1 novembre 1941- New-York.

Rédacteur en chef : Robert Goffin 12 pages:

p.5 : Arthur Rimbaud, poème d'Ivan Goll (24 vers)

France Forever 1er Nov. 1941 : Poème de Goll

Claire Goll : Education barbare, Roman . In-16, 243 p.

Ce livre, le   ème de la Collection  "Voix de France" a été tiré à 250 exemplaires : 50   exemplaires sur Papier Text numérotés de 1 à 50 et 200 exemplaires sur Papier Corsican numérotés de 51 à 250   

Editions de la Maison Française , New-York  1941

Ivan Goll : * La Cancion de Juan sin Tierra

Traduction espagnole de Manuel Altolaguirre y Bernardo Clariana - 14 cm.- 83 p.

Coleccion "el ciervo herido" . La Habana (Cuba) 1941.

Claire Goll : Le Tombeau des Amants inconnus .Roman ( in-16, 182 p.)

Ce livre, le 5 ème de la Collection  "Voix de France" a été tiré à 250 exemplaires :

50 exemplaires sur Papier Text numérotés de 1à 50 et 200 exemplaires sur Papier Corsican numérotés de 51à 250

Editions de la Maison Française , New-York  1941

Les Lettres en Alsace : Ivan Goll * La mère du Soldat, p.478

Tirage à part, extrait de "Les Lettres en Alsace" - 24 cm., 1p.

Strasbourg, Librairie Istra, 1941.

Les Allemands : Emil Ludwig Traduction de Jean Longeville [6]

French & European Publications N.Y. 1941

La Voix de France Nouvelle série n°6 -1 décembre 1941.

Numéro spécial de pages consacré à Charles de Gaulle.

Ivan Goll : Vogue Galère "Paris"(56 vers)

New Direction in Poetry and Prose

Ivan Goll : Jean sans Terre découvre le Pôle ouest p.483/484

Ed. James Laughlin . Norfolk - Connecticut(1941)

Vice Versa. 1. n°2 : Jean sans Terre et son ombre p.10/12

Ed. Harry Brown and Dunstan Thompson. New York.1941

La Voix de France bimensuel -n° 8 -1er janvier 1942

Ivan Goll : Ballade de Jean l'Apatride p. 5

American Scholar 11 - n° 4 (1942) -

A Quarterly for the indépendant thinker (Phi Beta Kappa)

Ivan Goll :Jean sans Terre devant le Printemps et la Mort, Jean sans Terre fait sept fois le tour de la Terre, p. 427, Ballade de Jean l'Apatride p.432, Jean sans Terre sur les Cimes, p.434, Jean sans Terre achète Manhattan (44 vers) p.436

New York

La Voix de France bimensuel -n° 10 - 1er Février 1942 :

Ivan Goll, Chant des Invaincus (Nous buvons le lait noir, 24 vers), p.11.

Pour la Victoire, 14 Février 1942, New-York City : Ivan Goll : Poètes en exil, page 6

Amérique Française 1 - n° 3 (Revue littéraire) Dir. Pierre Baillargeon.

Ivan Goll : Jean sans Terre devant le Miroir, page 1 à 5

Montréal. 1942

La Voix de France, Nouvelle série.  - n° 13 - 15 mars 1942 :

La page de la Poésie : Ivan Goll : La Cathédrale de Strasbourg (titre : Jean sans Terre s'agenouille devant La Cathédrale de Strasbourg), page 5

15 mars 1942 : lettre de Goll à Breton [7]

La Voix de France Nouvelle série n° 16 -1er mai 1942 :

Cinéma par Claire Goll, page 9, avec en milieu de page deux dessins de Fernand Léger légendés :

Nous sommes heureux de reproduire deux dessins devenus classiques, de notre collaborateur Fernand Léger, qui illustrèrent, il y a quelques années,  "La Chaplinade" de notre ami Ivan Goll.

La Voix de France Nouvelle série n° 17 -15 mai 1942 : numéro spécial de 26 pages :

Hommage à l'Amérique :

l'Amérique aux sources de la Poésie par Yvan Goll, page 14

Jean sans Terre achète Manhattan (44 vers) par Yvan Goll, page 15

Cinéma par Claire Goll, avec une reproduction photographique de son visage, page 20

Ivan Goll : Jean sans terre nettoyé par le vide - Landless John cleansed by the void. Poème en édition bilingue, Traduction anglaise par Clark Mills, avec une eau-forte

(40 ex.) signée de Kurt Seligmann - 2 f.- 1 f. de pl.: couv. ill. - 38 cm.

New-York, Tandem Editions - Nierendorf Galeries 1942

Ivan Goll : * Songs of a Malay girl, Translated by (traduit par ) Clark Mills [8].

16 p. - 19 cm. - 200 ex..

The Swallow pamphlets 5.

Albuquerque (New Mexico), Allan Swallow Press, 1942

Claire Goll : My Sentimental Zoo  ( Nouvelles ) Translated by May de Huyn, decorated by Paul Mc Pharlin .

1000 exemplaires imprimés sur Special Peter Pauper - 126 pages .

Peter Pauper Press, Mount Vernon - New-York 1942

La Voix de France Nouvelle série n° 20 -1er/15 août 1942 : 12 pages

Poèmes américains traduits par Ivan Goll, page 9 :Valmondois (Clark Mills),

Le Roi des Ténèbres & Qui possède un royaume (Kenneth Patchen)

Cinéma par Claire Goll, page 10

Accent (vers 15 août 1942) : poème de Goll : Landless John cleansed by the Void

New-York 1942

Lettres Françaises de Buenos Aires - n° 6 -1er novembre 1942 : Dir. Roger Caillois.

Yvan Goll, Jean sans Terre et son ombre (40 vers), page 26/27, Jean sans Terre prend un bain de sang ( 36 vers), p.27/28

La Voix de France : Deuxième année n° 2 - mardi 3 novembre 1942. New-York

Rédacteur en chef : Henri Torrès (10 pages avec un changement complet de présentation)

p 4 : Le temps n'est pas pour nous, de John Latouche, traduit de l'anglais par Yvan Goll

La page 10 de La Voix de France devient

La Voix de Belgique : Rédacteur en chef : Robert Goffin.

La Voix de France : Deuxième année n° 4 - mardi 1er décembre 1942. New-York

Rédacteur en chef : Henri Torrès

page 4, Yvan Goll : La Grande misère de la France (48 vers) 

page 5, Quatre films de Guerre : Claire Goll

Franz Werfel : Le Chant de Bernadette, roman d'une destinée merveilleuse, traduit de l'allemand par Yvan Goll, cop. 1942. 20 cm. 469 p.  (8°)

Editions de la Maison Française, New-York.

La Voix de France : Deuxième année n° 5 - jeudi 17 décembre 1942. New-York

Rédacteur en chef : Henri Torrès

page 4 : Franz Werfel, Le Chant de Bernadette, traduction d'Ivan Goll …[9]

page 5 Terre Ravagée — Casablanca

Deux films — Deux Mondes : Claire Goll

The Torch of Freedom, Twenty exiles of history :

p.61 à 77 : Yvan Goll, Voltaire

Emil Ludwig et Henry B. Kranz, New-York — Toronto, Farrar et Rinehart 1943

Ecrivains et Poètes des Etats-Unis d'Amérique : 39 Poètes : Agee James, Aiken Conrad, Bogan Louise, Caldwel Erskine, Crane Hart, Crapsey Adelaide, Crowe Ransom John, Cummings E.E., Eliot T.S. (p.164-165, Trad. Ivan Goll ), Faulkner William, Frost Robert, Gide André, Green Julien, Gregory Horace, Hagedorn Hermann, Hemingway Ernest, Hillyer Robert, Hugues Langston, Jeffers Robinson, Laughlin James, Lindsay Vachel, Macleisch Archibald p.174-175 Trad. Ivan Goll, Miller Henry, Moore Marianne, Patchen Kenneth, Prokosch Frédéric p.200 Trad. Ivan Goll, Putnam H. Phelps, Ridge Lola, Rougemont Denis de, Sandburg Karl p.182 Trad. Ivan Goll, Saroyan William, Stein Gertrude, Steinbeck John, Stevens Wallace, Tate Allen, Teasdeale Sara, Van Doren Mark, Wahl Jean, Williams William Carlos et 14 Traducteurs : Aaigui Mme la Baronne de, Bespalof Rachel, Bokanovski Hélène, Chareau Dolly, Coindreau Maurice Edgard, Dugan Pierre, Duthuit Georges, Goll Ivan, Jolas Eugène, Lebel Robert, Roditi Edouard, Rollin Jean, Wahl Jean, Yourcenar Marguerite.

n° 27-28 de la Revue Fontaine Edition d'Alger Août 1943

- Fontaine, Paris 1945

The Heart of Europe (Le Coeur de l'Europe), An Anthology of creative writting in Europe 1920-1940. Edited by Klaus Mann u. H. Kesten with introduction by Dorothy Canfield Fischer. Section française : Introduction par Yvan Goll [10], p.3 ; Paul Valéry, Romain Rolland, André Gide, Marcel Proust, Maurice Martin du Gard, Paul Claudel, Valéry Larbaud, Jules Romains, Georges Duhamel, H. de Montherlant, Julien Green, François Mauriac, Louis Aragon, André Malraux, Paul Eluard, Jean Giraudoux, Yvan Goll : John Landless Leads the Caravan p.113, Antoine de Saint - Exupéry, Jacques Maritain, Jean Cocteau, Georges Bernanos, (970 p.)

