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Claire & Yvan GOLL
Claire & Yvan GOLL
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2 décembre 2008

Biobibliographie Yvan Claire Goll 1930 39

Les Oeuvres libres n°104, février 1930 :

Marcelle Vioux, Fernand Nozière et J. W. Bienstock, Ivan Goll : Gala [1], grande nouvelle inédite (p. 199 à 260), André Foucault, Marcel Astruc. -17 cm.

Paris, Fayard 1930

Claire Goll : Ménagerie sentimentale ( Histoires de Bêtes ) Nouvelles, 199 p., quinze exemplaires sur vergé pur fil Lafuma, dont cinq hors Commerce, numérotés de 1 à 10 et de 11 à 15

Paris, Les Editions G. Crès et  Cie 1930

Sagesse (Cahier 11) printemps 1930

Cahiers de Littérature et d'Art paraissant chaque saison - Directeur Fernand Marc.

Poèmes de: Pierre-Albert Birot, Gabriel Audisio, Fernand Marc, Claire Goll * Hymne à la France, Ivan Goll * Poème d'Amour [2], Marc Seize, Maurice Fombeure, Louis Parrot. Textes de René Vaës, Luc Durtain, Pierre Gueguen, J.R. Duron, Simone Saint-Maur. Dessins et reproductions : W. Baumeister, André Lhote, Jean Marembert, Otto Freundlich, Marc Chagall, Marcelle Cahn, Joaquim, Le Fauconnier, Adrienne Jouclard, Auguste Sandoz, Gounaro, Hortense Bégué, Rebull.

Paris, Librairie Montparnasse - in 4 broché

La Revue Nouvelle 6 ème année -n°57 - mai 1930 (Mensuelle ) Directeur : Auguste Dewavrin . Comité de rédaction : Francisco Amunategui, Jean Cassou, Edmond Jaloux, Manuel Lelis, Georges Petit .

Les livres : Sodome et Berlin ( Ivan Goll ) p.87/88 par Raoul Celly

Paris, chez J.O. Fourcade

Sang Nouveau XVII, XVIII - 4ème année n° 1/2, mars/avril/mai 1930.

Cahier littéraire d’une Revue fondée en 1927 par Nestor Miserez et Philippe Pirote , paraissant 6 fois par an

Georges Adam, Armand Bernier, Ivan Goll * Gare de Banlieue [3] (15 vers) p.13, Robert Harpignies, Jean-Daniel Maublanc, Jules Supervielle, Claude Bordas, Léon Follain, Walter V.

Les Nouvelles Editions Européennes, Charleroi - Paris

Tambour 2ème série - n°7 mai 1930 directeur : Harold J. Salemson. ( bilingue, français-anglais, 76 pages.) Sommaire :

Poèmes anglais: Frédéric Cover, H.R. Hays, Romola S. Voynow, Arabella Yorke, Norman Mac Léod, Richard Thoma, Virginia Stait .

Poèmes italiens(en français, tous les poèmes ont été traduits par Lionello Fiumi et Eugène Bestaux): Maxime Bontempelli, Angelo Silvio Novarro, Corrado Govoni, Giuseppe Villaroel, Eugenio Montale, Nicola Moscardelli, Giacomo Prampolini, Garibaldo Alessandrini, Ignazio Drago, Georgio Ferrante, Lionello Fiumi, Claude Symil, Mario Montanard, Nino Frank, Massimo Bontempelli .

Harold J. Salemson. : Il n'est plus de crime de LESE LITTERATURE p. 58 à 67

H.J. S.: Les livres, p.70 [4]

Harold J. Salemson, Editor, Paris.

L'Archer, Jean-Daniel Maublanc : Ivan Goll et la Poésie internationale [5]

Toulouse, Juin 1930

Demain n°2 - Eté 1930 - Directeur: Paul Hay et R. Pernet Solliet

Poème d'Ivan Goll p.3 " Manège " [6], Robert Valançay, Y. Chabauty - Bretagne....

Claire et Ivan Goll : * Poèmes d'Amour [7],

illustrés de sept dessins de Marc Chagall - cinq exemplaires sur Japon impérial numérotés de 1 à 5, dix sur Hollande Van Gelder numérotés de 6 à 15 et huit cent cinquante sur papier bibliophile numérotés de 16 à 865

Editions Fourcade Paris, 1930 (110 p.)

Blaise Cendrars : Gold (L'Or) Die Fabelhafte Geschichte des Generals Johann August Suter

Deutsche Ausgabe von Iwan Goll - 196 S.

Berlin VdB ca 1930

Blaise Cendrars : Gold (L'Or), Die Fabelhafte Geschichte des Generals Johann August Suter Deutsche Ausgabe von Iwan Goll - 212 S.

Rhein Verlag, Zuerich-Muenchen, 1930

Der Weltspiegel n° 4 - 1930. Iwan Goll : Wanda Landowskas Schule von Saint-Leu p. 3

Tambour 2ème série - n° 8 - juin 1930. Directeur : Harold J. Salemson. (bilingue, français-anglais, 77 pages). Sommaire: Poèmes de: Claire Huchet, Yves Chabauty - Bretagne, Ivan Goll: Poème d'Amour [8], Robert Radelet, Francis Ambrière, J. Mariotti, Richard Thoma, Walter Lowenfels, Valentin de Manoll, Samual Putnam, Max Reynolds, Joseph Upper, Paul Frédéric Bowles. Claude Bordas, James T. Farrell, Pierre-Louis Flouquet, Edouard Roditi, Georges Linze, Van der Cammen, Henry-Fagne, Karlton Kelm, Claude Symil, H. R. Hays, H. J. Salemson. [9]

Harold J. Salemson, Editor, Paris.

chercher Contrepoint août 30 pour article de Colombat puisé  selon Goll chez Jaloux dans les Nouvelles littéraires

Mercure de France  ? -15 octobre 1930 ( bi-mensuel )

John Charpentier sur " Ménagerie sentimentale ( Histoires de Bêtes )" Nouvelles de Claire Goll, Editions G. Crès et Cie

Mercure de France  - 1er novembre 1930 ( bi-mensuel ) André Fontainas sur "Poèmes d'Amours" par Claire et Ivan Goll, Fourcade 1930.

Iwan Goll rencontre Paula Ludwig vraisemblablement au Bal de la Presse à Berlin le 31 janvier 1931. [10]

Ivan Goll : lettre à Claire Goll datée 1er février 1931[11] :

Ivan Goll : lettre à Claire Goll datée 22 février 1931 [12]

Ivan Goll : lettre à Claire Goll, datée samedi 7 mars 31 [13]

Ivan Goll : lettre à Claire Goll, datée jeudi 12 mars 31 [14]

Le Journal des Poètes 1ère année, n° 2 - 11 avril 1931-Hebdomadaire de Poésie : Création, Information et Critique.[15] : Yvan Goll : Rue de la mort [16] (28 vers) et reproduction du dessin de Chagall (couverture de " Poèmes d'Amour", Fourcade 1930)

Bruxelles.

La Nouvelle Revue Française -19 ème année n° 212 - 1er mai 1931 :

Revue mensuelle de littérature et de critique

A propos d'une traduction par Philippe Soupault [17] p.633 à 637

Gallimard, Paris

Sagesse (Cahier 15-16) printemps - été 1931

Cahiers trimestriels de Littérature et d'Art, Directeur Fernand Marc  .

Textes et poèmes de : Géo Norge, Lorna Réa, Ivan Goll : Mélusine Acte IV - scène 1 avec un dessin inédit de Joaquim, Raoul Gain, René Vaës, Georges Linze.

Les livres par Adrien Copperie, Robert Revel, Jacques-Robert Duron.

Illustrations par Claysen, Picasso, de Chirico, Carla Vica, Marie Laurencin, Van Leckwick, Joaquim, Victor Servranckx, Gilles Pax, Calder, Jaques Maret.

Paris, Les Nourritures Terrestres. in - 4 broché

15 novembre 31, lettre d'Ivan Goll à Elisabeth Bergner [18]

Le Journal des Poètes 2ème année, n°2 - 22 nov. 1931- Bruxelles.

Douze poètes de l'Allemagne contemporaine  [19] dont 5 traductions d'Yvan Goll : .Jacob Haringer, Oscar Loerke, David Luschnat, Paula Ludwig "Poème", Alfred Wolfenstein…

Cahiers Alsaciens et Lorrains nov./ déc. 1931

Ivan Goll : Profil ( Über Maurice Betz ) p.158 / 159

Le Journal des Poètes 2ème année, n°5 - 12 déc. 1931- Bruxelles.

p.1 -2 Géo Charles : Interview de Claire et Ivan Goll sur la Poésie [20]

Annuaire Bio - Bibliographique des Ecrivains et Publicistes de la Région d'Alsace et de Lorraine: p.33 Claire Goll, Yvan Goll.

publié par la Société des Ecrivains d'Alsace et de Lorraine1931

Claire Goll : Ein Mensch ertrinkt, Roman

Leipzig-Wien, E.P.Thal - Verlag, 1931

Claire Goll : The Jewel,[21] traduit du Français par Pierre Loving 231+1 p.-8°

New-York, Alfred A.Knopf, 1931

André Fontainas : Tableau de la Poésie Française d'aujourd'hui (238 p.) [22]

Goll p.134 - p.140 - Index p.233

Editions de la Nouvelle Revue Critique, Paris 1931

Iwan Goll : Stervend Europa [23], traduction hollandaise de Evert Straat (116 P.)

Amsterdam, " De Gulden Ster", sans date (1931)

Hier schreibt Paris, ein Sammelwerk von heute. Herausgegeben von Alfred Wolfenstein 336 p.: Paul Valéry, Henri Lichtenberger, Marcel Aymé, Iwan Goll : Paris brennt I p.45 à 51 et II p.249 à 256, Marcel Jouhandeau, Jules Supervielle, René Benjamin, Georges Duhamel, Jean Giraudoux, Jean Cocteau, Roger Vitrac, Charles Péquignot, André Chamson, Valéry Larbaud, Léon-Paul Fargue, René Lalou, Fernand Divoire, Max Jacob, Augustin Habaru, Georges Ribemont-Dessaignes, Pierre Mac Orlan, Jules Romains, Julien Green, André Gide, Blaise Cendrars, Darius Milhaud, Louis Jouvet, Le Corbusier, G.F. Bergery (député de Seine - et - Oise).Internationale Bibliothek G.m.b.H.Berlin 1931

Berliner Gedichte. Herausgegeben von Kurt Lubach und Emil Tuchmann. Gedruckt und dem Berliner Bibliophilen-Abend zum 10 März 1931 überreicht von J.S. Preuss, Berlin, 14 pages.

Camille Recht : Die alte Photographie, (préface d'Ivan Goll) p. XI à XVI

Paris, Berlin, Leipzig 1931. Henri Jonquières 144 p.

Claire Goll : El beso negro

Editora Zig-Zag, Santiago di Chile, 1931

Vossischen Zeitung : Plusieurs poèmes de "Malaiische Liebeslieder" d'Iwan Goll ont été publiés dans cette revue entre 1932 et 1934

Die Weltbühne 28 -I- février 1932. Iwan Goll : James Joyce (Würdigung zum 50 Geburtstag) p. 216/218. Berlin . (j'en ai la traduction)

Sang Nouveau 5 ème année XXIV. n° 2, Janv.- Fév.1932. Revue littéraire bimestrielle

Georges Adam, Gilbert Anthelme, Pierre Courthion, Daniel-Rops, Hubert Dubois, Jos. Duchesne, James Ensor, Marie Gevers, Claire Goll * L'Amante au Téléphone (14 vers) Ivan Goll * Qu'était-ce donc la Vie (12 vers) p.31, Jean Milo, Marcel Thiry.

Les Nouvelles Editions Européennes, Charleroi - Paris

Le Journal des Poètes 2ème année, n° 11 - 6 février 1932

Deux poèmes de Paula Ludwig - traduction de l'allemand d'Yvan Goll - Bruxelles.

Le Journal des Poètes 2ème année, n°25 - 28 mai 1932-6 pages: Création, Information et Critique.:[24]

Bruxelles.

Der Querschnitt 12 juillet (1932) Iwan Goll : Metro (poème en allemand) p.180, Ein Tag aus dem Leben eines Genies (James Joyce) p.492/493

Les Poètes indépendants, fantaisistes, modernes, tendancieux et surréalistes

Cahiers spéciaux de la Poésie - Tome 2, août 1932, grand in-8.   

publiés sous la direction de Jean-Daniel Maublanc : René Arcos, Gabiel Audisio, Aloys Bataillard, Pierre Albert-Birot, Francis Carco, Jean Cayrol, André Cayatte, Philippe Chabaneix : Indications, René Char, Jean Cocteau, Guy-Charles Cros, René Daumal, Paul Dermée, Tristan Derême (pseudonyme de Philippe Huc),, André Dhôtel, Fagus, Maurice Fombeure, Georges Gabory, Claire : J'ai peur quand tu dors, et Dans cent ans tu me tromperas, p. 139 et Ivan Goll : Tes cheveux sont le plus grand incendie du siècle et Dans cent ans les jets d'eau te pleureront encore, p 140, Gabriel-Joseph Gros, Robert Guiette,  Georges Hugnet, Max Jacob, Gustave Kahn, Tristan Klingsor, René Laporte, Guy Lavaud, Henri Lamblin : L'influence de Paul Valéry sur la poésie contemporaine, Fernand Marc, Pierre Minet, Vincent Muselli, Louis Parrot : Coup d'Oeil, Pierre Reverdy, Georges Ribemont-Dessaignes, André de Richaud, A. Rolland de Renéville : Le Surréalisme, Jean Royère,  Noël Ruet, André Salmon, Jules Supervielle, Paul Valéry, Léon Vérane, Roger Vitrac, Charles Vildrac…

Editions Le Rouge et le Noir , Paris (août 1932)

Le Journal des Poètes 3ème année, n° 6 - 18 décembre 1932

Ivan Goll : Les Mariniers de Rotterdam (24 vers)

Paula Ludwig : Dem dunklen Gott [25] (79 S.)

Wolfgang Jess Verlag, Dresden - 1932

Claire Goll: Un crime en province Roman, In-16  254 p.

Paris Editions des Portiques,1932

Claire Goll : Der Neger Jupiter raubt Europa . Roman ,

Berlin, Verlag Ullstein, 1932 ( Taschenbuch )

Karl Walter : Zwischen Rhein und Mosell  (Anthologie de poésie alsacienne et lorraine contemporaine de Karl Walter, 333 p.).Iwan Goll [26]

Heitz Verlag, Strasbourg, 1933

Claire Goll :  Arsenik ( version allemande de " Un crime en Province ) 267 P.

Paris-Wien : Bergis Verlag, 1933

L'Intransigeant  : mercredi 17 mai 1933 p.8 Claire Goll : J'ai mendié sur la voie publique ( 1ère partie )

L'Intransigeant  : jeudi 18 mai 1933 p.8 Claire Goll : J'ai mendié sur la voie publique avec une photo de Claire Goll en mendiante

Le Phare de Neuilly [27] n° 2 - (sans date) 1933 - Revue mensuelle : Directrice Lise Deharme.Gérant : G. Ribemont - Dessaignes. (Br. 88 p. 25 x 18, 5 cms)

Sommaire : Manifeste du Désarmement Psychique, René Guilleré, Stendhal, Hans Arp, Gottfried Benn : Belle Jeunesse (Extrait du cycle Morgue) Traduction Ivan Goll p. 23, James Joyce : Ecce Puer, traduction Ivan Goll p. 24 / 25, P. Drieu La Rochelle, Lise Hirtz, Juan de Zabaleta, Benjamin Fondane, Paul Dermée, Thérèse Aubray, Nathalie Barney, P. J. Launay, G. Ribemont-Dessaignes. Photos de Man Ray, Lee Miller, Brassaï, Keffer et Dora Maar.

Le Phare de Neuilly n° 3-4 -1933 Directrice Lise Deharme

Claire Goll : Dernier Rendez-vous du pont de l'Alma ( 24 vers ) p.97

Les Nouvelles littéraires n° 591, 10 Février 1934.Direct. Maurice Martin du Gard.