New-York, L. B. Fischer 1943                                       

Emil Ludwig : Beethoven, Traduction française de Jean Longeville.[11]

French & European Publications N.Y. 1943 -

Yvan Goll :* Croix de Lorraine,

Poème calligraphié par Thomas Naegele. 1 ff. 28 cm.

Ed. Lucien Vogel - France Forever 1943

Hémisphères n° 1 - Eté 1943 : Directeur Yvan Goll. Saint-John Perse, Roger Caillois, George Barker, Charles Henri Ford, William Carlos Williams, Kenneth Patchen, Dunstan Thompson, Parker Tyler, Yvan Goll * Elégie d'Ihpétonga p.43-44-45, Alain Bosquet, Robert Lebel. 23 cm. - 64 p.

Editions Hémisphères, New - York. 1943

France Amérique XI ème Année - n° 531 - Dimanche 14 Novembre 1943 : (12 pages)

en première page : Grand Cortège de la Résistance en l'an mille neuf cent misère  (45 vers) Yvan Goll page 1

en page 7 : Sur l'Ecran par Claire Goll

France Amérique XI ème Année - n° 537 - Dimanche 26 Décembre 1943 : (12 pages)

en première page : Le Christ à l'Auréole de Phosphore [12] Yvan Goll (21 vers)

en page 8 : Sur l'Ecran par Claire Goll

Hémisphères n° 2-3 - Automne / Hiver 1943 / 44 : Directeur Yvan Goll.

1) Découverte des Tropiques : André Breton [13], Aimé Césaire, André Masson, Yvan Goll, corbeille de fruits [14] p.22, 23, 24 et Vénus Cubaine p.25, 26, 27 ; Nicolas Guillen, Emilio Ballagas

2) Prose of Poets : Henry Miller, Vive la France [15]; Claire Goll : Blanchisserie Chinoise

3) Between the Tropics : Poems and Prose by Philip Lamantia, John Latouche, Charles Dhuits, Jean Malaquais, Roger Caillois, Ramon Sartoris, Ste Croix Loyseau, Alain Bosquet

4 dessins d'André Masson - 23 cm. - 74 p. (8)

Editions Hémisphères, New - York. 1943

France Amérique XI ème année - 6 février 1944 - n° 543 :

Ivan Goll : Vin de Guerre (Vendanges 1943 - 36 vers) page 6

en page 5 : Sur l'Ecran par Claire Goll

Lettre du 16 avril 1944 à Max-Pol Fouchet :[16] 

Tropiques n°11 - mai 1944- Revue Culturelle (Trimestrielle) ; Sommaire:

Etiemble, Aimé Césaire, André Breton : Un grand poète noir, René Ménil : Les livres, les revues[17] p. 151/152

Fort-de-France, Martinique

Ivan Goll : Lucifer vieillissant

Montréal, Editions Variété 1944

France Amérique XI ème Année - n° 557 - Dimanche 14  Mai 1944 : (10 pages)

en page 5 : Sur l'Ecran par Claire Goll

page 6 : Chronique des Livres : Ivan Goll - Lucifer Vieillissant (138 pages) Ed. Corréa, Paris - Ed. Variété - Montréal — Hémisphères I-II-III, Revue franco-américaine de Poésie, directeur Ivan Goll (deux colonnes d'analyse critique signée P.A.W.)

Lettre d'Yvan Goll à Alain Bosquet du 18 mai 1944 [18]

Lettre d'Alain Bosquet à Yvan Goll le 22 mai 44 [19]

Circle, I - n°3, Revue artistique et littéraire - Ed. George Leite.

p.17-18 : Yvan Goll : Histoire de Parmenia l'havanaise, dédié à Henry Miller

Berkeley, Californie  (1944) 

Fontaine, Revue mensuelle de la Poésie et des Lettres Françaises, 5è année - n° 34

Directeur : Max-Pol Fouchet : Pierre Jean Jouve, Comte Sforza, André Rousseaux, Saint-John Perse : "Pluies", Roger Caillois: Sur l'art de Saint-John Perse [20], p.406, Yvan Goll :* Grand Cortège de la Résistance en l'an Mille neuf cent Misère 

(p.379-380), Clément Dane, Max Jacob.

Alger, 1944

Lettre du 15 août 44 de Goll à Henri Miller : [21]

Yvan Goll : * Landless John - Jean Sans Terre. Préface d'Allen Tate (1943). Traduction anglaise par Lionel Abel, William Carlos Williams, Clark Mills, John Gould Flechter. Edition de luxe 175 copies hand-set, hand-printed in three colors, avec 2 dessins originaux d'Eugène Berman, pagination double Texte français imprimé en rouge avec, en regard, le texte anglais imprimé en noir.- 2 f. d'ill.; 39 cm. - 30p.

San Francisco - The Grabhorn Press 1944

Hémisphères n° 4, 1944 - Directeur Yvan Goll :

Trois dialogues : Denis de Rougemont, Jean Malaquais, Alain Bosquet.

Charles Dhuits, Aimé Césaire, Nicolas Calas, Wallace Fowlie. New American Poetry,

un dessin de Wilfredo Lam - 23 cm. - 64 p.

Editions de la Maison Française, New-York.

The American Scolar  (1944) : A Yvan Goll, « Jean sans Terre » [22]

Aufbau - IV - 1/8/1944 - Nachrichtenblatt des German Jewish Club, Inc.

Grand cortège de la Résistance de l'an mille neuf cent Misère, poème d'Y. Goll p.32

New York

Les Oeuvres Nouvelles IV  n°97 ( 267 p. ) : Pierre Viré, Wallace Fowlie, Claire Goll : (L'Inconnue de la Seine, Le dîner de 500 francs, deux nouvelles p.119 à 186), Maurice Vittone .

Editions de la Maison Française New-York 1944

Rainer Maria Rilke : Briefe an eine Freundin, 1918-1925 .Herausgegeben von Richard von Mises .Copyright Herbert Steiner Publisher .

Victor & Hammer, Wells College Press, Aurora, New-York 1944

Anthologie de la Poésie française moderne : Préface Roger Caillois

Yvan Goll : Soleil p.644

Editions de l'Amateur, Buenos Aires, 1945 Editeur : Valentina Bastos.

Hémisphères n° 5, Printemps 1945 - Directeur Yvan Goll .

Magie et Poésie : Yvan Goll * Les Cercles Magiques p.3 à 5, Dr. Pierre Mabille, Kurt Seligmann, Johannes Urzidil, Denis de Rougemont, Charles Dhuits, Philip Lamantia, Mark Schorer, Joseph L. Blau, H.E. Jacob, Edouard Roditi, Ernest Harms. - 18 illustrations - 23 cm. - 80 p.

Editions de la Maison Française, New-York.

France Amérique XII ème Année - n° 606 - Dimanche 22 Avril 1945 :

Vision de Roosevelt par Yvan Goll (poème inédit) page 1

La Nouvelle Relève, vol. IV, n°2, Juin 1945 Directeurs : Claude Hurtubise et Robert Charbonneau. Textes de Saint-John Perse, ( Poème à l'Etrangère )Yvan Goll : Vénus arborescente p. 105-106 ( 33 vers ), Auguste Viatte, Simone Beaulieu .

Montréal 1945

28 juillet 1945 lettre de Goll à Oscar Roos [23]

Edouard Roditi : "The Poetry of Yvan Goll" Studie.

Diogenes, Cincinnati 1945

France Amérique XII ème Année - n° 638 - Dimanche 2 Décembre 1945 (12 pages)

en page 8 : Sur l'Ecran par Claire Goll

en page 11 : Le Courrier des Arts : Art fantastique par Yvan Goll

France Amérique XII ème Année - n° 642 - Dimanche 30 Décembre 1945:

(ce numéro manque à la B.N.)

Claire Goll :  Arsenic, roman ( "Un crime en Province" )  in -16, 235 p.

Editions Variétés, Dussault et Péladeau, Montréal 1945

Paru, janvier 1946

Note de R.C. sur Arsenic, roman de Claire Goll, Editions Variétés, Montréal

France Amérique n° 643 - Dimanche 6 janv. 1946 (12 pages) :

en page 6 : Sur l'Ecran par Claire Goll

en page 11, Courrier des Arts par Ivan Goll : Allen Ullmann (Norlyst Gallery)

France Amérique n° 645 -20 janv. 1946 :

en page 7 : Sur l'Ecran par Claire Goll

Courrier des Arts par Ivan Goll : David Smith (Galerie Bucholtz)

France Amérique n° 646 - 27 janv. 1946 :

en page 6 : Nouvelle inédite de Claire Goll : Les Barricades Mystérieuses

en page 7 : Sur l'Ecran par Claire Goll

Courrier des Arts par Ivan Goll : Peintures religieuses modernes (Durand Ruel) p.11

Centaur I - n° 5, février 1946 .Internationaal Culureel Maandblad [24].

Cordan, Vestdijk, Presser e.a.( Hrsg.)

Yvan Goll : "Atom Elegy " p.221

Amsterdam, W. L. Salm & Co. Gr. 8°,pages 177 à 240, 1946

France Amérique n° 647 - 3 février 1946 :

en page 3 : suite de la Nouvelle de Claire Goll : Les Barricades Mystérieuses

en page 7 : Sur l'Ecran par Claire Goll

Courrier des Arts par Ivan Goll : Galerie Neuf (Frances Wood) page 11

France Amérique n° 648 - 10 février. 1946

en page 6 : Les Barricades Mystérieuses de Claire Goll, suite

en page 7 : Sur l'Ecran par Claire Goll

Courrier des Arts par Ivan Goll [25] : Alexandra Pregel page 11

France Amérique n° 649 - 17 février. 1946 :

en page 3: Les Barricades Mystérieuses de Claire Goll, suite

en page 7 : Sur l'Ecran par Claire Goll

en page 7 : Courrier des Arts par Ivan Goll : An American Place

France Amérique n° 650 - 24 février. 1946 :

en page 3: Les Barricades Mystérieuses de Claire Goll, suite et Fin

en page 7 : Sur l'Ecran par Claire Goll

en page 7 : Courrier des Arts par Ivan Goll : Marc Chagall - Galerie Matisse [26]

Poème (35 vers)

France Amérique n° 651 - 3 mars. 1946 :

page 7 : Sur l'Ecran par Claire Goll

page 11- Courrier des Arts par Ivan Goll : l'Art océanien (Museum of  Modern Art)

France Amérique n° 652 - 10 mars 1946 :

page 11 - Courrier des Arts par Ivan Goll : Angna Enters (Newhouse Gallery)

France Amérique n° 653 - 17 mars 1946 :

page 4 : Sur l'Ecran par Claire Goll

page 11 - Courrier des Arts par Ivan Goll : Enrico Donati (Galerie Durand - Ruel)

France Amérique n° 654 - 24 mars 1946 :

page 7 : Sur l'Ecran par Claire Goll

Courrier des Arts par Ivan Goll : Jean Lurçat - Galerie Bignon

France Amérique n° 655 - 30 mars 1946 :

page 7 : Sur l'Ecran par Claire Goll

page 11 - Courrier des Arts par Ivan Goll : Eugène Berman (Galerie Julien Levi)

Hémisphères n° 6 - Mars 1946 (Directeur Yvan Goll) Nicolas Calas, Yvan Goll : Atom Elegy p.14/15/16, John Urzidil, George Leite, H. Roskolenko, Robert Lebel, Julien Gracq, André Frenaud, J.G. Rueff, P. Waldberg, Guillevic, Pierre Seghers, Loys Masson, Alain Bosquet, Robert Goffin . 2 dessins inédits d'Yves Tanguy, 23 cm., 64 p.

Editions de la Maison Française, New-York

France Amérique n° 656 - 7 avril 1946 :

Courrier des Arts : Ivan Goll : Ozenfant (Galerie Passedoit) p. 2

France Amérique n° 657 - 14 avril 1946 :

page 7 : Sur l'Ecran par Claire Goll

page 12 - Courrier des Arts : Ivan Goll : Fresques de Vertès

France Amérique n° 658 - 21 avril 1946 :

page 7 : Sur l'Ecran par Claire Goll

page 11 - Courrier des Arts : Ivan Goll : Débutants

France Amérique n° 660 - 5 mai 1946 : (4 pages) [27]

page 2 - Courrier des Arts : Ivan Goll : Reynold Arnould (Galerie Passedoit)[28]

France Amérique XII ème année n° 661 - 12 mai 1946 (3ème et dernier numéro à 4 pages)

France Amérique XIII ème année - Nouvelle série n° 1 - dimanche 19 mai 1946 (16 pages)Directeur : Michel Pobers, Directeur Politique : Henry Torrès

page 13, Ivan Goll : Les expositions : Braque à la Galerie Rosenberg

également page 13 : A l'écran, Claire Goll

France Amérique Nouvelle série n° 2 - dimanche 26 mai 1946 (12 pages)

page 6, Ivan Goll : Peintures françaises à la Galerie Wildenstein

France Amérique XIII ème Année - Nouvelle série n° 3 - Dimanche 2 juin 1946

(12 pages) page 9 - Ivan Goll : Les Expositions [29]

également page 9 : A l'écran, Claire Goll

France Amérique XIII ème Année - n° 5 - Dimanche 16 juin 1946

page 7 : Cent chefs d'œuvres de l'Ecole de Paris par André Bay

page 9 : A l'écran, Claire Goll

Fruit from Saturn    , Poems by Yvan Goll            : Atom Elegy p.11, The Magic Circles p.23, Lilith p. 29, Raziel p.35, Peach Elegy, p. 41, The Eye of Eyes p. 47  (53 p.)

Hémisphères Editions, New-York - juin 1946

                        

Accent Anthology

New-York 1946

Centaur I - n° 9, Juin 1946

Yvan Goll : A Marc Chagall, Poème. Illustration de Marc Chagall.p.449-450

Maastricht, A.M. Stols, 1946

France Amérique XIII ème Année - n° 10 - Dimanche 21 juillet 1946

page 9 : A l'écran, Claire Goll

également page 9, Ivan Goll [30]: Les Expositions

La Nouvelle Relève, Septembre1946, vol. V, n°4.

Louis-Marcel Raymond : La vie et l'oeuvre d'Yvan Goll p.289 à 309.

Yvan Goll, Poèmes : France 1940 "Nous n'irons plus au bois ma belle" [31] p. 310 à 312,

Chanson de la Galère "Paris" p.312/313, Terre de France p.313/315, Joseph Peyre, Philippe de Vendeuvre, Paul-André Lesort.

Montréal 1946

La Nouvelle Relève, octobre 1946 vol. V, n° 5.

Yvan Goll : Identité de Jean sans Terre - Identity of Landless John p. 432, Jean sans Terre le double - Landless John the double man, p. 433, Jean sans Terre aborde au dernier port p.434

Montréal 1946

La Nouvelle Relève, novembre 1946 vol. V, n° 6.  à vérifier

France Amérique XIII ème Année - n° 21 - Dimanche 6 octobre 1946

page 9 : A l'écran, Claire Goll

Yvan Goll : Peinture et Cinéma : La Tentation des peintres, également page 9

France Amérique XIII ème Année - n° 23 - Dimanche 20 octobre 1946

page 9 : A l'écran, Claire Goll

Yvan Goll : Dessins et aquarelles de Rodin à la Galerie Buchholz également page 9

France Amérique XIII ème Année - n° 25 - Dimanche 3 novembre 1946

page 7, Yvan Goll : Toulouse-Lautrec à la Galerie Wildenstein [32]

page 9 : A l'écran, Claire Goll

France Amérique XIII ème Année - n° 26 - Dimanche 10 novembre 1946

page 9 : A l'écran, Claire Goll

également page 9, Yvan Goll : Dans les Galeries

France Amérique XIII ème Année - n° 31 - Dimanche 15 décembre 1946

page 7 : Yvan Goll : Enluminures françaises à New-York

page 9 : A l'écran, Claire Goll

France Amérique XIII ème Année - n° 32 - Dimanche 22 décembre 1946

page 13 : A l'écran, Claire Goll

également page 13, Yvan Goll : 57ème rue : rue de France

Claire Goll : Diary of a horse, with four original drawings by Marc Chagall .

300 ex. numérotés de 1à 300 sur Ticonderoga Paper et 20 ex. numérotés de I à XX sur Canson et Montgolfier Paper signés par l'auteur .

Editions Hémisphères,  New-York 1946 ( 24 p. ill.  30 cm. )

Contes et Légendes Russes, par Claire Goll, illustrations de Jean Simard

55 p.+1 (4) f. de pl. en coul. couv. ill., 26 cm.

Editions Variétés, Montréal, Canada 1946 -

Yvan Goll : Jean sans Terre

Editions de l'Arbre, Montréal 1946

Circle, III - n°, Revue artistique et littéraire - Ed. George Leite.

Berkeley, Californie  (1946) à compléter

Erich Maria Remarque : Arc de Triomphe traduction d'Yvan Goll

Editions Méditerranéennes 1946

Journal des Poètes 17ème année (mensuel) n° 1 - janvier 1947 :

Croix de Lorraine, poème d'Yvan Goll, calligraphié par Thomas Naegele, édité par Lucien Vogel p.1,Yvan Goll : Le Christ à l'auréole de Phosphore, poème

Claire et Yvan Goll en Poésie par Pierre-Louis Flouquet [33] p.1/2,

Yvan Goll : Grand cortège de la Résistance de l'an mille neuf cent Misère, p..2

The Saturday Review of Literature - 4 January 1947 .  French Poets in English : Fruit from Saturn by Yvan Goll , reviewed by Jeremy Ingals, p.24

8 janvier 1947, lettre de René de Berval à Yvan Goll [34]

Aimé Césaire : Cahiers d'un Retour au Pays natal, édition bilingue, traduction Yvan Goll et Lionel Abel ; introduction d'André Breton [35]

Brentano' s Editions, New-York 1947

France Amérique XIV ème Année - n° 38 - Dimanche 2 février 1947

Yvan Goll - Sept Salons d'Automne en un

France Amérique XIV ème Année - n° 46 - Dimanche 30 Mars 1947

en page 8 : Courrier des Arts : Yvan Goll : Rouault à la Galerie Matisse

France Amérique XIV ème Année - n° 47 - Dimanche 6 Avril 1947 (12 pages)

Courrier des Arts : Yvan Goll (page 9) Cézanne à la Galerie Wildenstein

France Amérique XIV ème Année - n° 51 - Dimanche 4 mai 1947

Courrier des Arts : Yvan Goll - Tableaux Français à la Galerie Douthitt

·      reste à classer dans "France Amérique"(la B.N. a de très nombreux manques) :

·      Chirico Renegat

·      Chronique des Arts : Peinture Française du XX ème siècle (Columbia University)

·      - Chronique des Arts : Salvador Dali (Galerie Bignon)

·      Chronique des Arts / David Aronson

·      - Dans les Galeries : Juan Gris - Robert Berthelot

·      - Dans les Galeries d''Art : (La France maintient son règne dans la 57ème …)

·      Festival Français par Yvan Goll

·      - La Photographie est un Art (Henri Cartier - Bresson)

·      Léon Kroll à la Galerie French & Co

·      Le petit-fils de Victor Hugo expose à Manhattan

·      Marc Chagall à la Galerie Matisse

·      Paul Delvaux à la Galerie Julien Levy

·      - Peintres de la Provence

·      Picasso 1947

·      - Dans les Galeries : Présence de la France

·      Seurat à la Galerie Bucholz

·      Chronique des Arts : Deux fois Takal ( décembre 1946)

·      Yves Tanguy

·      - Trois peintres : Sigmund Menkès, Mane-Katz, Bernard Lamotte

·      - Naissance du Cubisme       

·       - Les Douze Apôtres à New - York

·      Salvador Dali  (1)

·      Salvador Dali (2)

·      Salvador Dali (3)

·      Chronique des Arts : Salvador Dali, Galerie Bignou (4)

Aufbau VII -  9 mai 1947 - Nachrichtenblatt des German Jewish Club, Inc.