Ivan Goll : Chansons Malaises

Voilà ( l'hebdomadaire du Reportage ) 4ème année -N° 151 Samedi 17 Février 1934 ([28])

Voilà 4ème année -N° 152 Samedi 24 Février 1934 ([29] )

Europe, Revue mensuelle : n°137 - 15 Mai 1934. Rédacteur en chef : Jean Guéhenno

Max Eastman, Herman Simpson, Ivan Goll : * Chansons Malaises p.38 et 39 * Depuis que tu me connais, * Que ne suis-je une datte (n'est pas dans le recueil publié en 1935), * Je ne voudrais être, * Je suis couverte de sept voiles, * Sarclez toutes les fougères, Fédor Gladkov, I. Silone, Jean-Richard Bloch, Jean Guehenno, Victor Serge, Marc Jaryc, Léon Werth, Dominique Braga, Jean Pérus, Christian Sénéchal, René Maublanc, Georges Dupeyron, Jean Blanzat, .In -8°, 160 p.

Editions Rieder, Paris

Ivan Goll : Lucifer vieillissant [30] (cinq exemplaires sur vergé d'Arches numérotés de 1 à 5 et vingt exemplaires sur vélin bibliophile numérotés de 6 à 25  (138 p.)

Editions R-A Corrêa Paris, 1934

Cahiers du Sud 22 ème année - n° 167 - décembre 1934 (mensuel)

Directeur: Jean Ballard.

Chroniques : Georges Petit : Lucifer Vieillissant par Ivan Goll [31]

Marseille

Témoignages de notre Temps n° 5 - février 1934

Numéro spécial "Un siècle de scandales" à compléter

La Part du Feu n° 3 - décembre 1934 - Cahiers mensuels - Directeur : Joseph de Belleville . Ivan Goll : Chanson Malaise ( J'ai grimpé dans le néflier) [32], p. 53/54

Duhort par Aire  (Landes)

Annuaire général des Lettres, 1933-1934 à compléter

Les Nouvelles Littéraires  12 janvier 1935

Jean Cassou à propos de Chansons Malaises [33]

Ivan Goll : * Chansons Malaises [34]

500 exemplaires numérotés sur Vélin d'Arches

Paris, Editions Poésie 1935 (- 21 cm.- 40 p.- couverture illustrée)

Anthologie, Georges Linze à propos de Chansons Malaises [35]

Comœdia, Fernand Lot à propos de Chansons Malaises[36]

Le Jour : Henri Clouard à propos de Chansons Malaises [37]

Le Journal des Poètes -5ème année - 1935 Edmond Vandercammen à propos de Chansons Malaises [38]

La Presse. Fernand Divoire à propos de Chansons Malaises [39]

Sélection, 9 Février 1935 Francis de Miomandre à propos de Chansons Malaises

Les Nouvelles littéraires -n° 645, 23 Février 1935.Dir. Maurice Martin du Gard.

Nos poèmes : Ivan Goll, Ode à Rome [40] p.2

Les Nouvelles littéraires -n° 647, 9 Mars 1935.Dir. Maurice Martin du Gard.

p.5 : Ivan Goll, Chansons Malaises (Ed. Poésie et Cie) et photo d'Ivan Goll [41]

Est n°1, mai 1935 : Ivan Goll : Les Chevaliers de L'Est, Poème.25 cm. 31 p.

Paris, Editions Est, 1935

Cahiers du Sud 22 ème année - n° 172 - mai 1935

p.404 - 405 La Poésie par Jean Follain : Chansons Malaises par Ivan Goll [42]

Apollinaire n° 1 - juin 1935, Cahiers mensuels d'Art et de Poésie

Benjamin Crémieux, Pierre-Albert Birot, Luigi Paladini, Jean Cocteau, Pierre Courthion, Antonio Aniante, Giorgio de Chirico, Notes sur Ivan Goll [43] p.8, avec un portrait de Goll par Takal, Coubine, Yves Florenne, Palazzoli, Paul-Henri Michel, Stella Mertens, Sarmiento etc.; Illustrations de Chirico, Paula Ludwig (un dessin des Chansons Malaises), de Vitis, Halé Asaf, Kurt Séligmann, André Lothe, Annenkoff, Ivy Langton etc.. In-8 broché, 16 pages

Se trouve à la Librairie d'Art R. van den Berg, 120 Bd. du Montparnasse, Paris

Transition 1934/1935, Revue littéraire, n° 23 -1er juillet 1935 - An Inquiry on the Malady of Language (Enquête sur la maladie de la Langue) p.149 / 150 : Ivan Goll [44]: Réponse à une enquête d'Eugène Jolas concernant une Révolution de la Langue .

The Servire Press, The Hague (Holland) Edité par Eugène Jolas,

Jeune Europe [45] : 1 - Septembre 1935, Cahiers d'Art et de Poésie - In-8 broché, 16 pages : Aniante, Arp, Aubray, Audiberti, Bert Brecht : Discours matinal à l'arbre green, traduit par Ivan Goll, de Chirico, Collet, Courthion, Eliot, Essenine, Follain, Garfias, Ivan Goll : Thanatos Poème de 36 vers, p. 9, Halé Hasaf, G.L. Mano, Moravia, P.H. Michel, Okamoto, Pasternak, Petersen, Gisèle Prassinos, Rossi, Seifert, Kurt Séligmann, Torrès-Garcia, Vulliamy

Editions Poésie & Cie, 37 Quai d'Anjou, Paris.

Se trouve à la Librairie d'Art R van den Berg, 120 Bd. du Montparnasse, Paris.

Le Temps 5 Sept 1935 André Thérive à propos de Chansons Malaises [46]

Ivan Goll : Tcheliouskine (épopée - cantate) 1935 musique du  compositeur David

à compléter page 357 Meiner Seele Töne

Ivan Goll : Marie Bashkirtscheff (pièce écrite en 1935 ; Goll qui avait pensé la faire monter par Bruckner et la faire jouer par Alice  Cocéa qui avait le manuscrit, sinon par Marie Bell, Boggaert, Jenny Holt, Madeleine Ozeray ou Ludmilla Pittoeff, apprend qu'une pièce sur le même sujet va se donner à Vienne et dans une lettre à Claire du 12 octobre , il décide qu'il n'écrira plus pour le théâtre « je jette le manche après la cognée.»

May Reeves : Charles Chaplin intime

Souvenirs recueillis par Claire Goll

N.R.F. Gallimard, Paris 1935     In-16 196 p.

R. Schermann : L'écriture ne ment pas . Préface de J. Crépieux-Jamin. Traduction d'Ivan Goll. 187 pages

Gallimard, Paris 1935

Henri Derieux : La Poésie française contemporaine -1885 à 1935 - 294 p.

Avec une bibliographie des Poètes, une bibliographie des ouvrages généraux, une table analytique des matières et un Index des noms cités ( Claire et Yvan Goll [47] p.202 )   

Paris, Mercure de France 1935

Les Nouvelles littéraires n° 694, 1er Février 1936.Direct. Maurice Martin du Gard.

Ivan Goll : La Chanson de Jean sans Terre

La Revue Doloriste 1ère année - n°2 / 1er février 1936 : Directeur Julien Teppe;

Textes de : Claire Goll, Monique Saint-Hélier, Yvonne Deguéret, Louise-Constance Meunier, Lucienne Manalt, Germaine de Gonnès, Julien Teppe . 32 pages .

Paris

Mercure de France n° 266-15 Fév. 1936 ( bi-mensuel ) André Fontainas sur "Chansons Malaises" [48] p. 141-142

Cahiers du Sud 23ème année - n° 180, février 1936 : Joé Bousquet, Jean Fretet, Ivan Goll, Poèmes : Métro : Rame, Le Prisonnier dédicacé " à Thérèse Aubray", Le feu défendu, Toilette p.96 et 97, Georges Neveux, G. Mouren et Gabriel Bertin, Marguerite Yourcenar

Soutes, Revue de culture révolutionnaire internationale n° 2, février 1936            

Poèmes de : Aragon, L. Decaunes, J. Desrives, Gil, Ivan Goll * Métro : Rame [49], Le feu défendu, Liquidation avant inventaire [50] p.93 et 94, L. Guillaume, Kirasanov, P. Katona, Lelubre, Lougovskoï, Nigg, J. Prévert, M. Rochvarger, Nathan Adler, Louis Guillaume, Henri Hisquin, Jean Giono. Paris, Directeur Luc Decaunes. In - 12 broché

Ivan Goll : * Métro de la Mort, Poèmes (25 exemplaires de luxe sur Featherweight fort, numérotés de 1 à 25, portant le signe du coeur couronné, 100 exemplaires sur Featherweight léger numérotés de 1 à 100, réservés aux souscripteurs de la collection 1936 et 300 exemplaires non numérotés, 47 pages)

Editions Les Cahiers du Journal des Poètes, Série poétique n°4, Bruxelles mars 1936

Poésie, Cahiers mensuels illustrés -15ème année - n°4 - avril 1936. Poèmes de :

Octave Charpentier, René Virard, Raymond Millet, Paul Cour-Ancay, Berthe Pélissier, Claude Mirbel, Louis Paul Beynard, Geneviève Fays, J. Bridot, Eliane Greuze, Jean Brouillaud, Charles Corme, Clodion Bauquier, Ivan Goll : * Individu, [51] p. 72, Germain Lefèvre Pontalis, Serge Allars, Luce Doll, Jean Bégram, Lucie Guillet, J.B. Sisley, Olympio, Alexandre Goichon, George Bonnamour. Dessin de Paul Baudier.

Editions La Caravelle, Paris.

29 avril 1936, mort brutale à l'âge de 73 ans, de Daniel Kahn, beau-père d'Yvan

Yvan Goll : * Deux Chansons de la Seine :

La Chanson des Pêcheurs et des Goujons & La Chanson du Pont-Marie (inédites)

Paris, Editions Sagesse, 21 ème Feuillet-1936, " Aux Quatre Chemins", 99 Bd Raspail.

Les Nouvelles littéraires n° 707, Samedi 2 mai 1936.Direct. Maurice Martin du Gard.

Ivan Goll : Jean sans Terre devant le Printemps et la Mort [52], p.2

Les Feux de Paris - n° 5 - 21 mai 1936 : Dir. Jean Fraysse.

André Salmon, Jean Fraysse, Ivan Goll (2 poèmes inédits: Victoria, Le Maçon), Roger Lannes, Jean Le Louët, Fernand Marc, . 25 cm.

Les Cahiers du Journal des Poètes n° 14, Juin 1936 : Le Courrier des Poètes n°1

Bruxelles

Ivan Goll : * La Chanson de Jean Sans Terre, Poème en 9 Chants [53], dessin de Marc Chagall, six exemplaires sur papier Japon impérial et 500 sur vélin d'Arches numérotés de 1 à 506 (63 p. couverture illustrée - 21 cm.)

Editions Poésie et Cie Paris 1936

Les Cahiers du Journal des Poètes n° 16, 10 Juillet 1936. Série Enquêtes

Le Poète et son Temps, réponses de : F.-P. Alibert, Joë Bousquet, Jean Cassou, Aldo Capasso, Henriette Charasson, Louis-Charles Baudouin, Hubert Colleye, J. de Bosschère, Luc Durtain, Mélot du Dy, Paul Fierens, Ivan Goll [54] p.27-28, Léon-Gabriel Gros, Pierre Gueguen, Raymond Herreman, Max Jacob, Robert Kanters, Raïssa Maritain, Charles Plisnier, Michel Seuphor, Tristan Remy, Jules Supervielle, Henri Vandeputte. Présentation de Gaston Pulings.- 62 pages

Bruxelles 1936

Vendredi 21 août 1936

Paul Jamati [55] sur "La Chanson de Jean sans Terre"

Paris

Yggdrasill - n° 5, Août - Sept. 1936

Bulletin mensuel de la Poésie en France et à l'étranger.

Comité de rédaction : Guy Chastel, Noël Jeandet, Guy Lavaud, Raymond Schwab.

Sommaire : Abel Bonnard, Charles Baudouin, Shelley, Denis Saurat, Noël Jeandet, Ivan Goll * La Lionne p. 8, Jean Marchand, Mathias, Raoul Boggio, Edith Boissonnas, Marie-Louise Boudat, Guy Chastel, Paul Souffron, Albert Flory, Henri-Philippe Livet, Jean-Abel Marchand, Camille Melloy, Maurice Carême.

Les Cahiers du Journal des Poètes n° 19 - Sept. 1936 : Le Courrier des Poètes n° 2

Bruxelles

La Nouvelle Revue Française -24 ème année n° - 1er septembre 1936

Revue mensuelle de littérature et de critique -: Jean Wahl [56]

Gallimard, Paris

Les Cahiers du Journal des Poètes n° 20 - Oct. 1936 :

Anthologie de la Poésie Juive contemporaine

Bruxelles

Europe, n°168 - 15 Décembre 1936, Revue mensuelle . Rédacteur en chef : Jean Cassou. Comité de rédaction: Romain Rolland, Pierre Abraham, Aragon, René Arcos, Jean-Richard Bloch, Dominique Braga, André Chamson, Luc Durtain, Georges Friedmann, René Lalou, René Maublanc.:

p. 561 à 563 Comptes rendus : Audiberti : Ivan Goll, La Chanson de Jean Sans Terre [57]

Editions Rieder, Paris

Les Cahiers du Journal des Poètes n° 25 - 31 Déc. 1936 : Courrier des Poètes n° 3

Hommage à Pierre-Louis Flouquet, animateur du Journal des Poètes :

p.50 Ivan Goll * Les dormeurs

Bruxelles

Balises : Jean Daniel Maublanc, avec 13 bois gravés hors-texte :

Ivan et Claire Goll p. 37 à 43 ( article daté octobre1932 ) [58]

La Pipe en Ecume, Paris 1936

Cahiers du Sud n° 193 mars 1937

Léon Gabriel Gros [59]

Marseille

La Vie Réelle - I -n° 1, Juillet 1937 : La Rue vue par :

Pierre Mac Orlan, Philippe Soupault, Jean Le Louet, Henri Hertz, George Pillement, Ivan Goll : Boulevard nocturne, Francisco Amunategui, Joseph Milbauer, Jacques Lassaigne, Noél Bureau, Elie Marcuse, Jacques de Ricaumont, Ilarie Voronca, Marcel Zahar

Editions de la Vie Réelle

Europe n°176 - 15 juillet 1937 - Revue mensuelle

Henri Hertz [60] à vérifier

Les Amis de 1914, 6ème saison, n°137 -29 Octobre 1937 - Bulletin hebdomadaire de l'Académie de la Coupole, Café de Versailles, 3 place de Rennes, Paris.[61]

Allocution de Mr. Pierre Albert-Birot lors de la réception de Claire et Yvan Goll [62]

Europe n°179 - 15 novembre 1937 - Revue mensuelle : Luc Durtain, Elie Faure, Ivan Goll : Jean sans Terre épouse la lune p.322 -323-324  (68 vers) [63], Denis Marion, Maurice Martin du Gard, Anna Galil, Roberto Marvasi, G.-H. Borghin, Jean-Richard Bloch, Jean Cassou, André Würmser, Henri Hertz, Dominique Braga, Anne Fernier, René Bertelé. Les Editions Rieder, Paris.

Mirko Jelusich : César (traduit de l'allemand par Yvan Goll) 365 p.

Editions Albin Michel Paris 1937

Orchestre : Poèmes de Philippe Chabaneix, Guy-Charles Cros, Tristan Derème (pseudonyme de Philippe Huc),, Luc Durtain, André Fontainas, Claude Fourcade, Claire Goll p.49 à 52 : Méditation devant sa première Rose, Violette de Parme, A cent à l'heure, Ivan Goll p.55 à 57 : Trois Chansons Malaises : I) Tu passes… (9 vers), II) Si j 'avais… (7 vers), III) Seras-tu l'oiseau rapace … (9 vers), Jean-Marie Guislain, Jean Pourtal de Ladevèze, Léon Laleau, Paul Lorenz, Noël Ruet. Deux exemplaires sur Japon Impérial marqués A et B. Cinquante exemplaires sur Rives jonquille, numérotés I à L. Deux cent cinquante exemplaires sur Rives pervenche numérotés 1 à 250. (96 pages)

Paris, Le Divan 1937

Daigaku Horiguchi : Traduction japonaise de Chansons Malaises d'Ivan Goll

Tokyo Editions Hanga-Sha, 1937 (51p.)

Cahiers du Nord 1937 n°2 (11è. année n° XL-XLI) Revue Trimestrielle fondée en 1927 : Roger Lannes, Louis Emie, Jean Rousselot, Yvan Goll p.86 à 90 : Jean l'Hermaphrodite [64], Jean Follain, Fernand Marc, Michel Manoll, René Lacote. Les Nouvelles Editions Européennes, Charleroi, Belgique.

Revue du Rhin, 2ème année, n°1, janvier 1938 :

Eine Monatsschrift für Kunst und Litteratur

Ivan Goll : p.20/21 L'an nu et p.37/38

Strasbourg : Editions Sébastian Brant.

Revue du Rhin, 2ème année, n°?,  1938 à reclasser à sa bonne date

Eine Monatsschrift für Kunst und Litteratur

Ivan Goll : Les nouveaux spectacles de Paris : Les Fils et les Mères p.61/62/63

Strasbourg : Editions Sébastian Brant.

Cahiers de Mai mars ( ou mai )1938 . Paris

Pierre Créange [65]

Europe, Revue mensuelle, 17ème année, n° 186 - 15 juin 1938

Comptes rendus : Ivan Goll pour Les Chants terrestres de Jean Follain (Denoël) p.288

Le Pont Mirabeau. Revue trimestrielle, n°1 - 1er juillet 1938 (25 cm.). Paris

Directeur, Marcel Castay : Jean Follain, Henri-Philippe Livet, Robert Ganzo, Raoul Dufy, Marcel Castay, Adolphe de Falgairolle, Jules Lagrange, Jean Loisy, Louis Codet, Jean-Marie Guislain, J. Milbauer, Gabriel Brunet, Jean Tortel, Ivan Goll : Chanson du Pont Marie [66] Charles Mauban, Claude Dubosq, Claude Sernet.

Ivan Goll : * Deuxième Livre de Jean Sans Terre [67]

506 Exemplaires - 21 cm.

six sur papier Japon impérial et 500 sur vélin d'Arches numérotés 1 à 506 (63 p.)

Editions Poésie et Cie Paris 1938

Lettre de Claire à Ivan du 23 juillet 1938 [68]

Les Nouvelles Lettres 1ère An. n° 2 - 1er Août 1938 - Revue Bimestrielle de Littérature et de Critique. Directeur Jean Le Louët :

Revue des Livres de Poèmes, par René Lacôte : Ivan Goll : Le deuxième livre de Jean sans Terre [69] p.104-105

Revue du Rhin, 2ème année, n°8, août 1938 :

Eine Monatsschrift für Kunst und Litteratur

Henri Solveen: compte rendu du "Deuxième livre de Jean sans Terre"

Strasbourg : Editions Sébastian Brant.

Revue du Rhin, 2ème année, n°9, septembre 1938.

Eine Monatsschrift für Kunst und Litteratur :

Ivan Goll, Jean sans Terre s'assied sous un chêne, poème.p.20-21

Strasbourg : Editions Sébastian Brant.

Revue du Rhin - 2ème année - n° 10, octobre 1938 :

Ivan Goll : Le Théâtre à Paris p.59/60

Strasbourg : Editions Sébastian Brant.

Les Nouvelles Littéraires - 29 octobre 1938

Pierre de Massot[70]

Revue du Rhin - 2ème année - n° 11, novembre 1938 :

Ivan Goll, La Ballade du Pont des Morts (Légende lorraine)

Strasbourg : Editions Sébastian Brant.

La Muse Française 15 novembre 1938

Poésie par Maurice Rat [71]

La Vie Réelle - II -n° 1, 1938 - Revue Littéraire : Construire (90 pages) :

Auguste Perret, André Arbus, Waldemar-George, Ivan Goll : Chant des Cyclopes, p.17 à 20, Georges Cattaui, Makhali Phal, Ilarie Voronca, Pierre Petitbon, Paul Vyle, Eugène Jolas, Myriam Gattegno, Joseph Milbauer, Assia Lassaigne, Pierre de Lannex, Marcel Zahar

Editions de la Vie Réelle

Marcos Fingerit : Canciones de Manyana Muchacha Malaya, Traduction espagnole de Chansons Malaises

Buenos-Aires, Incunabula, 1938

Poésie de Paris -

(Goll, p.11)

Liège 1938

L'Age Nouveau n°11 - Janvier 1939. Revue mensuelle d'Expression et d'Etude des Arts, des Lettres, des Idées. Directeur Littéraire : Marcello Fabri

Jacques Duvaldizier : sur quelques recueils de poèmes [72] p.219

Les Volontaires - 2ème année - n°4. Mars 1939. Revue mensuelle, direction : Renaud de Jouvenel. Sommaire : Philippe Lamour, Renaud de Jouvenel, Jaroslav Hasek, Ivan Goll * Jean sans Terre a le mal de terre [73], 48 vers, p.219 ; Georges Friedmann, Claude Morgan, Paul du Véou, G.D.H. Cole, Carlo Torre, Heinrich Werth, Roland Malraux, Michel Lorin. Dessins de Mayo et de Tal-Coat.

Paris.

Cahiers du Nord n°4 - mars 1939. Revue Belge - Méthode de critique :

Roger Maxence sur Chansons Malaises d'Ivan Goll [74]

Cahiers du Sud - 26ème année n°215 - Avril 1939

Méthodes critiques de Yanette Delétang-Tardif [75] p.343 à 346

Europe, Revue mensuelle, 17ème année, n° 196 - 15 avril 1939 :

Romain Rolland, Fr. M. A. Couturier, Yanette Delétang-Tardif, Ivan Goll : Anciens poèmes de guerre chinois p.459 -460-461, L'invasion des Huns  (12 vers), La guerre dans le désert de Gobi  (16 vers), Printemps sur la frontière (8 vers), Jeune femme de soldat  (32 vers)

Denoël, Paris.

Commune (1939) Traduction d'un poème par Ivan Goll

Europe, Revue mensuelle, 17ème année, n° 197 - 15 mai 1939

Paul Jamati : chronique de poésie (René Ghil, Philippe Soupault, Paul Eluard, Jacques Dyssord, Ivan Goll : * Deuxième livre de Jean sans Terre p. 128 [76], Ilarie Voronca, Gabriel Audisio)

Denoël, Paris

Dernières Nouvelles de Strasbourg, 25 mai 1939

Ivan Goll : Der Dichter Henri Solveen [77]

Georg Kaiser : Du matin à minuit ( adaptation radiophonique en 7 tableaux d'Ivan Goll [78] diffusée le 30 mai 1939, présentation de Pierre Descaves ) 77 pages .

Ivan Goll : Troisième Livre de Jean Sans Terre [79], avec, en couverture, une réduction du dessin original de Galanis repris au format p.7.

615 exemplaires dont 600 sur papier Vélin des Manufactures d'Arches numérotés de 1 à 600 et 15 exemplaires sur Japon numérotés de I à XV (48 p.)

Editions Poésie et Cie Paris 1939

Mercure de France : n° 983, 50° Année, 1er Juin 1939

André Fontainas sur Deuxième livre de Jean sans Terre et Troisième livre de Jean sans Terre : Les Poèmes [80] p.367

Le Beau Navire Revue de la Poésie, II - n° 9, Juin 1939, (paraît 6 fois l'an).
Directeur : Maurice Chapelan. Sommaire: p.98, portrait d'Yvan Goll par Zadkine
[81], Roland de Renéville, Thérèse Aubray, Marcel Martinet, Yvan Goll : "Jean Sans Terre vainc le sommeil".p.114 à 116, Audiberti, Louis Guillaume, Carmen Oriol, Lucien Becker, Maurice Fombeure, Camille Bryen, Luc Estang, Paul Voyle, Marcel Béalu, Armen Lubin, Charles Mouron . Critique. Tour d'Horizon.

Paris.

17 juin 1939 lettre d'Ivan Goll à Henri SOLVEEN :

7 juillet 1939 dédicace d'un poème inédit à Henri Michaux:

            Sur un dessin de Henri Michaux

26 août 1939 : Ivan et Claire Goll quittent la France depuis le port de Boulogne à bord du Veendam , bateau Hollandais qui  les mène à New-York le 6 septembre 1939.


[1] p.203:  "La renonciation,  c'est le désaveu de Dieu. La mort est la négation de Dieu. La loi de la vie,  c'est la haine de la mort "

p.204:  "il y a deux sortes de femmes:  les jouets et les joueuses "

[2] J'ai vieilli à regarder venir

Les févriers humides et les avrils tardifs,

Pour t'offrir un brin de muguet.

J'ai veillé combien de nuits pâles

Pour consulter la lune avant sa mort

Sur ta fidélité .

J'ai supporté des étés électriques

En attendant ton télégramme,

Et par les soirées de tristesse

J'ai tâté le pouls des prairies malades,

Et caressé les mains des lys phtisiques ...

Toute saison est bonne pour le travail du cœur :

Paysan du ciel

Je sème et je récolte les étoiles,

Pour nous nourrir, ma bien-aimée .

[3] Les trains de banlieue charrient la nuit

Comme une cargaison d'anthracite .

Ils pleurent sur leur boggies

Mais cela ne leur sert à rien .

La pluie aussi pleure sur les hangars d'ennui .

Dans les champs désolés plus un corbeau .

Pourtant dans les salles d'attente

Les yeux brûlés par les phares d'espoir,

Aussi dociles que leurs choses,

Que leur valise aux hardes de bonheur

Les naufragés du jour attendent,

Qu'attendent-ils ?

De fréter un nuage ?

De grimper dans un cerisier en fleurs ?

Ou simplement d'enterrer un cousin ?

[4] "…mais parmi les rares livres qui semblent importants,  lus dernièrement,  il faut mettre au premier plan SODOME ET BERLIN (Emile-Paul) d'Ivan Goll. C'est un bien curieux roman de notre temps,  mettant en scène l'inflation allemande,  et dû à la plume d'un romancier poète particulier qui chevauche les civilisations allemande et française. On ne saurait trop le recommander. "

[5] article de Jean-Daniel Maublanc reprenant probablement sa conférence du 19 Déc. 1929 au Cercle Demain dans les salons de Floréal,  Bd Bonne-Nouvelle. Audition de poèmes de Claire et Yvan Goll,  Follain,  Bréal,  Audisio,  Hytier,  Géo Charles …

(voir Sagesse n° 10 p.76)

IVAN GOLL ET LA POESIE INTERNATIONALE

Si l'histoire politique demande parfois le recul d'un demi siècle pour se dégager et prendre les apparences de la vérité, l'histoire littéraire, qui reflète des passions aussi ardentes et enregistre des bouleversements spirituels aussi profonds, demande les apaisements séculaires pour fixer les figures et situer les oeuvres. Mais, de même que l'histoire politique se constitue au jour le jour par l'accumulation des faits et l'élan continu des forces nouvelles, de même l'histoire littéraire s'inscrit au fil des ans selon le rythme des créations intellectuelles, chaque auteur apportant à l'édifice de la petite pierre de son talent, parfois l'airain de son génie. Il arrive, dans l'une et l'autre histoire, que des révolutions ébranlent l'édifice tout entier, que certaines personnalités s'inscrivent en lettres capitales et éclaboussent, des poussières qu'elles déplacent, un siècle de patiente harmonie et de laborieuses acquisitions. Notre début de siècle aura connu des bouleversements de tous ordres et dans tous les domaines mais si,  conduits sans conviction et mal soutenus des élites,  les bouleversements politiques s'amenuisent et s'orientent vers une stabilisation franchement régressive,  les révolutions littéraires,  après avoir consolidé d'immenses et fructueuses acquisitions,  s'installent en conquérantes dans les domaines de l'esprit.

             On pourra dire que le XX ème siècle aura consacré la mort des vieilles écoles et qu'une nouvelle poésie - la seule vraie poésie pour certains -,  est née avec lui. Le cubisme,  Dada,  le surréalisme - le vrai et l'autre -,  figureront,  dans le débat,  l'extrême gauche réalisatrice et,  parmi ces cohortes à gilet rouge et "stylo entre les dents ",  Ivan Goll m'apparaît déjà comme un chef résolu,  fier d'une doctrine qu'il a enfantée,  nourrie de son talent et de son coeur. L'avenir fera la part de son activité et de son oeuvre,  il m'a semblé bon d'en fixer dès maintenant le témoignage.

Il est incontestable que nous vivons actuellement quelques heures capitales de l'histoire humaine,  les vieilles hiérarchies s'écroulent,  prennent peur,  tentent d'endiguer le flot nouveau.

La grosse erreur de notre époque fut de donner à la bourgeoisie cette prédominance bestiale,  expression d'un désir immodéré de jouissances et de réalités matérielles. N'en incriminons pas forcément l'argent,  mais bien cet état d'esprit qui donne au ventre la maîtrise et laisse à la pourriture les valeurs spirituelles. C'est sur ce fumier qu'a fleuri la digitale Dada. Les dadaïstes étaient intelligents trop,  sans doute,  puisqu'ils poussèrent leur système à l'absurde ; ils étaient des bourgeois au sens vulgaire du mot ; mais,  révolutionnaires d'instinct,  ils rêvaient le renversement total des idées reçues et la table rase des acquisitions antérieures. Partis d'un point de vue défendable ils se contentèrent de renverser sans construire,  car l'illogisme était leur acte de foi,  la confusion,  la caractéristique essentielle de leur mouvement. Fiers de se contredire toujours,  ils réunirent à démontrer qu'ils n'étaient rien et ne pouvaient rien être.

Le mouvement Dada ne fut qu'une convulsion,  une mode fugitive,  une attitude pour milieux snobs.

Comme nombre des jeunes gens d'alors, Ivan Goll n'ayant rien de commun avec certains hommes dont le poil est gris aujourd'hui,  a participé au mouvement Dada en tant que manifestation révolutionnaire humaine. Comme les dadaïstes,  il a toujours été du côté de ceux qui voulurent jeter bas les vieilles ruines qui encombrent l'Europe et bouchent notre horizon. En cela,  il se rapproche plus,  à mon sens,  du cubisme extrêmement réalisateur et constructif d'un Cocteau. Mais après,  quelques,  tournois sonores,  à l'âge où tout paraît possible,  il s'est aperçu que les pierres moisies risquent de tomber sur la tête  (Cocteau n'a-t-il pas ruiné ses forces à essayer de soulever les mondes ? ) et il a pensé qu'il valait mieux laisser les musées à leur place et construire sa petite ville à côté. Il ne manque pas d'espaces incultes et de vallons fleuris sur cette terre. En sorte que les traces de Dada qu'il nous est possible de trouver dans les premiers vers d'Ivan Goll ne sont sans doute que des manifestations d'un esprit affranchi et non fonction d'une doctrine. Je dirai tout à l'heure ce qu'est le surréalisme d'Ivan Goll. Ses poèmes d'aujourd'hui différents pourtant des poèmes de jadis - sont tout aussi libres qu'eux et son surréalisme  (car c'est la véritable doctrine à laquelle il se rattache) était en substance aussi bien en 1920,  en 1924 qu'en 1929 dans son oeuvre. La théorie érigée dans le premier numéro de son éphémère revue (numéro premier et unique) n'était qu'une simple déclaration,  une définitive mise en règle de ce que lui avait appris 1'exercice de son art.    

Mais,  direz-vous,  le surréalisme d'Ivan Goll n'est donc pas le surréalisme orthodoxe et dictatorial qu'on nous prêche aujourd'hui sous les plafonds du " Radio " ?  Si je veux examiner la question d'une certaine hauteur - et mettant à profit le recul de quelques années - je résumerai ainsi la différence entre les deux Surréalismes :    

   Toute poésie a besoin d'ailes,  pour arriver à imiter les oiseaux qui nous sont supérieur,  par la volonté de Dieu. Les surréalistes,  groupés autour de Breton,  empruntent leurs ailes au rêve,  à l'inconscient,  au fonctionnement obscur et étrange du cerveau. Le surréalisme de Breton,  pour lequel Freud est la Muse nouvelle,  relève plutôt de la psychiatrie. Le surréalisme d'Ivan Goll,  directement issu de Rimbaud,  Laforgue et Apollinaire,  puise son extase et son haut,  au coeur,  au sentiment,  à l'ivresse obscure de l'amour de toutes choses. Pour l'un comme pour l'autre,  l'art " échappe à toute préméditation ". " C'est un événement de la Nature. Naissance spontanée " (Delteil). Et puisque Dieu,  ou la force animatrice et créatrice des Mondes,  est le point de départ des deux doctrines,  on peut dire que,  manifestement divergentes,  il existe sûrement un point où les théories se rencontrent.