Yvan Goll : Fritz von Unruh neues Werk :The End is not yet, Storm Publishers,

New-York, 1947.

Terres Latines (Tierras Latinas) n°7 / Printemps 1947

Yvan Goll : Page 58 à 65 : Le Mythe de la Roche Perçée

Mexico 1947

Mai 47 départ de Claire et d'Yvan de New-York


[1] Ecrit par une nuit d’automne de 1938,  de passage à Strasbourg,  entre le train du soir et celui du matin

[2] Hebdomadaire de langue allemande à New-York

[3] Ecrit le 25 juin 1940

                                                Chanson de France      

Nous n'irons plus au bois ma belle                            Taureau chassé des pâturages   

Les lauriers sont coupés les ponts                             Et du silence paternel              

Aussi:  les arcs-en-ciel                                                                                                                                                                                Devant la pourpre de l'outrage   

Et même le Pont d'Avignon.                                                                                                                                                                      Perd tout son sang au grand soleil.

    

Jeanne d'Arc mortelle statue                                     Il perd son sang par ses fontaines   

Un peu de bronze ensanglanté                                  Par ses veines par ses ruisseaux

Dans cette France qui s'est tue                                  Il perd son sang par l'Oise et l'Aisne

Ton coeur a cessé de chanter.                                    Par ses jets d'eau par ses naseaux.

Jeanne dans sa jupe de bure                                      Les douze soeurs de ses rivières

Assise sous les framboisiers                                      Aux bras cambrés aux noeuds coulants

Se prépare une confiture                                           Dénouent leurs lacets et lanières   

Avec du sang de cuirassiers.                                     Pour se jeter à l'océan.   

La poule noire des nuages                                         Buvez buvez guerriers ivrognes   

Pond les oeufs pourris de la mort                              Les vins fermentés de la peur   

Les coqs éplumés des villages                                   Les sangs tournés de la Bourgogne   

N'annoncent que les vents du Nord.                         Les alcools amers du malheur.

    

Car l'aube avait du plomb dans l'aile                         Les bières gueuses de la Meuse   

Et le soleil est un obus                                               Et les vins platinés du Rhin   

Qui fait sauter les citadelles                                      Les sources saintes des Chartreuses   

Et les lilas sur les talus.                                              Et les absinthes du chagrin.

         

Le ciel de France est noirci d'aigles                          Les larmes qui de chaque porte   

De lémures et de corbeaux                                        Ont débordé sur le pays   

Ses soldats couchés dans les seigles                          Les eaux de vie et les eaux mortes   

Ignorent qu'ils sont des héros.                                   Grisantes comme le vin gris., 

Ni Chartres ni Rouen ni Bruges                                Nous n'irons plus au bois ma belle    

N'ont assez d'anges dans leurs tours                         Les lauriers sont coupés les ponts    

Pour lutter contre le déluge                                       Aussi : les arcs-en-ciel    

Et les escadres de vautours.                                      Et même le Pont d'Avignon.

      

                                               écrit le 25 juin 1940

[4] « Je suis né à Saint - Dié, (Vosges, France), d'un père alsacien et d'une mère lorraine, c'est à dire en constante contradiction avec moi-même, avec l'Est et l'Ouest.

J'ai passé la plus grande partie de ma vie à Paris, en menant avec ma femme Claire une pure existence de poète . J'ai contribué à la destruction du capitalisme, en vivant des rentes de mes parents, sans rien y ajouter par mon travail .

En été 1939, je suis venu aux Etats-Unis, apportant comme tout bagage les 3 plaquettes de " Jean sans Terre ", des "Chansons Malaises", une prose poétique "Lucifer Vieillissant" . Ici en Amérique, je continue "Jean sans Terre" et la résistance passive du poète. »            (Ms 584 G FF. 83)

[5] James Joyce meurt le 13 janvier 1941 à Zurich

[6] pseudonyme d'Yvan Goll pour signer cette traduction de style "alimentaire ". Les droits de cette traduction seront achetés par Flammarion en 1945 et l’ouvrage paraîtra en 1948 sous le titre “ Histoire des Allemands “.

[7]                                              André Breton,

Si ce n’était qu’au nom des larmes d’une douce petite fille qui dut quitter une maison amie, parce que mon nom fut prononcé,

J’affronterais votre mépris, en vous écrivant cette lettre,

Mais c’est pour des larmes bien plus amères encore plus douloureuses et plus conscientes, quoique invisibles, que j’ai réprimées pendant longtemps, souvent versées, en songeant au coup de poing de la Comédie des Champs-Elysées que vous avez invoqué hier soir ;

Je peux vous le dire maintenant, après plus de dix ans : ce coup est le seul, que j’aie jamais donné à un être humain, et ce coup est sûrement aussi le seul, que vous ayez jamais reçu dans votre vie.

Ce geste criminel fut un geste d’amour : j’ai frappé votre beau visage de Jochanaan, comme Salomé, parce que je ne pouvais pas l’atteindre autrement. Ce fut un moyen suprême d’entrer en contact avec vous. Je ne l’ai jamais regretté, mais j’en ai souffert, parce que je savais que ce sacrilège fut une chose atroce pour vous.

Je m’étonne même que vous ne niiez pas ce geste, avec toute la force de votre haine.

Vous savez d’ailleurs très bien tout le mal que vous m’avez fait : vous m’avez plongé dans la solitude la plus humiliante, vous avez détourné de moi des douzaines d’amis qui, sans votre mot d’ordre, m’eussent fréquenté après comme avant. Je ne suis pas aussi mauvais poète que vous voulez le faire croire : des témoignages émouvants me l’ont révélé. J’ai toujours mené une vie de poète intègre. Après quelques déraillements journalistiques, au début de mon séjour à Paris, en 1920, je me suis toujours tenu coi.

Je me rappelle une discussion que nous avons eue à cette époque, en présence de Soupault et Aragon : j’arrivais de Suisse, animé d’un esprit révolutionnaire et essayant d’enflammer vos jeunes cœurs : à cette époque, habités uniquement de la chose esthétique, vous n’aviez que du mépris pour « l’action » et pour l’esprit de révolte dont étaient animés mes amis de Clarté. Cinq ans plus tard, c’est vous qui êtes devenu plus révolutionnaire qu’eux, en complète contradiction avec vos principes formulés dans Littérature. À cette époque, ayant déjà constaté la faillite de la régénération européenne, devant la démission des révolutionnaires allemands, je rentrai dans ma tour d’ivoire.

À votre arrivée à New York, je suis venu vers vous et vous ai tendu la main — cette main qui vous a frappé par amour et admiration. Le globe s’est tellement rétréci : il n’y a plus que quelques rues, quelques chambres qui s’offrent à nous. Nous serons obligés de nous rencontrer. Nous jetterons le froid chez des amis, dans le cœur de nos femmes. Voulez-vous attendre que dans un camp de concentration, on nous enchaîne ensemble ?

Et vous êtes l’Homme que j’admire le plus au monde.

Puis Goll se ressaisit et rédige une seconde lettre, manuscrite, plus brève, datée 15 mars : les humiliations sont passées sous silence, seule reste l’admiration. C’est pourtant une troisième lettre, de la même date, tapée à la machine, plus courte, que recevra Breton. Celui-ci, hautain et superbe, méprisant quoi qu’il en dise, retourne à Goll sa lettre avec des ratures et une réponse à l’encre verte . (Albert Ronsin)

[8] Dans une lettre du 3 septembre 1942 adressée à son ami,  poète et traducteur Clark Mills: 

"Ah oui,  j’oubliais:  pour éviter d’être considéré comme Russe,  comme il m’arrive ici de plue en plus,  j’écris maintenant mon prénom avec Y. "Une lettre du 13 juillet à Allen Tate était déjà signée Yvan.

[9] "… la traduction du "Chant de Bernadette" par Ivan Goll est au-dessus de tout éloge "'Alceste).

[10] Yvan Goll dirige et préface la section française.

Dans une lettre datée du 15 décembre 42:

"Mon cher Clark, 

            Pour en revenir à tes traductions pour ladite anthologie,  pourrais-tu m’envoyer le plus tôt possible,  au choix les poèmes de Valéry Larbaud,  Max Jacob,  Jammes,  Apollinaire et Cocteau .

            Je ne sais pas si ton choix correspondra toujours à celui de Klaus Mann. Je sais par ex. qu’il aimerait avoir de Cocteau,  des extraits de Plain-Chant,  et tout particulièrement les numéros des pages 212,  213,  218,  221 de l’édition NRF 1924. Je ne pense pas que tu l’aies sous la main. Mais je pourrais te copier les textes,  très courts d’ailleurs,  si tu acceptes de traduire de nouveaux poèmes en dehors de ce que tu as déjà.

            Il n’est pas certain que toutes tes traductions seront prise:  il faut avant tout que les poèmes datent autant que possible d’après 1920.

            Bien des choses de nous deux pour vous deux. ".

Il existe une version française avec quelques variantes de cette introduction à Saint-Dié (Ms 553 G/ 110 à 116)

[11] les droits de la traduction d’Yvan Goll signée cette fois encore Jean Longeville, acquis par Flammarion en 1945,  paraîtra à Paris en 1947.

[12]         Le Christ à l'Auréole de Phosphore

                        Alléluia !  Le Christ est né !

                        Dans les entrailles de la terre

                        Dans la grande étable du monde

                        Dans les abris dans les métros

                        Dans les absides dans les tombes

                        Alléluia !  Le Christ est né !

                        La Mère en fuite sur cent routes

                        Les seins sans lait les dents sans pain

                        Accouche dans un lit de bombe

                        Alléluia !  Le Christ est né !

                        Sous les larmes de l'olivier

                        Sous l'aubépine barbelée

                        La crèche brille à la dorure des fusées

                        Alléluia !  Le Christ est né !

                        Les maigres bras comme des baguettes

                        Le ventre gros comme un tambour

                        L’enfant se meurt à Rome à Kiev

                        à Chungking à Cherbourg

                        Alléluia !  Le Christ est né !

                        Trois mages volant autour de la terre

                        Pour lui porter des fruits et des prières

                        Le voient monter au ciel dans l'auréole de phosphore

                        Alléluia !  Le Christ est né !

[13] Albert Ronsin a publié un article édifiant "Yvan Goll et André Breton:  Des relations difficiles ":

"En mars 1942,  Patrick Waldberg (américain de culture française,  connaissant les surréalistes depuis 1932) est chargé de recruter du personnel parlant français pour assurer une émission dans notre langue au War Office Information. Waldberg fait appel aux émigrés qu’il connaît et constitue,  sous la direction de Pierre Lazareff,  une équipe de speakers où se retrouvent Claude Lévi-Strauss,  Edouard Roditi,  André Breton et Yvan Goll,  pour lesquels cette offre de travail salarié est la bienvenue.

A l’arrivée de Breton à New-York,  Yvan Goll est venu à lui la main tendue. Pourtant le passé n’est pas oublié. Le 14 mars 1942,  dans un cercle de Français,  Breton fait allusion à Goll,  absent,  de manière désagréable,  au point qu’une jeune femme liée au couple quitte l’assemblée et vient rapporter à Yvan les propos de Breton. Le 15 mars Goll décide d’écrire à Breton … ".Voir la suite de ce texte p.57 à 74 dans:

Yvan Goll  (1891-1950) Situations de l ' Ecrivain,  Collection Contacts-Série II - Gallo-Germanica:  Vol. 12,  Peter Lang SA,  Editions scientifiques européennes,  Bern, Berlin,  Frankfurt/M., New-York, Paris, Wien 1994

[14] "Cuba,  corbeille de fruits. Fruits complets,  fruits glacés,  fruits charitables,  fruits sexuels. Corbeille de fruits hélas renversée. Les fruits pourrissent dans la main de l’homme. Car la main de l’homme est maudite.

            L’homme meurt de faim sous l’arbre de pain. L’homme meurt de misère dans les jardins de volupté,  dans les jardins d’abondance,  sur les divans de velours des plages nonchalantes. Prés des montagnes distribuant à profusion l’or fin,  les malachites soyeuses,  le cuivre fulgurant,  l’homme crève dans le plus atroce des pourrissoirs.

            Et pourtant,  c’est l’île des fruits magiques. Le Canistel,  qui a la forme d’un œuf de canard,  contient une crème battue avec des jaunes d’œuf pilés dans du lait,  du sucre et de la cannelle. L’Anon,  composé de compartiments à surprises comme la grenade,  contient une glace à la vanille plus fraîche que celle des frigidaires. Et voici les viandes:  le mamey,  à la rondeur oblongue et à l’odeur d’une mamelle d’Indienne,  offre une chair couleur brique,  un bifteck tartare,  repas de toute une journée. L’Oronoco,  la banane rouge,  sert un riz-de-veau tendre et cuit à point. Sans parler de trente autres variétés de bananes,  mangues,  papayas,  guyabas,  guanabanas...

Toute cette nourriture mûrit librement dans les vergers,  au bord des routes,  le long des plages. Mais depuis quatre siècles,  la population de Cuba meurt de faim,  meurt de maladie,  meurt de détresse. Depuis quatre siècles,  les nouveaux Tantalides périssent d’inanition devant l’opulence de leur île.

            Depuis quatre siècles seulement. Car avant l’arrivée du barbare blanc,  les doux Aravacos vivaient heureux dans leur paradis aux vallées jonchées d’orchidées,  aux forêts habitées d’oiseaux de feu,  aux ports souples et souriants,  d’où ils allaient pêcher les poissons miraculeux de nacre et d’émeraudes.

En 1511 l’Espagnol Diego Velazquez débarque avec une force d’occupation au nom du roi chrétien. Le massacre des Peaux-Rouges hospitaliers commence. On les force à travailler pendant seize heures dans les fleuves et dans les mines. Ils ne résistent pas à la fatigue et au fouet. Ils meurent comme des mouches. Des villages entiers choisissent le suicide collectif,  en se pendant aux arbres flamboyants,  tout ardents de fleurs et de parfums. Les mères donnent à leurs enfants le poison du yucca.

En 1533,  après vingt-deux ans,  il ne reste plus un indigène mâle. Le blanc a fait du bon travail.

            Mais qui va travailler pour lui dans les champs de cannes et dans les montagnes ?  En 1524 commence l’importation de la chair noire d’Afrique. Les négriers font encore fortune en plein 19 ème siècle. L’abolition de l’esclavage ne devient effectif à Cuba qu’en 1880. Entre-temps,  le trafiquant d’homme a eu le temps de se procurer du coolie chinois à bas prix,  dès 1847.

            Le Père Las Cases écrit qu’en passant dans les villages de l’île,  les indigènes entouraient sa voiture en pleurant et en criant un seul mot:  Faim !  Faim !  Le même cri nous a poursuivis à Las Jaguas,  dans les faubourgs de La Havane,  en avril 1940. Des grappes de petits nègres nous suivaient comme des nuées de moustiques. Ils lançaient des pierres dans les manguiers,  pour recueillir des fruits verts et immangeables. Aux abords des marchés,  ils ramassaient les pelures de caïmites ou les têtes de poissons.

            L’esclavage aboli,  le prolétariat de l’île continue à en porter la marque fatale. Les importations de chair périssable d’Afrique et d'Asie ont causé un métissage quadruple qui ne se retrouve nulle part ailleurs sur le globe,  dans cette mixture.

            Dans les rues tortueuses de la vieille ville de La Havane,  voici la femme rouge-noire-jaune-blanche,  la femme internationale,  produite d’alluvions des sept océans et des quatre sangs. C’est Anacoana,  c’est Sémiramis,  c’est une Infante,  en haillons hautement colorés,  une petite jupe orange,  un corsage vert d’eau,  une démarche royale,  un torse putréfiable,  sinon putréfié. Extraits de femmes. Essences de grâce. Paroxysmes de beauté.

Cette fille universelle contient les piments rouges de l’Indienne,  le feu noir de la Négresse,  le songe jaune de la Chinoise et la grâce blanche de l’Espagnole. Mais ce bijou de chair,  cet objet d’une rareté sublime,  est tellement pauvre,  tellement dévalorisé,  que vous pouvez l’acheter tous les soirs,  pour le prix fixe de un dollar,  aux bailes diaros. Rien qu’un dollar cette femme-arbre,  cette femme-colibri,  cette femme-source. Sa famille de douze bouches affamées,  dans la hutte en fibres de palmiers aux abords de la ville,  attend anxieusement le retour,  à l’aube,  de l’enfant de 14 ans,  pour aller acheter la miche de pain de la maisonnée.

            Ces belles vivent la vie de la forêt vierge,  où l’hibiscus immaculé est ruiné par une pluie sacrilège,  l'après-midi même de sa naissance. Dans les rues humiliées de La Havane,  qui s’appellent ironiquement Rue des Vertus et Rue des Ames, pourrit la chair des femmes comme dans les vergers pourrit la chair des fruits complets. Forêt vierge de la métropole dont les façades austères et grandiloquentes cachent peut-être des palais aussi vides que ces cabanes,  dans les savanes de l’île,  que les habitants sont parfois obligés d’abandonner en une nuit,  parce que les fourmilles blanches,  les comejéns,  ou les ormigas locas,  les fourmilles folles,  en ont pris possession.

            Forêt vierge aussi de la poésie. Cuba est une île de poètes,  une centrale de forces souterraines qui produit des électricités aveuglantes. Pendant des siècles,  les esclaves ont chanté leur souffrance et leur tristesse. Depuis deux ou trois décades,  une nouvelle génération de poètes devinant les qualités de leur condition,  retourne aux sources du primitivisme magique. Une poésie métisse est née,  la poésie afrocubaine, puisant sa force dans les mythes africains et les rythmes du tam-tam. De même que la chair des belles mulâtresses reluit des reflets des quatre couleurs de l’humanité,  l’âme des poètes reluit des reflets des quatre enfers. Dans le coeur de ces poètes n’ont pu s’éteindre la fange brûlante de la forêt,  ni l’éclair brûlant de la cravache sur leur dos. Ils devinent,  ils annoncent l’approche d’une ère de Rédemption.

            J’ai vu Nicolas Guillén,  tenant cour tous les soirs au Café Lucero,  au bord de la mer,  revenant tout scintillant,  tout vibrant de musique et de colère,  de randonnées à travers l’île,  où tantôt par des “sons“,  tantôt par des anathèmes,  agitateur d’extrême-gauche,  poète d’extrême-coeur,  il se faisait couronner secrètement par les foules.