Yvan Goll avait déjà publié quelques oeuvres importantes quand il fonda la revue " Surréalisme " dont le premier numéro, paru le premier octobre 1924, n'eut pas de suite, 16 pages, sous couverture illustrée par Robert Delaunay. Au sommaire : Guillaume Apollinaire, Marcel Arland, Pierre Albert-Birot, René Crevel, Joseph Delteil, Robert Delaunay, Paul Dermée, Jean Painlevé, Pierre Reverdy. La couverture annonçait la fondation d'un " Théâtre surréaliste " avec programme monstre, metteurs en scène russes, autrichiens, italiens et un français : Gaston Baty. Mais, pour vivre et durer, Revue et Théâtre cherchèrent  un Mécène. Personne n'ayant ouvert sa bourse, Revue et Théâtre moururent aussitôt que conçus. Qu'importe, le sillon était tracé, la moisson devait mûrir, malgré tout.

"La réalité,  écrivait Ivan Goll dans son manifeste,  est la base de tout grand art. Sans elle,  pas de vie,  pas de substance. La réalité,  c'est le sol sous nos pieds et le ciel sur notre tête. Tout ce que l'artiste crée a son point de départ dans la nature... Cette transposition de la réalité dans un plan supérieur  (artistique) constitue le Surréalisme. Le surréalisme est une conception qu'anima Guillaume Apollinaire,  qui avec le matériel élémentaire des phrases et des mots de la rue faisait des poèmes... Seulement,  avec ce Matériel élémentaire,  il forma des images poétiques. L'image est aujourd'hui le critère de la bonne poésie. La rapidité d'association entre la première impression et la dernière expression fait la qualité de l'image... L'image est devenue l'attribut le plus apprécié de la poésie moderne... L'art est une émanation de la vie et de l'organisme de l'homme. Le surréalisme est un vaste mouvement de l'époque. Il signifie la santé... retrouve la nature,  l'émotion première de l'homme,  et va,  avec un matériel artistique complètement neuf,  vers une construction,  vers une volonté. "

Le surréalisme,  enfin " sera international,  il absorbera tous les ismes qui partagent l'Europe,  et recueillera les éléments vitaux de chacun ".

C'est sur le plan international que se détache avec le plus de netteté la personnalité littéraire d'Ivan Goll. Esprit cosmopolite,  humanitaire,  pacifiste,  il chante la fraternité des races et l'abolition des frontières. Sa première grande oeuvre naturellement méconnue,  "Les Cinq Continents "anthologie mondiale de la Poésie contemporaine  (La Renaissance du Livre,  1922) est un essai de collaboration simultanée de toutes les races intéressant tous les individus. Ce n'est sans doute pas une anthologie complète,  mais c'est le livre idéal de l'Européen de 1923 que pouvait se représenter l'auteur,  achetant ce livre dans une gare quelconque. Livre subjectif,  unilatéral,  partial et certainement systématique,  mais si plein de vie,  si mugissant des cris de la terre,  qu'il aurait mérité le grand succès et une place de choix dans le coeur des poètes.

" Une mappemonde sur une table de travail est le plus beau jouet et le délassement le plus doux que l'on puisse trouver. L'homme oublie sa tristesse quotidienne en parcourant d'un doigt rêveur le Globe qui contient tout. Navigateur de l'infini,  pendant cinq minutes,  il va se reposer dans un paysage lointain... Pour découvrir dans des pays inconnus les véritables valeurs,  c'est aux poètes,  qui sont des prophètes,  qu'il convient de s'adresser en premier lieu ". Et,  durant trois années,  aidé par une cinquantaine de traducteurs de toutes langues,  Ivan Goll a lié cette gerbe de jeunesse et de vérité. Voici les Américains  (Carl Sandburg,  Edgar Lee Mastera,  Vachel Lindsay,  Amy Lowell,  James Oppenheim,  etc.) Les Anglais  (Richard Aldington,  F.-S. Flint,  T.-S. Eliot et John Rodker) les Irlandais  (James Stephens,  Padraic Colum). Les Français - et cela donne aux lecteurs l'idée générale et la tendance de l'ouvrage - sont représentés par Guillaume Apollinaire,  Blaise Cendrars,  Jules Romains,  Max Jacob,  André Salmon,  Jean Cocteau,  Ivan Goll,  Pierre-Albert Birot,  Philippe Soupault,  Nicolas Beauduin. Je suis assez surpris de voir Paul Valéry compléter cette liste.... Nicolas Beauduin y figure sans doute comme résurrecteur du vieux paroxysme... mais alors,  pourquoi refuser à Paul Dermée et à Verhaeren un fauteuil en la section belge,  où je ne vois figurer que Franz Hellens,  Paul Neuhuys et Wies Moens ? L'Italie futuriste et cubiste avec Marinetti en tête,  l'Espagne (Ramon Gomez de la Serna,  Juan Ramon Jimenez,  Antonio Machado,  etc.) et la Catalogne,  séparatiste  (Engeni d'Ors,  Alfons Maseras,  Salvat Papasseit) complètent,  avec quelques Mexicains,  Nicaraguens,  Péruviens,  Chiliens,  Argentins,  Portugais,  Grecs et Roumains,  cet important groupe Latin qui me semble avoir la tâche la plus dure pour secouer les rudes remparts du moyen âge et brûler les vieilles grammaires. Le groupe germanique  (allemands,  autrichiens,  hollandais,  suisses,  suédois,  norvégiens,  danois et finlandais :  23 poètes a toutes les tendresses d'Ivan Goll,  mais si le groupe slave  (21 poètes) m'effraie un peu par ses cris sauvages et ses visions incandescentes,  j'aime à relire les tendres,  douloureux,  purs et naïfs poèmes des Vieux Peuples orientaux. Les japonais (l'Empereur Moutsou-Hito,  Nico D. Horigoutchi,  Rofu Miki,  Shira Tori,  etc.) les Chinois,  sont de merveilleux,  d'incomparables inspirés. Leurs oeuvres sont des violettes toutes simples cueillies le long de la grand-route humaine,  mais si parfumées,  si tendres de rosée,  que l'âme en est toute bouleversée. Et voici les Hindous représentés par Rabindranath Tagore,  les Juifs - avec inévitable pogrome -,  les Turcs,  les Arméniens,  les Indiens,  enfin les Nègres,  instincts à leur première aurore,  poésie directe,  intense,  vraie... Je connais nombre de Poètes modernes.       Dix à peine ont eu en mains "les Cinq Continents",  trois possèdent l'ouvrage et l'ont lu.. Navrant.

Entrons désormais dans les champs poétiques d'Ivan Goll. Quelques poèmes dès 1912,  à vingt ans. Je m'en tiendrai à "Le Nouvel Orphée",  édition collective publiée par "La Sirène" en 1923. Poésie âpre,  faite d'un papillotement d'images projetées du cœur-miroir par réflexion,  avec des contours de pointe-sèche et la matière du métal. Lampes à arc et feuilles de température,  j'écris ces mots avec intention. Ces Poèmes sont des jeux kaléidoscopiques,  films primitifs et éphémères,  dont les vertèbres ne sont qu'instants et rayons,  mais dont le corps émerge d'ensemble,  en silhouette crue et dans l'atmosphère. La beauté de ces morceaux et leur pouvoir évocateur,  naissent du choc incessant des images,  dans un désordre d'apparence,  car rien n'est désordre en la vie et la poésie d'Ivan Goll,  c'est la vie même.                  

Voici quelques images détachées de "Paris brûle"

Les blancs corbeaux des quotidiens

se battent autour des appâts de la nuit

Le monde juge en trois lignes

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Ses paupières sont des feuilles d'automne

qui ont peur de tomber dans l'herbe

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L'aiguille en platine de la Tour Eiffel

crève l'abcès des nuages...

…Et j'ai peur

que mon coeur

qui n'a pas de cran d'arrêt

comme un revolver

ne parte tout seul

Le plus insignifiant détail,  le plus banal,  la notation la plus imprévue,  l'incidence la plus saugrenue,  sont venus naturellement s'inscrire sur la toile où le pinceau du poète étale la pâte coloriée,  puisée à même la réalité et découpée dans son ciel de tous les jours. Les sentiments humains nous apparaissent sans métaphysique et sans subtilités,  sans logique ni esthétique,  sans effets de grammaire ni jeux de mots. Ce ne sont que des objets participant de la sensibilité universelle,  aussi nets de contours,  aussi vrais,  aussi schématisés que l'ovale d'un visage ou le cube monstrueux d'un gratte-ciel. Un peu d'exagération,  parfois,  mais exagérer n'est pas mentir...

Je me vends moi-même je vends Dieu je vends

le monde entier

Tout ce que nous faisons est péché

Ne pas agir est l'unique salut...

Poésie externe,  en somme,  pour l'oeil et pour les sens,  mâle et dure,  poésie qui touche et fustige,  ébranle plus qu'elle n'émeut. Et par-dessus tout poésie pessimiste,  désespérée,  impliquant au renoncement,  qui fait toucher du coeur,  les immortelles misères de la création,  les égoïsmes glacés d'une société sans amour et l'immense océan de la bêtise humaine.

Le poète enregistre comme un thermomètre

la fièvre du monde....

....Le poème est de l'angoisse anesthésiée

La douleur est meilleure que I'amour....

Ivan Goll démasque et écorche (lisez Mathusalem ou l'Eternel Bourgeois) fouaille et raille,  plonge son,  scalpel dans les pourritures et met l'homme à nu sous un ciel sans mensonges. Mais si le monde gagne insensiblement son excuse de vivre,  si l'humanité,  sauvée du suicide,  marche enfin vers l'or des horizons purs,  le poète,  méconnu toujours et toujours martyr.  ( "La Chaplinade",  "Le Nouvel Orphée") reste par essence l'éternel paria,  le fou zigzaguant du grand jeu d'échec de la vie.

Le premier devoir de l'homme est en lui-même ;

Sois bon ! avant de parler de bonté..

Poète-Narcisse. mire-toi dans tes propres larmes! 

Le Parnasse existe,  ami,  dans ton cœur!

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La terre tourne :  cinquième roue de l'automobile divine

L'ange a beau se suicider

La bêtise reste immortelle

Recueillons-nous  recueillons-nous... ?

Le trèfle est sage qui ouvre et replie ses feuilles

Le trèfle est solitaire

Et simple

Soyons donc solitaires

Et simples...

Le Poète,  dans cette réalité souveraine et totale,  n'est peut - être que le grain de folie des mondes,  le feu follet insaisissable et éphémère que la gifle du réel fait mourir à l'aurore quitte à renaître au soir par le caprice des nuits,  le point de ralliement des idéals et le symbole des espoirs,  le poète est peut-être Dieu !  "

1923 -1925 : Ivan Goll a rencontré l'élue. Son nom n'apparaît plus seul au frontispice des recueils que Jean Budry, l'éditeur des sept manifestes Dada et des oeuvres de Pierre Albert Birot, présente au public. Ivan a rencontré Claire, les deux poètes formeront désormais une même âme tout, ellipse parfaite dont les deux coeurs sensibles sont les brûlants foyers. Il me sera bien difficile de distinguer les deux sensibilités, mais cette distinction est-elle bien nécessaire ? Je considère Claire et Ivan comme l'envers et l'avers du même astre, comme les faces confondues d'une sphère dorée où se joue la lumière et pleure la rosée :

Voici dix ans que tu m'aimes,

Que sur ma montre-bracelet

Le temps s'arrêta pour toujours !

Claire Goll était merveilleusement pétrie pour comprendre Ivan. Partageant son amour de la nature, plein d'amertume, nourrie de ce style brusque (reste de l'emporte-pièce Dada), ses récits à facettes, les uns émouvants, les autres pleins d'humour, nous faisaient déjà pressentir quelques-uns des paysages intérieurs denses d'une philosophie où la tristesse prend place, de " Une Allemande à Paris " . Elle avait subi, comme lui, l'influence des écrivains internationalistes et des peintres allemands, autrichiens et russes. L'influence de Chagall surtout, aux lignes tirées, aux boucles vives, Chagall, comme Ivan et Claire Goll, n'aime la réalité que par les contours et trace seulement des dehors d'objets pour nous les peindre. Plus exactement, il n'aiment, tous les trois, que les reflets, les surfaces, ne s'occupent que des orages du concret. Leurs peintures seront des heurts d'images concrètes, ils sont des businesmen-artistes, dédaignant la spéculation les diamants bruts d'images vivantes. Et c'est pour cela que l'illustration des recueils de Claire et Ivan m'intéresse autant que les poèmes eux-mêmes. Robert Delaunay, George Grosz et Fernand Léger, artistes pour lesquels peindre est une fonction de tous les sens , avaient délimité quelques-unes des images de " Le Nouvel Orphée ". C'est à Chagall que fut dévolue l'illustration des " Poèmes d'Amour " (1925). Il nous montre Claire et Ivan, mêlés dans un dessin aux lignes pures, puis dans une ellipse que ferme tout un monde, une tour Eiffel que couronne, comme une double étoile noire, deux visages préparant, dans notre univers, une éclatante rentrée.... Puis le geste d'une consolation nue et plus loin le masque androgyne commençant à rouler comme les satellites inquiets d'une beauté toujours immuable.... Dans " Poèmes de la Vie et de la Mort ", deux tragiques radiographies et dans les " Poèmes de Jalousie " quelques eaux fortes de Foujita, pleines d'une mollesse dont l'art s'allie avec cette préciosité un peu voulue qu'affectionnent certaines des images des Goll.

Ouvrons les " Poèmes d'Amour ".

Ivan : Tes cheveux sont le plus grand incendie du siècle...

            ... Trompés par l'or faux de l'aurore

            Les oiseaux sont rentrés

            Désespérés...

            ... Tu es la nymphe échappée des bouleaux

            A tes pieds d'or se suicident les chiens...

            ... Parfois mon coeur mort crie dans la nuit...

            ... La nuit ta chevelure orange illuminait

            Le vieux château du ciel

            Jusqu'aux tours de Saturne...

            ... Depuis que je ne t'aime plus je t'aime...

            ...Des arbres de douleur gantés de rouge...

Lyrisme pur, nourri d'aliments modernes . Le vocable ancien, le matériel prosodique est changé. Voici le tramway, l'autobus, le métro, comme les constellations d'un nouveau ciel. Au milieu de cette terre inconnue, se confiant un amour très pessimiste, ils échangent, à la fin, des compliments naïfs tels que " ton coeur est comme un abricot " ! Le symbole de la chevelure attire Goll aussi, mais c'est une chevelure concrète dont il nous révèle les brûlantes colorations. Enfin, c'est ce lyrisme, non pas le lyrisme souterrain, intérieur, tel celui de Paul Eluard par exemple, mais un lyrisme de surface, dont les éléments appartiennent aux choses qui nous entourent, lyrisme immédiat qui naît toujours, comme l'électricité de deux objets la contenant déjà, en l'ignorant. Et la note féminine nous est donnée par Claire, avec la pitié profonde que recèlent ces beaux vers :

J'arrache mes premiers cheveux blancs

Les oiseaux en feront leur nid...

.... Dès que tu pars

Je crainte l'ange cycliste

Avec le télégramme de la mort...

...Car même de l'étreinte de la mort

Mon coeur immortel reviendra vers toi !

Ici, je crois que Claire Goll a poussé loin la réussite. Avec d'aussi simples éléments, elle nous oblige à une réflexion pleine de découvertes. Magnifique écrivains d'images, elle pousse, jusqu'à l'extrême de la clarté, leur intensité et leurs associations. Habileté très aiguë qui nous offre de réelles conquêtes à la lisière de ce monde mystérieux où commence la vraie et inexplicable poésie. Certaines de ces images nous satisfont même trop complètement pour que nous puissions les dire très poétiques, il leur manque de la folie... mais Claire, comme Ivan, y suppléent par une violente passion qui s'exprime en pures révélations, pleines de charmes et écrite dans une langue originale et tendue, jusqu'à ce cri de Claire que nous attendions depuis le début du livre de.

Car même de l'étreinte de la mort

Mon coeur immortel reviendra vers toi.

Les " Poèmes de Jalousie " me satisfont moins complètement. Cette jalousie est, à vrai dire, trop galante, trop fleurie. Benserade en colère... Certains tics, certains clichés que je retrouve dans Cocteau. Les voix sont toujours aussi pures, elles montent dans un violent désarroi. L'humanité des poèmes, tout de même existante, ne semble me masquée par des bariolages presque sportifs, évoquant, avec un certain déplaisir ému, le Boulevard et la Rotonde...

Claire : Je suis jalouse de la rue

              Et de tes pas en ut-mineur...

               .... Tu étais la Colonne Vendôme

               A laquelle je m'appuyais...

Voici par contre, de très beaux vers :

Yvan : Dans l'arbre rouge de tes veines

              sont perchés mes oiseaux de rêve

              ... Je vis ta vie tandis que tu la rêves...

Et cette sincérité, entachée parfois d'un désir trop grand d'originalité, je la retrouve dans les "Poèmes de la Vie et de la Mort".

Claire : Voici dix ans que tu m'aimes

              Dix ans qui furent dix minutes !

             Mais je te vois toujours pour la première fois....

Claire a la hantise de la mort, elle craint la pourriture et surtout la léthargie trompeuse qui peut ménager un terrible réveil au sein des territoires de la mort :

            Quand je serai morte

            fais embaumer mon corps :

            Sinon les bêtes sans patrie

            Viendraient coucher dans la sciure d'or de mes cheveux

            - Quand  je serai morte

            Fais couler du blanc formol dans mes veines

            Pour conserver leurs souvenirs...

            ... J'attends la mort

            Comme un enfant ses vacances...

Enfin, quelques très beaux vers :

Claire : Je n'aurai qu'à te regarder

               Pour que l'aurore monte dans mes joues

Ivan :   Ombre parmi les ombres,

               Que chassent les saisons

               Jusqu'à la proche tombe.

  Depuis lors, cédant au goût du jour et aux nécessités tyranniques, Ivan et Claire Goll ont quelque peu délaissé la poésie. Ils sont devenus de grands romanciers. Mais ils n'ont pas démissionné, et quelques poèmes, parfois, tombent en rosée claire sur leurs carnets. S'en tiendraient-ils à leur oeuvre déjà publiée, qu'ils auraient droit à une place de premier plan dans notre histoire poétique moderne. Si, dans ces pages forcément succinctes, j'ai pu en fixer le témoignage, j'estimerai mon travail profitable sinon digne des oeuvres présentées.

Ce long article critique paraîtra à nouveau en 1936 (à quelques mots près, daté 1932 ?) dans un livre intitulé "Balises"- La Pipe en Ecume,  Paris.

[6]                                  Manège

Pauvre musique de faubourg,

Qui t’arraches la valse d’entailles déchirées,

Si fatiguée que tu radotes sous la pluie

Ton histoire vieille comme le monde.

Pourtant tu fais tourner les enfants sales

Sur des aéroplanes de bonheur

Et dans des carrosses dorés de soir !

Mais la rue alentour

S’est mise à pleurer:

Les femmes de cire du coiffeur fondent,

Les belles du photographe jaunissent sous la pluie,

Et la tristesse

S’assied dans un coin du café

Et n’en bougera plus jamais.

Cette même tristesse qui comme une putain

A décidé de s’asseoir dans mon cœur

Et d’y mourir.

                                                                       Ivan Goll.

[7] cette édition reprend des textes de Poèmes d'Amour 1925,  parfois retravaillés,  des textes de Poèmes de Jalousie,  des textes de Poèmes de la Vie et de la Mort et quelques nouveaux poèmes.

[8]                                  Nos deux corps blancs

                                   Dorés par la lune

                                   Descendent le fleuve lent de la nuit.

                                   A peine le vent aux mains pâles

                             Soulève nos âmes.

                                   Nous longeons les jardins de l’éternité         

                                   Où dorment les oiseaux et les dieux.

                                   Parfois l’on entend

                                   Une anémone s’ouvrir

                                   Ou une étoile tomber

                                   Comme une mouche brûlée...

                                   Côte à côte nos corps descendent

                                    Le fleuve de mercure

                                    Dont on ne sait plus

                                   S’il est la vie,

                                   S’il est la mort.

[9] Ivan Goll est le célèbre auteur d'A bas l’Europe,  Sodome et Berlin,  etc.. C’est un poète bilingue  (franco-allemand)

[10] Suite à des problèmes juridiques, la correspondance Iwan Goll - Paula Ludwig:  Ich sterbe mein Leben, ne sera publiée qu’en 1993,  chez Limes .

Il sera souvent fait référence à cet ouvrage et aux commentaires de Barbara Glauert en reprenant simplement ces 4 initiales : IsmL

[11] "Georges Manfred avait invité les gens les plus en renom à une discussion sur le "drame contemporain ",  le drame didactique:  il y avait Brecht,  Döblin,  Diebold,  Faktor,  Herzfelde,  Wolfenstein,  Willy Haas,  Kersten,  Guilbeaux,  Cranach,  Carola Neher,  Marino,  Werner Hegemann,  etc.…Rien que des chefs de file. Brecht dont on a représenté récemment un drame didactique communiste "Die Massnahme ",  et qui affrontait ces artistes et ces critiques,  pour la plupart libéraux,  avec une superbe et une ironie que j’admirais,  prit la parole. La discussion déviait sans cesse et s’éloignait du sujet,  c’était un chaos incroyable d’idées,  de thèses différentes. On n’arrivait pas à y voir clair. Et comme s’était bienfaisant pour moi,  qui ne pris pas la parole,  d’observer cet abîme de sottises émanant de porte-plume les plus lus !  Seul,  Brecht était supérieurement brillant.… "'p..58-59-60) dans:  Claire Goll & Iwan Goll,  Meiner Seele Töne, Scherz,  1978. Cette correspondance d’une importance capitale est d’abord parue chez F. Kupferberg en 1966 ; dans cette nouvelle édition elle est accompagnée de remarquables commentaires de Barbara Glauert. La traduction de ces lettres due à Claire Goll reste inédite à ce jour.

[12] ... J'ai aussi fait la connaissance de Paula Ludwig . Etrange fille de paysans, son père fabriquait des cercueils; une tête un peu "bois gravé", mais une belle âme ? Elle évolue lentement et devient peu à peu une Lasker-Schuler chrétienne  . Elle a aussi un fils de 13 ans, qui vit dans une colonie scolaire au bord de la mer . Enfant illégitime . Elle a été femme de chambre, modèle à Münich, souffleuse ; à présent, elle écrit des poésies dédiées à son petit garçon . Et quelle modestie dans la pauvreté !

Remarques-tu quelque chose dans mon écriture ? J'écris avec le pouce et le majeur, car mon index droit est malade de nouveau ; grosse bosse de pus, cataplasmes et toute la suite . C'est ainsi que je devrai écrire les scènes de "Germaine" ( Berton ).

Beaucoup de tendresse de ton Ivan .

[13] Chère Suzu,

Que ta dernière lettre était merveilleuse ! Si sûre et si compréhensive. La voix de ton cœur est un alto apaisant . Oui, je suis maintenant très bien installé chez Paula Ludwig . Elle m'a très bien soigné pendant ma maladie ...

[14] ( il lui déconseille de venir à Berlin ) ... Je me propose de ne plus coller aussi étroitement à Paris, de me déplacer beaucoup plus qu'auparavant, de voyager beaucoup au printemps et en été . Puisqu'aucune profession fixe ne m'enchaîne, Dieu merci .

L'avenir idéal, voici comment il m'apparaît : milieu d'avril, toi et moi, encore en Allemagne . Ensuite, deux ou trois semaines à Paris . Pas plus . Et un grand voyage d'été, aux eaux ou à la mer . Durant des mois .

[15] Comité de lecture:  C. Arnaud,  P. Bourgeois,  M. Carême,  Géo Charles,  P. Dermée,  H. Fagne,  P. Flouquet,  C. et Y. Goll,  G. Linze,  Géo Norge,  A. Salmon,  H. Vandeputte,  E. Vanderkammen,  R. Verboom,  P. Werrie.

Le numéro du 27 juin 1931 comporte la première table alphabétique de tout ce qui est paru dans Le Journal des Poètes jusqu'à cette date.

[16] Sous ta poitrine de ciment,

Sous tes paupières de fer,

Ville narcotisée,

J'entends ton sang qui bat .

J'entends tes femmes qui chantent,

Sources chaudes souterraines ;

Tes escaliers qui pleurent

Et tes morts aux lèvres plombées .

Il y a les hommes qui se réveillent

Au milieu de la nuit,

Soudain ils comprennent

Qu'ils ont oublié de vivre .

Des rues désespérées

Courent en vain après le ciel

Et tremblent

De tous leurs réverbères . 

Est-ce toi, solitude ?

Qui grelottes sur la Place

Dans ton manteau de vent,

Prostituée qu'aime un poète ?

Un autobus malade

Transporte les soucis des gens

De l'aube au soir et retour

Sans jamais calmer son angoisse .

Quelquefois une porte

Restée ouverte

Comme la bouche d'une morte ...

Je suis son dernier confident .

[17] c'est l'histoire de la traduction d'Anna Livia Plurabelle de Joyce à laquelle ont participé E. Jolas,  I. Goll

[18]                                                                                                          Paris, 15 nov. 31

Lisl,

J'ai donné aujourd'hui ta bague à quelqu'un d'autre .           J'ai compris qu'elle ne signifie aucunement l'amitié, et j'ai honte de l'avoir portée pendant quatre ans comme symbole d'une erreur .

            Je ne te la renvoie pas, car je ne veux pas que cette bague, qui contient en elle beaucoup de mon être, risque d'être donnée à quelqu'un qui la mérite encore moins que moi .                                                                                                                                                                           Ivan Goll

[19] :  Le coeur d’Alfred Wolfenstein,  J.S. Bach jouant de l’orgue la nuit d’Oscar Loerke,  Pour Hilda de Jacob Haringer,  Mort argentée de David Luschnat et Poème,  de Paula Ludwig.

                                   Poème

Je ne sais jouer que de la flute

Je n'ai que cinq sons….

Mais quand je la porte aux levres

Les caravanes rentrent du désert

Et les oiseaux de leurs sombres ciels.

Les pêcheurs se hâtent sur le rivage

Et le soir parfumé déjaisse les Orients du matin.

Adossée à l'érable

Dans l'ombre du lierre

J'envoie ma chanson à ta recherche

                        Traduction d'Yvan Goll

Ce n'est pas la première fois que les noms d’Ivan et de Paula sont juxtaposés ; leur aventure amoureuse date de février 1931 et restera constante et passionnée jusqu’au départ d’Ivan et de Claire Goll pour les U.S.A. en août 1939

[20] Geo Charles . La représentation de votre "Mathusalem" à Bruxelles, mon cher Ivan Goll, nous a fourni l'occasion d'apprécier, une fois de plus, une oeuvre du "Théâtre poétique moderne ". Cette formule exprime assez bien la tendance et le mouvement de ce théâtre dit - toujours -"d'avant-garde ",  bien qu'il ait pris naissance longtemps avant la guerre. Je range sous ce signe :"Ubu Roi ",  de Jarry, "les Mamelles de Tirésias ",  d'Apollinaire, certaines pièces de Ribemont-Dessaignes, et justement ce "Mathusalem ".... Pourriez vous préciser votre conception personnelle quant à "l'esprit" poétique de cette oeuvre ?

Ivan Goll : J'estime que toutes les pièces que vous venez d'énumérer sont avant tout, en effet, des oeuvres de poètes que j'opposerai aux auteurs dramatiques. Comment les distinguer par une formule ? Ceux-ci excellent à copier la vie au théâtre, tandis que les poètes ont avant tout le désir de recréer la vie. Ils ne veulent pas du tout en donner, par exemple, une image exacte, mais plutôt révéler la signification profonde des faits et des paroles qui unissent les personnages dans une action.

Géo Charles : Et créer des prototypes ?

Ivan Goll:  Oui. "Mathusalem ",  par exemple,  c'est l'éternel Bourgeois. Il ne parle pas la langue courante du théâtre habituel et conventionnel. Il dit des phrases,  les phrases-types que chaque bourgeois,  dans n'importe quel pays,  répète suivant sa prononciation . L'action de la pièce n'est pas individuelle et unique : le cas est applicable et nettement imputable à tous les bourgeois du monde entier.

Geo Charles : Et rien de plus banal que les propos d'un tel héros ! 

Ivan Goll :"L'expression" en est apparemment banale,  mais avant tout elle est vraie. Et cette transposition du "vrai" me rappelle une autre formule,  celle de "surréaliste" dans le sens où Apollinaire l'entendait..

Vous savez, n'est-ce pas, qu'il inventa le vocable "surréaliste" pour désigner précisément" Les Mamelles de Tirésias ",  que vous citiez un instant parmi les pièces du théâtre poétique.

Geo Charles: En effet,  c'est d'ailleurs dans la revue "Surréalisme" que vous avez dirigée que Pierre Albert-Birot a fixé ce point d'histoire de la façon suivante :" … Quant au mot "surréalisme ",  nous l'avons, Apollinaire et moi, choisi et fixé ensemble . C'était au printemps 1917, nous rédigions le programme des "Mamelles ",  et, sous le titre, nous avions d'abord écrit" drame" et ensuite je lui ai dit : ne pourrions-nous pas ajouter quelque chose à ce mot, le qualifier, et il me dit en effet, mettons "surnaturaliste ",  et aussitôt je me suis élevé contre surnaturaliste qui ne convenait point au moins pour trois raisons, et naturellement, avant que j'eusse fini l'exposé de la première,  Apollinaire était de mon avis et me disait :"Alors mettons surréaliste ". C'était trouvé. "... La lettre d'Apollinaire à Paul Dermée écrite également en 1917, et reproduite dans la même revue, confirme les souvenirs de Birot..."Et vous Goll, rangez-vous "Mathusalem" sous la même formule ?

Ivan Goll: Mon Dieu,  si une formule est nécessaire ! 

Geo Charles : nous appelons les pièces de ce théâtre – et "Mathusalem"-- poétiques. Certaines de ces oeuvres, et particulièrement la vôtre, présentent un curieux mélange de poésie et de prosaïsme...

Ivan Goll : J'attendais cette objection. J'ai donné à chaque personnages la langue de son âme. Ainsi la jeune fille, Ida, sent et parle en vers, et je ne crains pas de lui prêter les images les plus lyriques, comme dans les pièces en alexandrins. Par contre le frère voué aux affaires modernes, n'emploie que le style haché des appareils Morse. Et ainsi de suite.... Mais le langage truculent et terra à Claire

terre-à-terre du père n'est pas moins poétique que celui de sa fille, s'il crée l'atmosphère élémentaire du personnage.

Geo Charles : Vous confirmez l'impression que me laisse la représentation de Bruxelles. Du lyrisme pur, cette réplique d'Ida :

" je ne connais plus d'autre jour que celui-ci

ou des narcisses remplacent l'herbe des gazons

le soleil est un chrysanthème que tu m'offres,

ton front pâle est une tour d'Ivoire

sur laquelle je monte pour voir le monde.

C'est toi qui bâtis les villes apocalyptiques,

les temples d'Asie et les docks d'Amérique,

les places portent toutes ton nom,

les horloges sonnent à chaque heure ton nom

et les navires en mer

ne sont partis que pour te voir. "

Ce poème pourrait très bien être tiré des "Poèmes d'Amour" que vous avez publiés avec Claire Goll

Claire Goll: Oh,  je n’accepte que les poésies qui me sont adressées personnellement !

Ivan:  Mais tout ce que j’écris,  s’adresse à toi. Pour qui écrit-on, par qui veut-on être compris,  sinon par l’être qu’on aime et dont on veut être admiré ?

Claire:  Tu me trompes !

Ivan:  Avec toi-même !

Geo Charles: Je pense que vous allez faire dévier,  publiquement,  en "scènes de ménage ",  vos beaux "Poèmes d'Amour "Au fait,  si vous continuez,  je pourrais dire que vos poèmes d’amour ne sont pas autre chose … finalement ! !

Claire:  Eh bien,  vous donneriez une belle idée de notre poésie !