            La poésie lance toujours le premier cri de la liberté. Et il y a de la poésie à profusion dans l’archipel paradisiaque et infernal des Antilles. Dans cette chaîne de nacre et d’opales que forme Cuba,  Haïti,  Porto Rico,  Guadeloupe,  Martinique,  Trinidad et des centaines d’autres diamants entre le Nord et le Sud,  il y a des poètes cachés qui annoncent souvent sans s’en douter la rédemption du monde. Le long des plantations de cannes,  au fond des galeries des mines de cuivre,  dans les salines,  les fabriques de cigares,  les distilleries de rhum,  quelques-uns savent,  que de la misère actuelle surgiront des châteaux enchantés,  des jardins ninivéens,  devant lesquels pâliront les gloires de l’ancien Orient. Du fond des pourrissoirs et des ossuaires,  l’oeil du poète lance ses rayons ultra-bleus d’une nouvelle foi. Et les mangues mûriront sur les manguiers. "

[15] extrait d’une lettre de Goll à Henry Miller du 31 mai 1944 (propriété de l’Université de Californie,  Los Angeles,  Department of special collections ; ne peut être reproduit en tout ou partie sans l’autorisation du bibliothécaire de l’Université):

«… Peut-être n’avez-vous pas reçu la lettre que je vous ai adressée en mars en réponse à votre missive courroucée …voici ce que je vous disais : 

1) Je plaidais coupable pour l’omission des premières pages de "Vive la France" pour manque de place.

Je plaidais non coupable pour l’omission de la fin,  due à l’imprimeur qui escamota incontestablement le dernier Galley. Je vous offrais en compensation la nouvelle qu’une revue d’Alger voulait publier une traduction française du chapitre en question,  je vous en demandais l’autorisation,  en ajoutant que j’insisterais pour que ce soit l’intégrale du texte traduit.

Voilà :  et je suis toujours sans réponse. Ceci m’afflige. Je voulais encore vous dire que j’ai parlé de votre oeuvre à un éditeur français d’ici,  qui prépare déjà de futures Editions pour la France. … vos livres devront être parmi les premiers à être traduits et offerts au public avide de connaître les grands Américains. Je vous demande ici formellement l’autorisation de m’occuper de ce travail.

            Toujours fidèlement votre

                                   Yvan Goll

[16] Mon cher Max-Pol Fouchet, 

Après votre câble reçu ici le 10.12.43 (envoyé je crois le 28.10.):  "Recevons Hémisphères stop Cordiales félicitations stop serions heureux si permettiez reproduire textes Goll Perse Caillois amitiés     Fouchet Max ",  je suis bien étonné d’apprendre que vous venez de reproduire le "Poème à l’Etrangère "de Perse,  non seulement sans mon autorisation (que le poète m’avait interdit de donner,  comme je vous le signalais dans ma lettre de réponse),  mais même sans signaler que le poème est extrait d’HEMISPHERES,  bien mieux,  sans signaler l’existence d’HEMISPHERES.

Quel procédé peu amical,  peu fraternel,  si contraire à l’atmosphère de franchise et de solidarité poétique,  qui devrait réunir la petite poignée de gens qui s’efforcent de maintenir dans le monde un climat poétique !

Après les témoignages de fraternité venus des quatre coins du monde,  Fouchet,  est-ce vous qui venez me trahir ?

J’espère qu’entre-temps,  vous avez reçu les n° 2/3,  dans lequel s’affirme encore plus que dans le n°1 l’esprit hémisphérique de ma revue. Sous le titre "Découverte des Tropiques",  j’y publie des textes d’André Breton et André Masson,  qui,  grâce à l’exil,  ont découvert à la Martinique un nouveau règne poétique,  et d’autres textes sur Cuba,  le Congo etc.

Après l’enthousiasme de votre premier télégramme,  puis-je espérer que vous affirmerez publiquement dans FONTAINE votre solidarité avec nous ?  Ou bien va-t-on déjà recommencer le système des camps poétiques,  à l’instar des camps politiques ?

                                   Tristement votre         

(S.D.d.V. 510 31 G ff. 38)

[17] "Hémisphères", revue d'actualité politique paraissant à New York,  sous la direction d'Yvan Goll,  consacre son double numéro 2-3 presque exclusivement aux Antilles.

Découverte des tropiques,  tel est le titre de la plus riche section de ce numéro. Texte liminaire de Breton qu'on lira par ailleurs sous le titre:  Un grand poète noir,  où l'inventeur du surréalisme situe la poésie de Césaire et le problème antillais (esthétique,  politique et social) mieux que ne pourrait le faire Tropiques même.

Yvan Goll nous révèle la poésie cubaine:

"Forêt vierge aussi de la poésie. Cuba est une île de poètes,  une centrale de forces souterraines qui produit des électricités aveuglantes. Pendant des siècles,  les esclaves ont chanté leur souffrance et leur tristesse. Depuis deux ou trois décades,  une nouvelle génération de poètes,  dominant les qualités dynamiques de leur condition,  retourne aux sources du primitivisme magique. Une poésie métisse est née,  la poésie afrocubaine,  puisant sa force dans les mythes africains et les rythmes du tam-tam. De même que la chair des belles mulâtresses reluit des reflets des quatre couleurs de l'humanité,  l'âme des poètes reluit des reflets des quatre enfers. Dans le coeur de ces poètes n'ont pu s'éteindre la fange brûlante de la forêt,  ni l'éclair brûlant de la cravache sur le dos. Ils devinent,  ils annoncent une ère de rédemption.

J'ai vu Nicolas Guillén,  tenant cour tous les soirs au café Lucero,  au bord de la mer,  revenant tout scintillant,  tout vivant de musique et de colère,  de randonnées à travers l'île où tantôt par des "sons ",  tantôt par des anathèmes,  agitateur d'extrême gauche,  poète d'extrême coeur,  il se faisait couronner secrètement par les foules . "

et de conclure:

"la poésie lance toujours le premier cri de la liberté. Et il y a de la poésie à profusion dans l'archipel paradisiaque et infernal des Antilles. Dans cette chaîne de nacre et d'opales que forment Cuba,  Haïti,  Porto Rico,  Guadeloupe,  Martinique,  Trinidad et des centaines d'autres diamants entre le Nord et le sud,  il y a des poètes cachés qui annoncent souvent sans s'en douter la rédemption du monde...

Du fond des pourrissoirs et des ossuaires,  l'oeil du poète lance ses rayons ultra-bleus d'une nouvelle foi. Et les mangues mûriront sur les manguiers. "

De beaux poèmes suivent de Nicolas Guillen,  chef de l'école afrocubaine,  et d'Emilio Ballagas appartenant au même groupe littéraire.

Quatre admirables dessins d'André Masson inspirés de la femme et de la forêt martiniquaises illustrent ce numéro d'Hémisphères.

[18]                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    May 18 , 44.

                                                                                                                                                                                                Mon cher Alain ,

              Ta lettre d'Europe m'a paru plutôt morose , malgré les parfums beaucoup plus

authentiques de vos  primeroses. ( Nulle intention de rimer.) Mais ta lettre est

déjà vieille , et je soupçonne qu'un furlow à Londres t'a changé des idées . Il se peut même que tu sois allé à la librairie Zwemmer et que tu y aies vu les coucous

de notre couverture.. Je viens d'apprendre que tous les numéros sont vendus , et j'y

envoie aujourd'hui une nouvelle cargaison , ainsi que Syncopes et l'Image.

      Peut - être y as - tu aussi vu Fontaine : le No 32 comprenait le Poème à l'Etrangère de Perse , sans la moindre mention d'HEMISPHERES. J'ai envoyé une lettre furieuse à Fouchet ,  qui m'a câblé que Perse avait donné son autorisation . Puis , les Nos 33 et sans doute 34 rectifient ce malentendu , m'annonce - t - il.

    Ici rien de changé depuis ton départ . (Sauf les headlines). Le numéro 4 sera splendide , mais  avec moins  d'unité  que le précédent . Il y aura entre autres :

Trois dialogues de : Alain Bosquet, Jean Malaquais, Denis de Rougemont et des poèmes de Duits (très beau), Bosquet (très violent et puissant) et quelques américains inconnus (enfin).

       J'entends qu'il y a une grande effervescence poétique à Londres .T'en es - tu

aperçu  ? ( Je parle de Londres , parce que je crois  que Goffin  a  reçu  de  toi une

lettre de là - bas ? ).

         Nous retournerons cet été à Peterborough , ce qui ne gênera en rien les

Hémisphères de se rencontrer

                    Le plus beau sourire de Claire    

                                                                                                                                                                                                                                                                                   et les affections amicales de ton                                                                                                                                Yvan 

B.L.J.D.  Ms 47302 - 8

[19]            Quelque part en Angleterre ,

                                                 le 22 mai 1944.

                                      Mon cher Yvan ,

                          As - tu reçu ma lettre d'avril ? Comme tu le vois j'ai quitté la           verte Irlande et suis maintenant        dans la froide et morne Angleterre.   J'ai passé quelques jours à Londres , émerveillé par l'animation qui y règne et les intrigues qui s'y trament . Des gens venus de Paris quelques heures auparavant m'ont appris sur la France des choses pénibles. Le mouvement littéraire à Londres est suivi avec enthousiasme . Il faut absolument que tu t'arranges de façon qu'Hémisphères  y soit plus connu , et même distribué. Fontaine s'y vend dans tous les kiosques à journaux. ( Le n° 32 contient la Lettre à l'Etrangère , sans mentionner Hémisphères .)