Ivan: Mais,  Claire,  après tout,  je ne serais pas éloigné de croire que dans les poésies d’amour de tous les temps,  les poètes ne sont occupés qu’à exprimer à leur amante des reproches,  et sous forme de compliments,  des sottises.

Geo Charles:  Qu’en pensez-vous Claire ?

Claire: Pour moi il n’existe qu’une sorte de poésie,  celle de l’amour. Une femme ne doit chanter que l’amour. Ce n’est que par l’amour qu'elle participe de la vie du monde. Les seuls poètes que je relis toujours,  que je comprends et que j’éprouve jusqu’au fond des moelles sont Marceline Desbordes-Valmore et Elisabeth Barrett-Browning.

Geo Charles: L’essence de leur poésie est la souffrance.

Claire: L’essence de l’amour est la souffrance.

Ivan: - Peut-être y a t - il là comme une accusation ?

Claire:  Non,  c’est une déclaration d’amour. Géo Charles notez vite. Je prétends que c’est celui-là (qui me fait tant souffrir) qui m’a faite poète. Je lui dois d’avoir appris à exprimer en vers cette affection que toutes les autres femmes expriment en soupirs.

Geo Charles: Vous avez su prolonger à deux - en des oeuvres toujours lyriques et en des "Poèmes d’amour" que je relis avec une joie critique sans cesse accrue - votre amour de la Poésie. Votre double rêve a su se réaliser et se poursuivre en cette époque si bassement matérielle,  si misérable,  selon un rythme de beauté et d’idéal !

Ivan:  Ce rêve nous sauve !  Tout ce qui se passe en dehors de lui et de notre amour devrait nous laisser indifférents. Nous sentons confusément que les soucis du jour sont des soucis bien lamentables,  mais aussi passagers. Les époques où l’humanité a faim,  reviennent toujours. Cette fois,  sa détresse provient de sa bêtise. Mais passons. Parlons d’amour qui est la seule raison d’être et qui est éternel. Thème peu actuel Thème qui le redeviendra au prochain printemps,  soyez-en sûr !  Sinon,  dans cent ans. Et il vaut mieux avoir raison dans cent ans que l’année prochaine. La vérité se mesure par siècles.

Je laisse Claire et Ivan,  assis en leur jolie terrasse d'Auteuil, dont j'aime tant caresser les feuilles. Lui, grappillait les raisins qui pendaient au vieux cep qui épouse la grâce de la balustrade, elle, appelait une demi-douzaine de pigeons blancs et leur donnait à manger dans sa main pâle.... Les deux silhouettes, les bêtes et les choses, se composaient en des attitudes qui me sont familières depuis longtemps... en cette petite terrasse du jardin automnal d'Auteuil qui m'apparaît toujours comme un carrefour rustique où la vie et la poésie viennent s'unir.

Geo Charles.

[21] _Première traduction américaine de "Une Perle "

[22] "par l'outrance clownesque,  la fantaisie d'Ivan Goll provoque aisément le rire ; on ne saurait le situer trop près d'un Max Jacob,  d'un Cocteau sans doute,  mais surtout il réussit assez facilement à introduire dans le développement lyrique les procédés brusques et enfantins de quelque film cinématographique ".

[23] Ce texte a été donné en représentation publique par Charlotte Köhler pour la première fois le 22 avril 1931 au Stadsschouwburg d’Amsterdam. Devant le succès,  il fut repris et redonné en présence d’Ivan Goll le 21 novembre 1931

[24] Ce numéro comporte 6 pages: la page 3 est intitulée : UNE EXPRESSION POETIQUE DU MONDE ou l'aventure d'un hebdomadaire belge Table alphabétique des 24 premiers numéros de la seconde série 1931-1932 .

1. Poèmes. 2. Etudes et critiques . 3. Interviews . 4. Pages étrangères . 5. Enquêtes . 6. Poésie ethnique . 7. Divers .

Page 6,  compte rendu de la première réunion littéraire des Amis du Journal des Poètes tenue le 17 mai au Café du Bel-Air,  avenue du Maine:  présidence assurée par Paul Dermée en présence de Salmon,  Gans,  Gueguen,  Gyssord,  Pilchard,  Gonzague-Frick,  Launay,  Follain,  Seuphor,  Dermée,  Goll,  Fondane,  Madeleine Israél ( secrétaire du groupe parisien ) qui sont tous intervenus au cours des débats . La prochaine réunion,  le jeudi 9 juin sera consacrée à la jeune poésie espagnole .

Page 6 également,  un article de Charles Plisnier:  Révisions:  Le salut dans la fuite (adressé à Breton et à ses amis surréalistes) extrait:  "Pour moi la chose est assez claire . Le Surréalisme est seulement une maladie secrète dans le cerveau de la bourgeoisie,  une hantise de suicide,  une tache de folie,  cette angoisse du paralytique général qui croit toucher le point le plus aigu de la lucidité mais qui ne sait pas si demain il va trouver une lumière nouvelle et étonnante ou s'asseoir dans une petite voiture .

Vraiment la révolution n'a rien à voir avec cela . "

[25] "Ein Jahresgedicht der Liebe ". C’est Iwan le dunkel Gott et c’est en réponse à ce recueil de Paula que Goll écrit le magnifique chant d’amour que sont ses "Chansons Malaises ". Voir la correspondance Paula Ludwig - Goll  (Briefe 1931-1940) Limes Verlag 1993.

[26] Cinq poèmes en allemand:  Fremd et Grammatik der Gefühle p.219,  Liebesgedicht p.259,  Vision den toten Vaters p.290,  Weltbürgers Wanderlied p.207.

[27] Cette revue éphémère ne paraîtra que 3 fois:  n° 1 / n° 2 / n° 3-4. Principaux collaborateurs: Céline Arnaud,  Hans Arp,  Jacques Baron,  Gottfried Benn,  Georgette Camille,  Paul Dermée,  Robert Desnos,  Pierre Drieu-La Rochelle,  Léon-Paul Fargue,  Jean Follain,  Benjamin Fondane,  Claire Goll,  Eugène Jolas,  Marcel Jouhandeau,  James Joyce,  D.-H. Lawrence,  Jean Painlevé,  Raymond Queneau, Man Ray,  Georges Ribemont-Dessaignes,  Jules Supervielle,  Roger Vitrac. cote:  USGdo:  Ai-28/10/97

[28] Une photo de Claire Goll devant une station de Métro sur toute la page de couverture avec en surimpression "Chanteuse de Rues" un reportage par Claire Goll et le reportage en page 7 avec 5 photos en situation .

[29] p.14 et 15 : Chanteuse de Rues par Claire Goll avec 2 photos en situation .

[30] Ce texte est une version poétique de son roman "Die Eurokokke "mais,  à ce point différente que Claire Goll a fait une traduction française,  L'Eurocoque,  traduction inédite à ce jour,  archivée à la B.S.D.d.V. — Ms 549'47 ff. Dactylographiés)

[31] "Dans tout ce qu'écrit Ivan Goll il y a toujours beaucoup de pessimisme et d'amertume. L'ironie de cet écrivain est à la fois grimaçante et corrosive et son désespoir est à peu près sans limites:  ce dont,  après tant d'autres livres,  "Lucifer vieillissant " nous offre un témoignage où il y a d'ailleurs beaucoup de grâce,  un charme de cauchemar dont la force s'impose à vous comme une réalité. "Lucifer vieillissant ":  on entend bien par là qu'il s'agit de la fin du monde,  — ou à peu près. Le monde va mal,  c'est un fait,  l'humanité est moribonde,  et il n'y a qu'à jeter les yeux autour de soi pour se convaincre de cette vérité première que M. Ivan Goll a bien raison de proclamer comme il le fait:  c'est-à-dire lyriquement avec des mots de feu,  d'airain et d'or.

            On a pu dire très justement,  il y a quelques années,  que tous les poètes écrivaient en prose. Mais à l'heure actuelle les poètes ont rendu la prose aux prosateurs,  le roman aux romanciers. M. Goll est toutefois une exception et le dernier survivant:  son "Lucifer vieillissant "n'est qu'un long poème somptueux et désolant,  traversé de gémissements et surtout d'imprécations,  amer et sans fausse pitié,  le poème de la fin de l'humanité. Lucifer,  — l'homme divinisé —,  n'est plus qu'une risible épave qui se heurte aux murs d'une prison sans issue où la lumière et l'air ne pénètrent plus. Ce n'est pas un cri d'alarme que jette l'auteur:  le pessimisme de M. Ivan Goll est trop absolu pour lui permettre d'entrevoir la possibilité d'une réhabilitation.

            Ce livre vient,  sans s'en douter,  tout à fait à son heure. Il n'y a de vrai que l'actuel,  pourrait-on dire en déformant un peu telle phrase célèbre du sage de Weimar. "Lucifer vieillissant "est un ouvrage terriblement lucide et véridique,  le dernier coup d'oeil plein de désolation et d'épouvante que consent à jeter,  comme un suprême regret,  un poète sur un monde dont il entend ensuite se détourner à tout jamais”

[32] Ivan Goll,  le poète du "Nouvel Orphée" a jadis écrit dans une anthologie:

"O notre père donnez-nous notre peine quotidienne

Pour ne pas crever d'ennui ".

Cette part du feu où nous mettons en commun toutes nos misères pour en lancer des sourires et des confetti que font semblant de brûler les feux de Bengale devrait lui être sympathique. C'est donc avec joie,  mais sans étonnement que nous avons reçu la chanson malaise qu'il a bien voulu détacher pour nous d'un recueil qui va paraître aux Editions Poésie et Cie (19 rue Raffet,  Paris XVI). Dans un autre numéro de la Part du Feu, J. de Belleville écrit:

Toutes les images de M. Ivan Goll chantent encore en moi. Chansons Malaises est un de ces livres où je me sens incapable d’être critique.

[33]…Il y a là une émouvante passion qui fait penser au Cantique des Cantiques et aux meilleures coplas andalouses

[34]L'édition originale sur Vélin d'Arches comporte aussi des exemplaires  (combien ? ) avec des illustrations de Paula Ludwig.

[35]…La poésie d’Ivan Goll,  étrangement primitive,  rôde éperdument parmi nous.

[36]…Images toutes neuves,  cueillies dans une nature qui semble chaque matin au premier jour de la création ; images fraîches et chaudes qui chantent et nous enchantent.

[37]…Ah !  quelle suave fontaine coule de ces Chansons Malaises. Il y a là d’adorables précisions,  des traits aigus de réalité pour dire l’amour esclave,  délivré de sa chaîne,  et qui offre son innocence passionnée à la passion du maître. M. Goll avance dans un fort courant d’émotion neuve et de vie naturelle,  de surprises,  de douces choses toucher et à respirer.

[38]…Il y a ici autant de vertus de surprise dans la manière de suggérer les faits que dans les faits eux-mêmes et cela devient une magie dont on découvre les racines dans le coeur et les fleurs dans le verbe …

[39]Le poète Ivan Goll publie un joli livre de vers,  plein de tendresse,  d’exotisme,  et de poésie aussi,  qu’il intitule Chansons Malaises. Un excellent livre de vers.

[40]         Poème inédit

Mordons dans la pêche de Rome      

Ce fruit fauve et juteux.

Buvons à toutes ses fontaines

Et courons à tous ses mystères

De colline en colline.

Amis,  dressons nos corps

Nouvelles colonnes doriques,

Vers la lune rose         

Remplaçant celles qui se sont rompues

Dans les jardins de Galatée.

La vie demeure souveraine   

Dans cette terre cent fois morte.
Les tombeaux d'empereurs   

Ne sont que des berceau de mousse 

Pour le peuple très amoureux.

Dans les débris des temples

Naissent les roses, 

Dans la poussière brune

Minerve et Marie

S'épousent doucement.

La pierre a souffert plus que l'homme

Mais,  dans l'épaule mutilée d'un pape,

Un jeune lézard

A fait son nid

Et effraie déjà les chardons.

Et nous,  les amis fugitifs,

Couronnés du jasmin de juin

Ivres des roux octobres,

Nous vaincrons l'heure ténébreuse

Qui glace les espoirs.

Sous le sabot de bronze

Des rêves héroïques

Explose la lumière du matin

Et les clochers des sept collines

Ne réveillent que les morts.

                                                                                                                                                                    Ivan Goll

[41] " Les Chansons Malaises de Ivan Goll sont présentées avec beaucoup de goût typographique. Ce sont de beaux poèmes populaires où,  selon les lois du genre,  l'expression du sentiment amoureux suscite constamment des correspondances avec les travaux des champs et les aspects de la nature. Ivan Goll a rendu ces rapprochements avec l'énergie et la brièveté qui convenaient:  il y a là une émouvante passion qui fait penser au Cantique des Cantiques et aux meilleures coplas andalouses. ” Jean Cassou.

[42] "Le dernier recueil d'Ivan Goll "Chansons Malaises" décèle chez ce poète un renouvellement. Directement après la guerre,  Ivan Goll hanté par l'arabesque trouble et les cassures luisantes du nouveau monde moderne s'était adonné dans "Le Nouvel Orphée "à cette poésie à l'emporte-pièce,  pleine de fraîcheurs incertaines et ressasseuse inquiète du Verbe

L'originalité de Goll consista pourtant parmi tant d'autres à ne rien camoufler du lyrique amour,  à aborder avec tranquillité et à moduler souvent ses chansons sur le thème quelque peu décrié de la tendresse journalière de l'homme pour la femme et cela au moment même où les poètes s'armaient d'une grande pudeur visant "le sentiment ".

Dans les "Chansons Malaises "s'affirme un Ivan Goll conduit par une inspiration décantée. Ces courts poèmes sont écrits avec simplicité sur le ton tantôt didactique,  tantôt interrogatif et exclamatif du barde. Chansons évocatrices de paysages patriarcaux où l'amour règne en doux maître sous les citronniers . Poésie d'allure incantatoire et qui m'apparaît appartenir à la nature la plus vraie de Goll.

On trouve dans ces vers les plus belles évocations des silences de l'amour au cours desquels l'on entend croître et dormir les plantes ; aussi les plus fines reconnaissances de chaque reflet de sa propre beauté par la femme aimée .

            Soudain ta main savante

            M'enseigna qui j'étais...

Le poète accorde au langage de l'amour la plus suave flore : anis , safran , néfliers , caféiers neigeux , orangers , vanilliers . En exemple voici un court poème de la plus belle somptuosité :

            En passant sur la route des seigneurs

            Tu ne regardais pas le safran pauvre

            Mais ton manteau le caressa en secret

            Emportant tout de même

            Un peu de poussière dorée

            De son amour

Les poèmes se poursuivent jusqu'à la perte de l'aimée :

            O mon corps tout doré

             N'est-il déjà plus nu ...

et l'appel de la mort :

            Coupez les palmiers centenaires

            Arrachez les lauriers de gloire

La simplicité de l'écriture,  la netteté de la ligne n'empêchent point ces vers de baigner dans un halo de mystère tendre,  marqué de leur qualité.

Le livre est imprimé en beau corps d'elzévir et fort bien mis en page.” J.F.

[43] "Ivan Goll vient d’obtenir un joli succès avec ses "Chansons Malaises "(Editions Poésie et Cie). Il y retrouve cette simplicité que nous envions tant aux peuples primitifs et qu'après leur règne et leur défaite,  les pays civilisés devront réapprendre. Un poète le leur enseigne déjà. Il est allé puiser de simples bonheurs aux sources naturelles de l’Est. A lui aussi,  la "connaissance de l’Est "a porté ses fruits. Mais les "Chansons Malaises  ne sont ni des traductions ni des transpositions d’un folklore inexistant,  ce sont des divinations. Francis de Miomandre a pu écrire à leur sujet:  "Il semble que tout l’Esprit de l’Extrème-Asie,  énigmatique,  voluptueux,  à la fois très animal et très complexe,  parfume ces chansons,  composées par un homme d’Extrème-Europe,  dans une heure de magnifique divination. "

[44] "Les images les plus précieuses servent à illustrer une course cycliste ; les mots les plus sublimes sont éparpillés à travers les pages de journaux "

[45] Jeune Europe est en fait le numéro 2 d'Apollinaire (1935) - même format,  mêmes collaborateurs,  même imprimeur,  même éditeur,  même Librairie,  des clichés communs,  seul le titre diffère (ce changement car la librairie Jean Budry avait publié sous le même titre "Apollinaire "en 1924,  le n° 26 de L'Esprit nouveau)

[46]…Si la traduction est exacte ou si nous avons affaire à une traduction libre,  je vous laisse à décider,  car le petit livre ne contient pas une note,  commentaire ou information. Peut-être cache-t-il une supercherie. En ce cas,  j’applaudirais. Mais dans l’autre cas,  on regrette de ne pas être un peu renseigné. Les Chansons Malaises de M. Goll ressemblent un peu aux fragments de Sapho,  et aussi au Cantique des Cantiques:  l’érotisme,  qui n’y est pas indécent,  y comporte un caractère assez macabre ; et la couleur locale,  loin d’être torrentielle,  échevelée,  apparaît fort subtile. J’admire,  si ces textes sont authentiques,  qu’il s’y cache tant de philosophie…Dans ces poèmes,  c’est l’amante qui parle,  et qui se vante d’exercer sa tyrannie,  ou de défier,  si faible,  le robuste amant asservi:

            Je suis couverte de sept voiles                                              Je suis ton ruisseau

Pour que sept fois                                                                 Ivre de menthe

Tu puisses me découvrir                                                        Penche-toi sur moi

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Que je te ressemble

Je suis ointe de sept huiles                                                    Baigne en moi

Pour que sept fois                                                                                                                                                                                                   Et sens comme je tremble

Tu puisses me sentir                                                                                                                                                                                               Mange mes poissons                                                                                                 Pour mieux m’engloutir

Je t’ai dit sept mensonges                                                                                                                                                                                      Bois-moi

Pour que sept fois                                                                                                                                                                                                   Pour mieux m’anéantir

Tu puisses m’anéantir                                                                                                                                                                                             Aime-moi

                                                                                              Je t’aiderai à te noyer

…Mais il y a des pièces plus douces,  des madrigaux plus primitifs dont le tour est exquis. De toute façon ce mince recueil donnera de grands plaisirs aux lettrés.

[47] Parmi les poètes jeunes, plus ou moins en dehors des groupes, nommons encore : Céline Arnaud, François Berthault, M-L Boudat, A de Falgairolle, Jean Follain, Claire et Yvan Goll, Georges Gabory, Raymond Radiguet, etc. et le groupe de la Bouteille à la mer : Hugues Fouras, Pierre Moussarie, Henri Foix, Anne Quatemère de Quincy .

[48]…Traduction,  adaptation,  imitation,  qu’importe ?  Il suffit que les Chansons Malaises d’Ivan Goll nous incitent à nous le demander…elles sont,  dans l’irrégularité imagée de leurs rythmes,  infiniment agréables et musicales:

            Depuis que tu me connais

            Je me connais enfin

            Mon corps m’était plus étranger

            Qu’un continent lointain

            Je ne distinguais pas

            L’Est du Sud

            Mon épaule escarpée

            Pointait comme un rocher

            Soudain ta main savante

            M’enseigna qui j’étais

            Mon pied trouva sa course

            Mon coeur son battement

            Et maintenant je m’aime

            Comme tu m’aimes

Ce sont les chansons de Manyana,  jeune fille malaise,  et leur accent d’exotisme,  figuré ou réel,  est un délice dont nous ne pouvons que louer et remercier le bon poète français Ivan Goll.

[49] Importantes variantes dans ce poème publié à la même date dans les Cahiers du Sud

[50]ces deux poèmes seront repris dans "Métro de la Mort "'avec de grosses variantes pour Liquidation avant Inventaire)

[51] dédicacé "à Lise Deharme ",  extrait de Métro de la Mort .

[52]' Inédit d'Yvan Goll avec 2 variantes dans l’avant dernier quatrain) voir lettre du 4 mai 1936 (Meiner Seele Töne p.204- Scherz 1978) «..en quittant la gare,  j'ai voulu boire quelque chose d'intellectuel et j'ai acheté Les Nouvelles Littéraires. Et qu'y ai - je trouvé ?  Mes poèmes sur le Printemps et la Mort,  qui avaient certainement paru le 1er mai,  jour de l'enterrement du pauvre Daniel  (1) alors que je me trouvais effectivement en face du printemps et de la mort au cimetière de Préville.»

1) beau-père d'Yvan Goll

[53]

1)Jean sans Terre fait sept fois le tour de la Terre

2)Jean sans Terre sur le Pont

3)Jean sans Terre sur les Cimes

4)Jean sans Terre devant le Miroir

5)Jean sans Terre rencontre Ahasver

6)Don Juan sans Terre et sans Femme

7)Jean sans Terre devant le Printemps et la Mort

8)Jean sans Terre aux Enfers

9)Jean sans Terre annonce l'Avenir

[54] « Le poète ne "doit" pas être de son temps:  il "l'est",  ou ce n’est pas un poète. Car sa mission n’est pas de faire des vers,  de trouver de nouvelles formules:  le miracle du poète,  c’est de "voir",  d’avoir la "vision" de ce qui se passe dans le monde. Cette faculté le distingue des simples mortels,  ces sourds et aveugles-nés.

Dans plusieurs langues,  l’appellation "poète" se confond avec celle de "prophète" ou "voyant". Voir la réalité,  et aussi ce qui la dépasse,  tel est le travail sublime et mystérieux du poète. Il ne peut donc pas ne pas être de son temps. Il en est le témoin le plus précieux.

Les poèmes les plus vrais,  les plus universellement valables,  ont été inspirés par des soucis terrestres,  personnels,  temporels,  et portent les traces de sang humain:  celles-ci seules garantissent l’authenticité du poème.

Le poète est un accumulateur de toutes les forces vivantes et aussi leur purificateur. Tout ce qui passe au feu de sa poitrine brûlante,  au sel de ses larmes acides,  se sublimise et atteint une vérité supérieure. Comment doit-il être de son temps ?  En étant humain. Le peuple n’attend que ça,  en réclamant la bonne parole. Le poète,  en voyant,  en sentant et en exprimant la misère de cette vie et de cette humanité,  en deviendra le plus puissant consolateur. Les foules suivent,  quand le vrai poète chante. Le voyez-vous ?  Et n’est-il pourtant pas seul,  terriblement seul ? »

[55] Est-ce une chanson,  une romance,  une complainte ?  L'inspiration populaire y rejoint la tradition du moyen-âge:  celle des mystères,  des jeux,  celle aussi des rondels et des fabliaux .

Tout s'affirme humain dans ce livre,  mais d'une humanité élargie jusqu'au mythe . Le Juif Errant,  Don Juan,  Charlot lui-même semblent répondre pour Jean sans Terre,  ce "voyou divin",  personnage nouveau,  qui représente l'homme éternel . Que Jean croise donc Ahasvérus,  qu'il se confonde un instant avec Don Juan,  qu'il fasse sept fois le tour de la terre avant de se pencher sur le parapet du Pont au Change,  qu'il médite sur les cimes ou devant son miroir,  il baigne en pleine métaphysique .

[56] La Chanson de Jean sans Terre est une réussite d'Ivan Goll . Il est hanté par l'idée que la pensée est sécrétée par la matière . Et de cette idée il tire une poésie macabre et forte .

Il célèbre le mariage du "voyou divin ",  Jean sans Terre,  avec la terre,  et ses quatrains rappellent les accents de l'Opéra de Quat' sous,  en même temps que parfois un air étrange aussi,  mais plus aérien et fantasque,  les traverse .

[57] « Un Juif marche. Son pas formule une chanson. Sur des rimes croisées,  elle chemine strophe par strophe,  et chaque strophe offre une bouffée,  petite et carrée de respiration. Mais quel est ce Juif qui marche ?  C’est le Juif,  le Juif occidental de nos légendes,  le Satan familier des routes et des villages,  notre horrible,  notre tendre ennemi à nous chrétiens. (Pour ma part,  s’il m’est permis de dire mon mot dans cette page,  je ne pense qu’à lui,  et jusqu’à m’y confondre également.) Mais ce pèlerin perpétuel,  cet Isaac Laquedem ou,  mieux,  cet Ahasvérus,  qui sort de la houille grise des âges et qui,  sous son chapeau de poils,  porte les cornes de la pire misère et de la pire grandeur,  et qui est,  tout simplement,  l’Homme,  Ivan Goll,  dans son livre,  le nomme Jean Sans Terre. Nous comprenons tout de suite que notre poète voulut,  par là,  incarner le mythe du marcheur perpétuel dans un personnage plus historique,  plus proche,  tout mêlé à la chrétienté,  noué au souvenir et à l’évocation d’une sorte de bohème médiévale,  de mendicité dominatrice (En outre,  Jean Sans Terre a l’ironique mérite de signifier Jean Qui Possède La Terre. Nous appelons ça l’antiphrase.)

Ivan Goll participe de deux cultures,  la française,  l’allemande,  mais son esprit géminé et sa sensibilité monacale  (humble et égoïste) baignent volontiers à la plus athénienne,  à la plus désintéressée lumière.

Sujet de Charlemagne,  frère de l’Angelico et touriste à ses heures,  il s’autorise de ses origines judaïques pour reconnaître dans sa propre destinée celle du piéton colossal alors que celui-ci passe et repasse à travers nos siècles et nos pays.

Les poèmes de La Chanson de Jean Sans Terre où se tressent ensemble la volatilité et la nostalgie de celui qui ne tient à rien,  se composent de vers qui,  comme ceux du Clair de la Lune ou du Bon Tabac dans ma Tabatière, mesurent cinq pieds,  mais à une hauteur qui serait tout de même celle de la neige ou de la mer. Voyez comme notre auteur en pleine rigueur écrite les vieux airs de l’enfance:

                                               Jean Sans Terre penche

                                               Son profil amer

                                               Sur l’eau qui s’épanche

                                               Vers la grande mer …

                                               Ta mesure intime

                                               Toujours se défait

                                               En aveugle urine

                                               Et mousse de lait …

            Certes,  c’est un des plus émouvants apanages de la poésie qu’elle puisse,  ainsi,  suggérer la musique,  et la détenir dans la trame même d’un texte qui,  cependant,  dit ce qu’il veut dire. Non seulement la " couleur " des paroles,  mais,  encore,  celle des pensées et des images,  émettent,  en se juxtaposant étroitement,  des vibrations qui,  associées à celles,  plus matérielles,  plus physiques,  de l’articulation et de la quantité vocales,  provoquent une harmonie contrapunctique à base d’interférences subtiles. Et la ritournelle court dans la littérature.

Cela me touche de constater que,  dans ce livre,  Ivan Goll renonça aux trop aériennes et,  pourtant,  trop personnalisées,  trop incommunicables dispositions du vers libre,  du vers libre où je persiste à voir l’instrument très vaste,  très sincère,  le plus vaste et le plus sincère,  de la poésie,  mais,  aussi,  un élément provisionnel,  à peine ouvré,  mal marqué des sceaux nobles et pénibles de l’humain.

Après Métro de la Mort où Ivan Goll exprimait la pulvérulence et la liquidité d’un nomadisme encore un peu esthète,  et qui prolongeait directement ses oeuvres de cette après-guerre immonde et singulière dont j’imagine volontiers que Goll fut un des représentants les plus significatifs — le corrompu praticien d’une liberté aussi illimitée que faisandée — notre poète,  maintenant,  adopte le rythme pair,  honnête,  artisanal,  ressemelé,  régulier,  et immense,  et,  sans conteste,  magique. Et le voilà tout heureux et tout surpris de faire rimer "ail" avec "Adonaï,  "miel" avec  "Ezéchiel",  d’accoupler aux noms farouches et sublimes les détails savoureux d’une juiverie culinaire et maisonnière ?  Allons !  La place des Vosges n’est pas si loin du ghetto !

                                   Il aime la carpe

                                   au vinaigre,  au miel.

                                   Il aime la harpe

                                   du rude Ezéchiel.

Quelquefois,  pourtant,  le libertaire de la prosodie reparaît,  celui qui prétendait,  qui préférait n’interposer que le moindre écran sensible et verbal entre son intention et le lecteur. Alors Ivan Goll écrit,  au fil d’un poème,  …“ fils de diamantaire ” ou “ révolutionnaire ”… ou quoi que ce soit d’aussi peu fait pour figurer dans une économie compacte de syllabes soigneusement dénombrées. Mais ces prosaïsmes authentiques apportent,  dans cette chanson,  les présences politiques ou sociales indispensables à la plénitude d’une épopée israélite.

Heimatlos,  poète,  Ahasverus — Jean Sans Terre,  — Ivan Goll,  de port en port et le long de la Seine qu’il aime,  et devant le miroir et devant le printemps,  et devant la mort,  dévide son chemin.

A la fois cupide et indifférent,  il termine en ce moment sa course par une prophétie favorable qu’il prononce en regardant l’Orient.

                                   Ici s’échafaude

                                   le pont suspendu

                                   des assemblées chaudes

                                   de l’individu.

                                  

Je salue ce livre. Tout pesant,  tout grenu de nos réalités corporelles,  il ruisselle d’une mystique et d’une confiance humaines d’où Dieu,  un jour où l’autre sortira,  car Dieu et l'Homme c’est exactement la même chose». Audiberti.

- Le Deuxième livre de Jean Sans Terre ainsi que le Troisième livre de Jean Sans Terre,  envoyés à Audiberti avec de beaux envois d’Yvan Goll ont été mis en vente par la Librairie "Les Mains Libres",  Catalogue No 6 p.56,  Paris - juin 1972.

Audiberti et Goll étaient liés à travers Claire ; de 1935 jusqu’à sa mort en 1965,  Audiberti essaya,  en vain,  dit Claire de faire d’elle sa maîtresse ; un important courrier passionnel est conservé à La Fondation Goll de S.D.d.V.

Claire Goll rend compte de ces amours inassouvies dans "La poursuite du Vent" p.204 à 208:

« Audiberti détestait Goll,  et on peut lire sa haine dans les caricatures qu’il en fit.

— Quand laisseras-tu tomber ce Juif ?  me demandait-il souvent.

— Et moi,  que suis-je d’autre ?  répliquais-je.

— Toi, tu es Dannie.

Follement amoureux,  il me faisait des déclarations que je subissais comme un cyclone. Je n’ai pourtant jamais couché,  avec Audiberti … J’aimais son génie mais pas son corps. Je ne pouvais répondre à ses poèmes d’amour que par mon amitié. » Audiberti lui dédicaça en particulier " La Mort de Cléopâtre ".

On trouve également dans M.S.T. de nombreux témoignages de cette passion p.163 (traduction inédite de Claire Goll S.D.d.V.)

[58] Il s'agit d'une réunion de Chroniques et d'articles critiques de Jean Daniel Maublanc. Cet article est,  à quelques mots près, celui paru dans l'Archer en juin 1930 (IVAN GOLL ET LA POESIE INTERNATIONALE) C'était le thème de sa conférence du 19 Déc. 1924 au Cercle Demain dans les salons de Floréal,  Bd Bonne-Nouvelle. Audition de poèmes de Claire et Yvan Goll,  Follain,  Bréal,  Audisio,  Hytier,  Géo Charles …(voir Sagesse n° 10 p.76)

Jean Bertho possède l'exemplaire n° 241 de Poèmes d'Amour ,  Editions Fourcade Paris ,  1930 ( 110 p . )

dédicacé:

à Jean-Daniel Maublanc

le charmant interprète de

notre poésie et de notre amour

en sincère reconnaissance

et amical souvenir

Ivan Claire(signature enlacée) ,

ainsi qu'un exemplaire des Chansons Malaises,  Paris,  Editions Poésie 1935,  dédicacé

à Jean-Daniel Maublanc

dont l'amitié toujours vive

de Paris à Méditerranée

m'émeut toujours à nouveau

bien fidèlement

Ivan Goll

[59] Léon Gabriel Gros:             C'est une entreprise curieuse que celle d'Ivan Goll à retrouver l'allure et la diction des chansons populaires . "Devant le Miroir",  "Sur les Cimes",  "Sur le Pont",  autant de titres qui montrent le personnage d'Ivan Goll en présence des reflets de la réalité . Ses rencontres avec Ahasver et avec Don Juan sont exprimées en des stances d'une extrême simplicité verbale,  mais où une prosodie savante et classique à la fois dénote un subtil artisan du vers . Dans le poème s'exprime avec une rare intensité un sens quasi physiologique de la déchéance humaine . La ballade empreinte de la plus totale mélancolie s'achève par une évocation optimiste:  dans les pays d ' "Outr'Est" le vagabond retrouve d'autres hommes sans terre qui connaissent la joie commune,  et Jean,  délivré de ses fantômes,  reflets de lui-même,  termine sa confession par un éclat de rire .