                          J'ai eu en mains les journaux du maquis et les Cahiers de la Libération : passionnant ! Comment va la revue ? Où en est le numéro 4  ?  As - tu publié tes élégies , et Jean sans Terre ? Et Césaire et Sartoris ?

                                 Tiens - moi au courant , je t'en prie. De mon côté rien de neuf : routine , ennui , monotonie.

                                                 Bien chaleureusement à

                                                                                                                                                                         Claire et à toi                                                                                                                                                                                                                                    ton

                                                           Alain      

Ms 615 Goll 510.324

[20] Dans ce numéro de Fontaine qui n’est pas encore parvenu à Goll, on trouve, page 406 , cette note:  Ce texte est publié en accord avec Hémisphères,  New-York.

et en dernière page de couverture l'annonce de la parution dans un des prochains numéros du texte d’Arthur Miller "Vive la France "

[21] Mon cher Henry Miller,

15 Août,  Jour de l’Assomption,  fête toujours sacrée en France,  zénith de l’été et de l’espérance — Jour de Libération cette année,  les Alliés ayant débarqué ce matin entre Toulon et Saint-Raphael,  voulant apparemment libérer les îles de Beauté et les ports de l’Esprit …

Heureuse coïncidence que votre lettre me parvienne ce matin-même,  puisque je connais peu d’Américains et même de Français qui adorent la France aussi follement que vous,  Henry Miller.
Cette lettre vient à point pour l’invasion du midi de la France,  mais hélas un peu tard pour Hémisphères IV. Vos suggestions me paraissent pourtant bien alléchantes. Cette "Visite à Lourdes" après Münich m’intéresserait,  mais s’il faut demander les droits à Fraenkel,  à Mexico,  cela me coûterait des semaines … Il serait plus facile de m’adresser à Miss Lederer qui semble être une voisine à Pierrepont St.,  mais vous avez oublié de me donner le numéro de la rue et du téléphone.… Merci pour vos autres suggestions,  mais vous ne semblez pas vouloir comprendre que je cherche pour H. du totalement inédit,  et je n’ai aucune envie de demander à Pierre ou à Paul la "permission de reproduire". Quant à Wallace Fowlie,  il vient de m’envoyer un essai "Nerval:  the Poet’s Uncrowning".

Ne m’aviez-vous pas parlé d’autres textes brûlants et incendiaires de vous,  inédits à ce jour ? 

Quant à l’éditeur dont je vous avais parlé,  il est à coup sûr,  comme vous l’avez bien deviné,  plutôt un grand con qu’un grand éditeur. Après ce que vous m’avez raconté de vos expériences avec les réellement grandes firmes françaises,  je préfère m’abstenir de ce guêpier.

Il en est autrement pour les revues ; j’apprends à l’instant que FONTAINE (43 rue du Lys du Parc,  Alger) annonce la parution prochaine de "Vive la France". Si je peux trouver un numéro ici à New-York,  je vous le ferai parvenir. Je vous envoie aussi par ce même courrier un petit livre de moi,  " Lucifer Vieillissant ",  qui vient d’être réimprimé au Canada.

Fraternellement vôtre

[22]

Remettez-vous, ô Goll,

D’une alerte si chaude :

Ne penchez plus le col

D’un tzigane en maraude :

S’il est vrai que Saint-Dié,

A votre souvenance,

Fut hospitalier

A votre adolescence,

Vous avez à votre arc

Trois bons pays : Alsace,

Vosges de Jeanne d’Arc

Amérique bonasse.

Cela ne fait-il pas

Une empreinte profonde

Où bien fixer vos pas

Sur notre mappemonde ?

Cessez donc, Yvan Goll,

D’être le Jean sans Terre

Qui joint du Ravachol

Au deuil des primevères,

Et menez triplement,

En vrai « nouvel Orphée »,

Le combat véhément,

De la Grande Journée :

C’est là le franc souhait

D’un lecteur qui s’irrite

Sitôt que reparaît

Votre « vieille bronchite ».

Fernand BALDENNE (Baldensperger) : Rimes d’exil et d’espoir

Les Belles Lettres, Paris – 1950 p. 56/87

paru dans The American Scolar (1944)

[23]                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Mac Dowell Colony                                                                                                 Peterboro                                                                                                                  28 juillet  Samedi matin

                                   Mon cher Oscar,

            Je sors de l'hôpital de Peterboro:  j'y suis entré mercredi à 9 h.        A 11h. j'ai reçu mon premier shot de Pénicilline,  puis strictement toutes les 3 heures,  jusqu'à hier vendredi soir.         

Aussi la nuit !  Quel traitement fatigant !  Etre éveillé toutes les 3 heures ; à la fin,  je ne dormais plus. J'ai tout le derrière comme une passoire.

            Hélas,  traitement me semble-t-il,  tout négatif. Aucun changement dans mon état,  sinon au pire. Je commence à réaliser que je suis dans un état très grave. Mes lympho-glandes n'ont pas la moindre tendance de décroître. Et un docteur m'a dit qu'il ne fallait pas y songer.

            Des rayons X,  non plus,  on ne peut espérer des miracles !  J'ai peur de m'y soumettre,  ici dans ces régions. Je me demande pourquoi le Dr Vogel n'a pas pris la chose plus au sérieux. Parce qu'il partait en vacances ?  Parce que c'est un cas désespéré ?

            Je suis obligé de me rendre à New-York pour deux jours,  le 7 et le 8 août. Je te verrai. Et je voudrais avant tout me faire les trois dents qui sont supprimées par mon dentiste . Dis-moi,  puis-je me soumettre à cette opération sans danger ?  Dans l'état actuel de mon sang ?

(Plus on attend,  pire ce sera ! )

Je prends rendez-vous avec mon dentiste pour le 7 à 3 h. Il habite 79 St..

Ensuite je viendrai chez toi à 5 h.

Pourrai-je par hasard passer la nuit du 7 au 8 chez toi ? 'Si ta famille est encore à Long Beach ? )

J'ai une peur horrible du métro jusqu'à Brocklyn,  après l'opération du dentiste,  et de rester seul la nuit !

[24] Les textes sont publiés dans la langue d'origine ; allemand,  anglais,  français, néerlandais .

[25] Yvan Goll est alors au Memorial Hospital (donner des extraits de sa lettre du 15 février 46 à Charles Dhuit

[26] le poème paru dans le numéro 650 de France Amérique se trouve reproduit page 200 et 201 dans:

Yvan Goll Die Lyric in vier Bänden (IV) Argon 1996

[27] depuis le 28 avril 1946 cet hebdo n'a plus que 4 pages

[28] Parallèlement à plusieurs poètes nouveaux qui,  Après un interlude de deux surréalistes,  reviennent au maître du début du siècle,  Guillaume Apollinaire,  le théoricien et apôtre du cubisme,  certains jeunes peintres se tournent de nouveau vers l'époque héroïque du début du siècle où fauves et cubistes firent plus pour démolir les cadres de l'habitude que leurs successeurs les plus agressifs. Ils reprennent le travail où les pionniers Metzinger,  Juan Gris,  Delaunay et d'autres l'abandonnèrent. C'est ce que nous prouve Reynold Arnould … "

[29] "Henri de Toulouse-Lautrec est plus populaire que jamais en Amérique …

…Nul tableau n'est plus symbolique de la France actuelle et de la France éternelle que cette "Barricade "dans laquelle le grand Delacroix,  tout en retraçant une scène de 1789,  a également pressenti les événements de 1944,  avec une fougue et un entrain qui allument le cœur de tout amant de la liberté. "

[30] "Le Musée d'Art Moderne de New-York vient d'avoir une heureuse inspiration:  …il a demandé à sept amateurs d'Art fameux,  qui ont réuni chez eux des joyaux précieux de l'art contemporain,  d'envoyer leurs toiles favorites … "

[31] Ecrit le 25 juin 1940 et déjà paru dans The Nation 151  (1940) n°13; la Chanson de la Galère "Paris "était parue le 11/12/1941 dans "La Voix de France "sous le titre "Vogue Galère Paris "et Terre de France en 1940 dans Saturday Review of Literature.

[32] Très long article à reproduire

[33] Des rives de la Seine aux rives de l 'Hudson...

Claire et Ivan Goll en Poésie

J'ai eu la bonne fortune de passer quelques heures, en septembre, avec nos amis les poètes Claire et Ivan Goll, dans leur appartement minuscule de Columbia Heights, à Brooklyn .

Claire et Yvan, amoureux éternels, vivent en poésie avec la même foi et le même enthousiasme qu'au temps de leur existence lutécienne, lorsqu'ils accueillaient les meilleurs poètes de Paris dans leur vaste logis du quai Bourbon.

En l'an 40, Claire et Yvan purent gagner New York, où ils vécurent dans un milieu d'émigrés, nouant de nombreux liens avec leurs confrères américains, entretenant la ferveur française, fréquentant Marc Chagall leur ami fidèle, les peintres Dali, Kisling, Léger et Mondrian,  les sculpteurs Zadkine et les Lipschitz, les écrivains André Spire, André Masson, Jules Romains, André Maurois, André Breton, et nos compatriotes Maeterlinck, Marnix Gysen, Robert Goffin, Anatole Bisque.

J'avais trouvé l'adresse des Goll chez Brentano's, le grand libraire de la cinquième Avenue. Un mot rapide était resté sans réponse, je les croyais retournés en Europe, lorsque à l'improviste me parvint, sur le papier jaune d'or des éditions "Hémisphères ",  une invitation à dîner des Poètes, revenus la veille d'un séjour en Gaspésie.