Ivan Goll dont les précédentes réussites avaient été surtout de brèves notations ou du moins des poèmes valant surtout par des détails proches du haïkaï,  nous propose avec Jean sans Terre une imagerie d'Epinal rendue dans un ton très personnel et d'une naïveté savante,  tout à fait remarquable à une époque où les poètes se confessent avec plus ou moins de talent,  mais ne nous donnent qu'exceptionnellement des oeuvres comme cette ballade .

[60] Si,  dans trente ans,  les piétons pensent encore au Juif Errant,  qu'ils aient dans leur havresac:  Jean sans Terre d'Ivan Goll. Ce sera une des dernières façons plausibles de le voir,  s'arrachant aux lassos des routes,  des fleuves et des ondes,  pour s'y reprendre,  puis à nouveau s'en échapper,  marchant,  sans fin,  à la cadence 3,  4,  5,  sentant chaque organe de son corps devenir sonore et sa tête s'auréoler de musiques infinies,  passant des montagnes,  que l'homme n'a pas encore pu asservir,  aux masses humaines recrues de servitude,  pèlerin empli si vite des résonances du monde qu'arrivé en un lieu il n'a pas d'autre ressource qu'aussitôt en repartir .

[61]Les Amis de 1914,  une association qui regroupait plus de deux cents membres ; citons en quelques uns pour en montrer l’éclectisme et la diversité:  Paul Fort,  André Salmon,  G. Duhamel,  F. Carco,  A. Lhote,  Ed. Jaloux,  D. Halévy,  A. Bonnard,  Max Jacob,  Tristan Bernard,  Carlo Rim,  J. et J. Tharaud,  Valéry Larbaud,  Lugné-Poe,  L.P. Fargue,  F. Gregh,  Paul Poiret,  Jean Cocteau,  André Maurois,  F. Léger,  F. Crommelynck,  Marcel Jouhandeau,  J. Joyce,  H. de Montherlant,  M. Lherbier,  J.J. Bernard,  Edmond Sée,  Stève Passeur,  Paul Valéry,  Maurice Denis,  R. Dufy,  P. Dermée,  Dussane,  Rachilde,  Colette,  Berthe Bovy ,  M. Laurencin,  Simonne,  S. Valadon,  Yvette Guilbert, G. Casadessus …

[62]… Les Poèmes d’Amour,  le livre-type de l’étoile double,  du l’un pour l’autre,  du l’un par l’autre,  Ivan à Claire,  Claire à Ivan,  Ivan-Claire-Claire-Ivan,  mais un trait d’union,  ce n’est pas assez,  comme on le voit sur le dessin de Chagall,  où finit Claire ?  où commence Ivan ?  Peut-être serait-il encore mieux de dire:  à Claire commence Ivan. Et pourquoi pas en un seul mot:  Claireivan ? …En lisant ces poèmes d’amour on devient amoureux d’eux,  et peut-être jaloux de ceux qui aiment tant … Au plaisir retrouvé dans la relecture des Poèmes d’Amour c’est ajouté pour moi le petit amusement de revivre un instant de la vie littéraire d 'il y a douze ans … à la dernière page,  Ivan Goll annonce la création de la revue:  Surréalisme. C’est à peu près dans le même temps que le même mot était mis sur une autre enseigne. …En tout cas le surréalisme de Goll n’est pas le même que l’autre,  il est certainement celui d’Apollinaire qui trouva ce mot le jour où préparant le programme des Mamelles de Tirésias,  je lui demandai:  <Comment désignons-nous la pièce ?  - Drame.- D’accord,  mais drame tout court ?  - Mettons drame surnaturaliste. Ce n’est pas mon avis,  surnaturalisme peut prêter à confusion,  à cause de "surnaturel "qu’il contient. - C’est vrai, au contraire je veux que reste le caractère humain,  mettons drame … surréaliste >Et c’est ce qui fut imprimé sur le programme.…J’ai l’air de sortir de mon sujet,  mais point du tout,  je suis toujours aux Goll,  puisque cette histoire fait partie de leur activité poétique.

[63]version identique parue dans Le Deuxième Livre de Jean sans Terre à l’exception de l’adjectif “insouciantes” remplacé par “souriantes”

[64]Version inédite ; variantes dans la version parue dans "Deuxième Livre de Jean Sans Terre "

[65] Ce livre console de tant de livres de vers inutiles et par conséquent nuisibles .

Il est encore des hommes qui rêvent . Il est encore des poètes qui donnent forme,  couleur,  et vie aux songes .

Ivan Goll est l'un des plus doués et,  sans doute,  l'un des plus grands . Certains des poèmes de Jean sans Terre,  certains appels au secours ont un accent qui ne trompe pas . Je sais des poètes qui auraient voulu les avoir criés .

[66] version inédite,  très différente de celle publiée en 1936 aux Editions Sagesse sous le même titre

[67]         1) La Chanson de Jean sans Lune p. 9

            2) Jean sans Terre fabricant de nuit p. 13

            3) Jean sans Terre appelle les Cyclopes p. 18

            4) Jean sans Terre épouse la Lune p. 24

            5) Jean sans Terre s'immole au Soleil p. 29

            6) Jean l'Hermaphrodite p. 35

            7) Jean sans Terre maudit l'Automne p. 40

            8) Jean sans Terre devant l'Amour p.46

            9) Jean sans Terre hante le Boulevard p.51

   10) Jean sans Terre Citoyen du Rêve p.56

[68]                                                                                                                                                                                                                 23 juillet 1938

                                                                                                                                             9 h du soir

            Mon Iwan,

            Tu as écrit un jour:

                                   Pour qu’un jour dans notre vieillesse

                                   Nous nous contemplions l’un l’autre

et voici que mon rêve de vieillir ensemble avec toi tombe en poussière. Car on m’a changé mon Iwan d’autrefois. Et,  en ce moment,  où je dois rendre des comptes,  je sens plus fortement que jamais à quel point je n’ai pas du tout changé,  et t’aime encore du bel amour de notre bon vieux temps,  quand tu répondais à mon sentiment avec le sérieux d’une vraie et rare parenté d’âme. Sans égards,  une troisième a plongé un dard dans ce sentiment et m’a,  ce faisant,  poussée dans la mort. Et s’il est vrai que,  dans ces minutes,  je pardonne tout,  je t’adresse cependant une prière sacrée:  ne vis pas avec Paula L. Tu ne peux pas jouir de l’existence avec l’être humain qui me l’a volée,  et qui,  depuis bien des mois,  connaissait l’approche du dénouement inéluctable. Une mauvaise magie s’est abattue sur nous depuis neuf ans,  tu me dois une pénitence pour ces tourments d’une si longue durée que je n’ai plus la force de supporter et qui m’arrachèrent des cris furieux,  au lieu de mots d’amour. Mon chéri,  derrière les cris,  le vieil amour pleurait, 'enfantin,  vindicatif,  buté) au point d’en rendre l’âme. Cette âme veillera sur toi,  l’avenir lui est dû, elle qui n’a pas assez prié. Je construirai autour de toi une prière forte comme une tour. Là-dedans,  elle te trouvera,  la vraie:  la jeune fille qui te donnera l’enfant dont tu as la nostalgie. Sois béni,  Aimé,  pour tes longues années de bonté. Et sois remercié pour tout l’indicible. Ne sois pas triste,  mon grand enfant !  Pense à ton art,  peut-être fera-t-il ton deuil plus profond et plus grand.

            Sois doux envers ta mère,  ne la laisse plus si souvent seule. Elle est une brave femme,  je le sais maintenant,  dans l’instant où l’on sait tout. Embrasse-la pour moi ; une lettre t’attend là-bas chez elle. Et sois paternel pour ma pauvre Doralie.

            Je vais penser à toi avec une tendresse transcendante,  aussi longtemps que je pourrai penser,  et je baise avec dévotion tes chères mains.

                                                           Dans toute l’éternité

                                                                                   Ta Zouzou

Sur l’original de cette lettre (en allemand) donc à Marbach,  Claire a écrit en 1966,  ce qui suit:

Ce soir-là,  je pris du véronal,  car Iwan m’avait dit adieu pour toujours . Deux jours avant,  il était “parti” avec une grande malle et m’avait fait croire qu’il quittait Paris avec Paula Ludwig. En réalité,  il avait été rejoindre une jeune fille pour laquelle il louait,  depuis plusieurs mois,  un petit appartement dans la rue Saint-Louis-en-l’Isle,  à Paris. Le 24 juillet,  de bon matin,  quand il vint prendre en cachette,  son courrier chez notre concierge,  celle-ci lui dit qu’elle était inquiète,  que,  la veille au soir,  j’étais complètement bouleversée. Il se précipita avec elle à l’étage, et ils me trouvèrent.”

Jean Sans Terre veille une Morte

[69] "… C’est en exploitant des ressources analogues à ces dernières' "Chansons "de Philippe Soupault) que,  plus heureux,  Ivan Goll a su maintenir une renommée qui date des mêmes années. Chansons Malaises, le plus exquis de ses livres,  avait marqué un renouvellement de sa manière. Avec Jean sans Terre dont voici le deuxième volume,  nous retrouvons la même poésie primitive et la même simplicité d’écriture dans un chant soutenu,  riche d’une pensée qui ne nuit jamais à la limpidité de la phrase ou à la légèreté du rythme. ”

[70] Ivan Goll nous donne son Jean sans Terre ,  qui est à tous points de vue ,  une œuvre de premier plan . M. Ivan Goll fut,  sinon dadaïste du moins très proche de ce mouvement dont on n'a pas encore fini de délimiter l'influence . Il fut également surréaliste . Autant de titres qui méritent notre attention . Le mythe philosophique sur quoi est fondé Jean sans Terre est déjà beau en soi ; par surcroît,  le rythme qui donne exactement l'impression d'une errance sans fin à travers les mondes et le temps,  est d'une surprenante variété,  et les images surabondent qui sont émouvantes et neuves .

Un ton unique dans la poésie d'aujourd'hui . Il ne nous étonnerait pas si le Jean sans Terre d'Ivan Goll devenait classique,  un jour,  au même titre que l'inoubliable "Ballade du Mal Aimé "de Guillaume Apollinaire .

[71] Sur "La Chanson de Jean sans Terre" et "Deuxième Livre de "Jean sans Terre"

[72]M. Ivan Goll nous donne la complainte de Jean Sans Terre. Le poète est toujours un errant. Ivan Goll,  en sa qualité de Juif,  a doublement senti cette situation. En des rythmes aisés,  en des vers faciles,  mais avec des incidences profondes ou sarcastiques,  M. Ivan Goll nous confie ses émotions: (citation de deux fois 8 vers) … On le voit,  M. Ivan Goll s’est beaucoup assagi.

[73] Les deux derniers quatrains ont été retravaillés avec bonheur dans Le Troisième Livre de Jean sans Terre paru le 29 mars 1939 aux Editions Poésie et Cie,  Paris

[74] repris en partie dans le n° 215 de Cahiers du Sud.

'l'article en question n'est que la copie d'un article de Joë Bousquet sur Eluard paru dans Les Cahiers Libres n° 4-5 août - septembre 1930)

[75] Yanette Delétang-Tardif nous donne p.344-345 une présentation parallèle des deux articles:  celui de Joë Bousquet,  Les Cahiers Libres n° 4-5 août - septembre 1930,  sur Eluard et celui de Roger Maxence,  les Cahiers du Nord n°4 de mars 1939 sur Ivan Goll,  1939 :

Joë Bousquet              et         Roger Maxence :

« Je ne connais pas de poèmes plus clairs que les siens. Il nous donne le dégoût de l'oeuvre où les mots sont …» ces deux textes sont rigoureusement identiques à l'exception des mots changés,  en l’occurrence Goll et Chansons Malaises et que l'article de Roger Maxence est dû à la plume de Joë Bousquet dont il est la copie conforme.

Dans ce même numéro,  Yanette Delétang-Tardif fait état d'une lettre récente de Joë Bousquet écrivant en parlant de Roger Maxence du "méfait de cet étourdi "(! ).

[76]Le même accent personnel donne au deuxième livre de Jean sans Terre,  que vient de publier Ivan Goll tout son efficacité. Là encore on songe au moyen-âge:  aux fabliaux,  aux soties,  aux mystères. La délicatesse s’y mêle à la crudité,  l’ingénuité au cynisme. Et la satire,  plus corrosive,  traitée d’un point de vue plus large,  plus généralement humain,  y aboutit à une émotion métaphysique qui trouve en elle-même son aboutissement. La douleur,  la déception s’y cachent. La rancune s’y abolit. Le doute y recèle des raisons de foi. Certes,  Jean sans Terre,  c’est Ivan Goll. Mais c’est aussi l’homme:  c’est Don Quichotte,  et c’est Don Juan,  c’est Ahasvérus,  c’est le poète. Amant de la lune,  prêtre du soleil,  "citoyen du rêve ",  il transpose,  transmue,  transfigure. Et son alchimie n’est pas seulement verbale. Elle est spirituelle et orgiaque: 

                                               Matière première

                                               Qu’est l’opaque nuit

                                               Jean sait en extraire

                                               D’âpres sous-produits

                                               Vers les stratosphères

                                               Et les gels domptés

                                               Calme Montgolfière

                                               Je me sens monter

L’invention sans cesse renouvelée,  un sens imprévu du pittoresque et une fantaisie toujours sensible triomphent de ce que pourraient comporter de monotonie ces innombrables petits vers de cinq syllabes. Ils sont d’ailleurs étrangement énergétiques,  ces comprimés,  et explosifs,  avec leurs rimes sagement croisées que diversifie le jeu d’un vocabulaire à la fois cocasse et savant.

[77] "Cette Poésie fait de cette région resserrée d’Alsace un symbole de toutes les beautés du monde européen ".

[78] Le texte de cette adaptation ,  l'exemplaire de Jacques Baumer qui jouait le rôle principal ,  est à la Bibliothèque de l'Arsenal référence ":  4- YA 2734 Rad. Du matin à minuit .

[79]         1) Jean sans Terre conduit la Caravane p. 9

            2) Jean sans Terre a le mal de Terre p. 13

            3) Jean sans Terre brave la Tempête p. 17

            4) Jean sans Terre découvre l'Ange p. 21

            5) Jean sans Terre emplit sa Panse p. 25

            6) Jean de la Mort p. 28

            7) Jean sans Fils p. 32

            8) Jean sans Terre veille une Morte p.36

            9) Ci-gît Jean sans Terre p.41

Edition sortie le 29 mars qu'Ivan Goll n'a pas eu le temps de mettre à la vente avant son départ pour les U.S.A. (août 1939). Certains exemplaires ont toutefois été dédicacés:

Alors qu’il n’est annoncé qu’un dessin original de Galanis,  certains exemplaires sont illustrés de deux dessins différents. Les exemplaires n° 317 , 319 et 489 (collection Jean Bertho) font partie de ce second cas, ainsi que l'exemplaire n° 18, avec un poème manuscrit inédit : Sur un dessin de Henri Michaux, répondant à un petit pastel d'Henri Michaux, sur papier noir signé H. M., qui fait partie du fond Yvan et Claire Goll à Saint-Dié des Vosges

[80] Deuxième livre de Jean sans Terre : balbutiements du poète Ivan Goll en petits vers de cinq syllabes groupés en quatrains,  d'un art un peu facile,  courant,  qui se veut populaire et n'existe qu'à cette condition. Le poète y a-t-il atteint ?

Le Troisième livre de Jean sans Terre se compose de poèmes,  m’a - t’il paru,  plus fermes et plus sûrs.

[81] Ne publie que de l'inédit. Le comité de rédaction:  AUDIBERTI,  Théophile Briant,  Louis Chaumeil,  Luc Estang,  Maurice Fombeure,  Léon-Gabriel Gros,  Louis Piechaud. Sur la page de garde,  5 vers de Maïakowski:             Et ça ose se nommer poète !

                        Et ça courcaille comme une caille grise,

                        Alors que de nos jours

                        Il faut,  avec un casse-tête,

                        Tailler dans le crâne du monde.

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Claire & Yvan GOLL
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