A l'heure dite, à Brooklyn, qui parfois fait songer à Neuilly et parfois aux docks de Liverpool, dans Columbia Heights, artère paisible, comme s'abat d'un coup un mur haut et lourd, une porte massive en s'effaçant me rendit deux visages et deux voix, fidèlement gardés durant les années tragiques. Ceux qui se rappellent les tailles hautes, les visages minces, les regards un peu fiévreux parfois, mais subtils et profonds comme la pensée, de Claire et d'Yvan, les auraient comme moi retrouvés sans effort . Tout de suite ils me firent les honneurs de l'étonnant paysage déployé devant leurs fenêtres.

A droite, le plus ancien pont de New York, Brooklyn Bridge, sur l'East River, ouvrage massif dont les portiques sont des lyres d'acier:  au centre, les docks avec les cargos, les steamers, les paquebots transatlantiques, et sur la rive de Manhattan les gratte-ciel tragiques de Wall  Street ; à gauche, l'embouchure de l'Hudson, Long Island où les émigrants purgent la quarantaine, la baie immense où cent vaisseaux sont à l'ancre, l'île de la Liberté portant la statue géante de Bartholdi,  don de Paris à la ville de New York . Au-delà enfin, sous un ciel étincelant, l'océan balayé par les vents.

"Nous avons connu, me dit Yvan, des alternatives d'abattement et d'exaltation, sans jamais perdre l'espoir.

Dès le début la vie intellectuelle française fut intense à New York. Maeterlinck et Romains fondèrent le journal "Voix de France "qui réunit la collaboration d'une élite française, européenne, américaine. Des éditeurs montrèrent une activité magnifique, tout spécialement la Maison de France, installée au Rockfeller Center.

De nombreux écrivains firent dans les Etats des tournées de conférences. Parmi nos confrères belges, Robert Goffin se manifesta sans compter. Il voyagea en avion à travers toute l'Amérique, parlant devant les publics les plus différents, publiant articles, poèmes et ouvrages de prose en français et en anglais. Il laissa le souvenir d'un camarade énergique et serviable.

D'un voyage à Cuba, île heureuse du beau poète Mariano Brull, je rapportais plusieurs poèmes, dont "Vénus Cubaine ",  et une prose enchantée "Corbeille de Cuba ".

En 1941, j'ai fondé la revue Hémisphères. Elle réunit une collaboration de qualité et fit connaître plusieurs poètes de valeur, comme Césaire et Duits. Hémisphères représentait, au-dessus de la Politique, une position intellectuelle intransigeante, celle de la Poésie Pure. Elle n'en publia pas moins de nombreux poèmes de circonstance, du genre de ceux qu'on devait nommer plus tard, en France, la Poésie de la Résistance. A ce propos, je vous signale que j'ai publié dans "La Nacion "et dans "The Saturday Review of  Literature ",  en 1940, ainsi qu'en 1941, dans "Poet's Messages ",  collection éditée à New York, les poèmes de "Chansons de France ",  dans lesquelles on retrouve le mètre court, le rythme populaire, le sens tragique des poèmes de "Jean sans Terre ".

Les numéros spéciaux d'Hémisphères connurent un vif succès.

L'un, consacré à la Découverte des Tropiques, comportait les collaborations d'André Breton, d'André Masson et du grand poète de couleur, Césaire. Un autre traitait de la Magie. Les recueils de poésie publiés par les éditions Hémisphères furent aussi bien accueillis.

En 1942, j'ai publié dans le journal "France Amérique " le poème "Grand cortège de la Résistance en l'an mil neuf cent misère ". Il fut repris, à Alger, par la revue "Fontaine" (numéro 34) que dirigeait, si brillamment, notre ami commun Max Pol Fouchet.

Plus tard, j'ai écrit une poésie en forme de Croix de Lorraine, qui fut imprimée en deux couleurs sur un magnifique papier de chiffon et distribué comme le message de Noël par le groupe "France for ever ",  alors présidé par Houdry.

J'ai publié dans Hémisphères les premiers poèmes des Elégies d'Ihpetonga. Ce mot, d'origine indienne, à la fois sauvage et harmonieux, signifie les falaises, les hauteurs de Brooklyn, sur lesquelles se trouve notre logis.

La suite des Elégies d'Ihpetonga, qui bientôt paraîtra chez un éditeur parisien, surprendra peut-être ceux qui croyaient que j'avais trouvé, dans le vers octosyllabique de "Jean sans Terre ",  une forme tout à fait adaptée à mon inspiration. Ces Elégies, plus métaphysiques et plus cosmiques que mes oeuvres précédentes, sont écrites en vers plus libres, d'expression plus intense. Je pense qu'il s'agit d'un approfondissement, ou plutôt d'une libération.

Au cours de mon séjour en Gaspésie, région canadienne abrupte et sauvage, à la fois maritime et boisée, j'ai écrit Le Mythe de La Roche Perçée, poème géologique aux rythmes variés, tournant autour de la vie et de la mort des pierres. Ce poème, d'une grande amplitude, m'a été inspiré par un rocher géant que perça à jour la morsure des flots. Il prédit après la longue patience et l'attente du monde minéral, apparemment inerte, sa résurrection par la brisure de l'atome... "

Ce qu'il écrira demain, Ivan Goll ne le sait, mais il n'a pas cessé, malgré l'exode, malgré l'horreur, malgré l'exil, t'écrire des poèmes d'Amour.

Maintenant j'interroge Claire, qui actuellement publie d ' excellents articles de critique dans l'hebdomadaire "France Amérique".

"Vous savez, dit Claire, que je suis plus romancière que poète. Plus que moi Yvan est tenté par le lyrisme. A toute inspiration, fût elle tragique, il mêle une onde délicieuse, semblable en cela à notre cher Chagall. Mon inspiration est plus dure.

En Amérique, j'ai publié des nouvelles sur Paris. Leurs titres ?  "Le dîner de 500 francs",  "L'Homme au Camélia",  "L'Inconnue de la Seine",  d'autres encore. La collection "les Oeuvres Libres"les publia, parmi d'autres de Maurois, de Romains.

J'ai donné à Hémisphères une autre oeuvre de prose "La Blanchisserie Chinoise" (numéro deux et trois). Les Editions de la Maison Française lancèrent deux de mes romans:  "Le Tombeau des Amants Inconnus "et "Education Barbare".

...

Comme son compagnon, Claire Goll, bien qu'ayant aux Etats-Unis de nombreux amis et admirateurs, bien qu'ayant connu à New York le succès,  n'a jamais oublié Paris, cité de la poésie et capitale de la douceur.

En souriant, elle dit comment elle conserva durant des ans, comme des objets très précieux, les emballages de produits de beauté et même de médicaments emportés en hâte de son logis de l'île Saint-Louis. Elle dit comment, chaque soir, durant tous les jours du long exil, elle voyagea en esprit dans Paris, grâce au plan de la ville aimée, fixé au-dessus de son lit. Elle dit que ce logement les retint, non seulement parce qu'il offre une vue propre à émerveiller et à exalter les artistes, mais surtout ce qu'il leur permettait de conserver leur pensée orientée vers l'Europe et la France, grâce aux navires nombreux tournant chaque jour leur proue vers le pays de leurs amours. Et parfois, ajoute-t-elle, comme une récompense, nous étions éveillés le matin par la Diane sonnant sur un vaisseau français, où la vision soudaine d'un pavillon tricolore...

Tandis que Claire parlait, l'ombre descendait lentement sur la baie immense. Dans le soir déjà brumeux le crépuscule semait des rougeurs d'incendie.

Yvan toussait doucement. Claire, un peu lasse d'avoir revécu en ce temps si court les craintes, les exaltation, les fatigues et les joies de tant d'années, tournait un visage étrangement nu vers la fenêtres.

Sous nos yeux la baie s'enténébrait par degrés. Comme en un ciel de féerie s'allumaient une à une les lumières innombrables de Manhattan. Un long paquebot, scintillant de tous ses hublots, fendait les eaux à l'endroit où l'Hudson mêle ses eaux au flots salés de l'Atlantique.

[34] Saigon le 8 janvier 1947,  René de Berval,  directeur de la Revue "France-Asie":

             "Mon bien cher ami, 

            Ce n'est qu'à l'instant que je reçois votre lettre datée du 15 octobre 1946... Elle a probablement dû venir à pied de Brooklyn,  pour avoir mis tant de temps à me parvenir...

            Je ne saurais vous dire toute la joie que j'ai eu à sa réception. Joie mêlée à une profonde émotion,  car vous m'avez rappelé les heureux temps d'avant-guerre où nos espoirs étaient communs et où nous luttions,  à ce moment-là,  pour un seul idéal qui emplissait notre vie,  et qui était la poésie. Depuis,  tant de choses atroces sont passées...Des amis comme Robert Desnos ont disparu au moment de leur libération même ; d'autres comme Benjamin Fondane,  que vous et moi connûmes fort bien,  termina si tragiquement son existence dans un four crématoire !  et tant d'autres encore qui ont fait que le martyrologe de la pensée française est fort long,  qui prouve à quel point,  lorsqu'ils s'y mettent,  les écrivains et les poètes n'ont de leçon de courage à demander à personne...

[35] lire la passionnante étude d’Albert Ronsin: Yvan Goll et André Breton,  des relations difficiles dans:

Yvan Goll  (1891-1950) Situations de l’écrivain / études réunies par Michel Grunewald et Jean-Marie Valentin .Bern,  Berlin,  Francfort/Main,  New-York,  Paris,  Vienne:  Lang,  1994

(Collection Contacts:  Série 2,  Gallo-Germanica Volume 12) p.57 à 74

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Claire & Yvan GOLL
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